Les cahiers de l'Islam
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Amine Djebbar
Co-fondateur historique du site internet "Les cahiers de l'Islam" et des "éditions Les cahiers de... En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 23 Août 2017

L’enseignement supérieur religieux privé et ses partenariats universitaires : La France (Partie 1/2).


Il existe actuellement en France plusieurs instituts d’enseignements supérieurs confessionnels mais peu d’entre eux délivrent à la fois des diplômes relevant du dispositif LMD (Licence/Master/Doctorat) et disposant d’une convention avec des universités publiques françaises. Comme nous allons le voir, les instituts catholiques français occupent le premier rang dans ce secteur. Les instituts islamiques d’enseignement supérieur ne possèdent pas, dans le cadre de leurs formations, de convention avec des universités publiques françaises, le futur IFCM de Lyon accueillera toutefois les cours d’un diplôme universitaire destiné aux imams et aumôniers et délivré par l’Université LYON 3 et l’Institut Catholique de Lyon. Suite aux attentats de 2015, le gouvernement avait décidé de créer des postes en Islamologie, nous verrons que le rapprochement entre les universités et les instituts privés a été proposé dans le cadre de la mission de Réflexion sur la formation des imams et futurs cadres religieux. Dans un second article, nous aborderons le cas de certains instituts islamiques qui, au delà de nos frontières, dispensent un enseignement d’excellence au sein de pays occidentaux.




Par Amine Djebbar



1) La législation française

Photo CCO Creative Commons
Photo CCO Creative Commons

Suite à la promulgation de la loi du 18 mars 1880 (1), les établissements d’enseignement supérieurs privés ont l’interdiction de se nommer « Université ». Toutefois ces derniers ainsi que les associations à but non lucratif peuvent obtenir la qualification d’établissement d’enseignement supérieur d’intérêt général (EESPIG) s’ils sont créés par des associations ou des fondations reconnues d’utilité publique (2), c’est le cas par exemple de l’Institut Catholique de Paris. Les Universités populaires appartiennent à des mouvements d’éducation populaire initiés le plus souvent par des associations de loi 1901, en complément du circuit traditionnel de l’enseignement, elles sont nées en France dans le contexte de l’Affaire Dreyfus (3). On entend par « faculté libre » un établissement disposant d’un nombre suffisant de personnes ayant un doctorat dans son corps professoral (4).

Au même titre que l’enseignement primaire et secondaire privé, l’enseignement supérieur privé est libre (5). L’Etat a la possibilité de surveiller les programmes enseignés. Les établissements d’enseignement supérieur privé sont pour la majorité des établissements confessionnels,  des écoles de commerce ou d’ingénieur ; les pouvoirs publics peuvent les financer de façon variable (6). Durant l’année scolaire 2014-2015, plus de 930 000 étudiants étaient inscrits dans des établissements supérieurs privés autre que l’université publique. A la rentrée 2014, les établissements d’enseignement supérieur privés ayant signé un contrat avec l’Etat accueillaient 81 480 étudiants, ce qui représentait 3% des effectifs de l’enseignement  supérieur. La subvention de l’Etat représente en moyenne 7% de leurs ressources (7).

En 2017, les établissements privés d’enseignement supérieur libres sont au nombre de 13, dont cinq instituts catholiques dans les villes de Paris, Angers, Toulouse, Lyon et Lille. Ces enseignements sont à caractère généraliste. Cette population estudiantine est estimée à 30 000 personnes (8)

Les établissements supérieurs privés ne peuvent pas délivrer de diplômes nationaux tels que la licence, le master et le doctorat mais les établissements d’enseignement supérieur privés libres peuvent délivrer des diplômes dans le cadre de conventions avec des établissements d’enseignement supérieur publics ou bien avec les services rectoraux qui organisent les séances d’examens si la convention n’a pas été signée (9).

La reconnaissance de l’Etat s’applique uniquement à l’établissement supérieur privé et non aux diplômes qu’il délivre. Cette reconnaissance leur permet de coopérer avec des établissements publics à vocation scientifique ou culturelle, d’accueillir des étudiants boursiers et de permettre à ces derniers de passer des examens en vue de l’obtention d’un diplôme national (10). La reconnaissance de l'Etat a pour objectif de prouver le concours utile au service public de l'enseignement supérieur, elle constitue également un gage de qualité pour l'établissement privé.

2) Quelques exemples d’établissements d’enseignement supérieurs confessionnels non musulmans

L'Institut catholique de Paris dans le 6 ème arrondissement. Photo CC BY 2.0
L'Institut catholique de Paris dans le 6 ème arrondissement. Photo CC BY 2.0
En suivant le dispositif LMD, l’institut Catholique de Paris (ICP) délivre des diplômes nationaux (diplômes d’Etat sous convention avec des universités publiques ou sous jury rectoral), des diplômes canoniques et des diplômes propres (11). Fondé en 1875 par l'Eglise catholique, l’ICP se déploie en six facultés (théologie et sciences religieuses, droit canonique, philosophie, lettres, sciences sociales et économiques, éducation), quatre instituts spécialisés et onze écoles associées, enfin une unité de recherche religion, culture et société. A titre d‘ exemple la Licence de Philosophie est en convention avec l’Université de Poitiers et la Licence de Droit est sous Jury Rectoral. A noter, par ailleurs, que l’Institut Catholique de Lyon a des conventions avec les universités de Lyon 2 et Lyon 3 pour les Licences de Psychologie et Philosophie. L’Institut Catholique de Paris reçoit des subventions publiques qui couvrent  seulement 31 % de ses besoins en financement (12), c’est la raison pour laquelle ses frais de scolarité peuvent paraître excessivement onéreux, ces subventions publiques ont notamment été évoquées et discutées au sein du Sénat (13).


L’Institut protestant de théologie de Paris (IPT) créée en 1877 (après transfert depuis Strasbourg) dispose également du statut d’établissement d’enseignement supérieur d’intérêt général (EESPIG). Financé essentiellement par des contributions de l’Eglise Protestante Unie de France, l’IPT bénéficie aussi d’un soutien financier du ministère supérieur de la Recherche depuis 1981 (14). Avec deux facultés, à Montpellier et à Paris, il propose un cursus universitaire LMD suivant le processus de Bologne, processus fondé à la fin des années 90 et qui vise à harmoniser l’enseignement supérieur et créer un espace européen (15). L’IPT possède une Habilitation à Diriger les Recherches (HDR). L’Institut entretient des partenariats avec entre autre la Faculté de théologie de l’Université de Strasbourg; il abrite aussi dans ses locaux l’ensemble documentaire du Fonds Ricoeur (centre de recherche privé) et coopère avec diverses universités étrangères comme par exemple l’Université Laval de Québec. L’institut de théologie protestant est également éligible au Programme ERASMUS + dans le cadre des échanges et de la mobilité de ses élèves.


L’Institut privé Elie Wiesel, fondé en 2005 par le Centre Communautaire de Paris, est une institution française entièrement consacrée à l’enseignement supérieur de la civilisation du judaïsme. L’un de ses objectifs est de fonder une Université juive en ligne. Son corps enseignant est exclusivement composé d’enseignants-chercheurs des universités, des grandes écoles et de centres de recherche de France, d’Europe, d’Israël et des Etats-Unis (16). L’institut Elie Wiesel a établit différents partenariats actuels ou en cours avec notamment l’Université Paris 8, Université de Strasbourg, l’Université de Toulouse-Montmirail. L’Institut offre un diplôme interne qui atteste le suivi de l’enseignement. L’Institut Universitaire Elie Wiesel reçoit des dons et bénéficie de soutiens privés et publics comme la Mairie de Paris ou le Conseil Régional d’Ile de France (17).

Collège des Bernardins à Paris. Licence de documentation libre GNU.
Collège des Bernardins à Paris. Licence de documentation libre GNU.

Il existe d’autres établissements d’enseignement supérieur privés qui proposent une formation de type universitaire comme l’Institut d’Etudes Bouddhiques ou le Collège des Bernardins qui propose une licence et un master en sciences religieuses à travers l'Institut Supérieur de Sciences Religieuses (ISSR). Egalement l’Institut Saint-Serge (théologie orthodoxe) qui propose un cursus d’études en suivant le modèle LMD (18).

3) Les établissements d'enseignement supérieurs musulmans français

Il n’y a pas de chiffre officiel concernant le nombre d’instituts d’enseignement supérieur islamiques en France; le rapport d’information sénatorial du 5 juillet 2016 sur « l’organisation, la place et le financement de l’Islam de France et de ses lieux de culte » nous informe qu’il y avait exactement 49 d’établissements privés musulmans en 2015 (nombre qui concerne ceux du primaire et du secondaire) qui se répartissent en 15 académies, dont 5 sous contrats, avec plus de 5000 élèves (19). Le nombre d’élèves ayant presque doublé depuis 2013 (20). 

Le nombre d'instituts islamiques français est difficile à déterminer du fait des différentes formes juridiques ou cadres à travers lesquels ils existent : Associations de loi 1901, mosquées, établissement en ligne... Par ailleurs, la dimension éphémère pour certains est également à prendre en compte. Nous pouvons néanmoins citer certains parmi les plus anciens et/ou les plus renommés, particulièrement ceux qui ont développé des partenariats avec des universités ou instituts français et/ou étrangers dans le cadre de leurs activités culturelles et enseignements respectifs et offrant prioritairement un enseignement en présentiel (non sur internet). Vous pouvez par ailleurs consulter dans notre annuaire une liste d’instituts musulmans français et étrangers.


L’Institut Européen des Sciences Humaines (IESH) de Château Chinon est fondé en 1992. Il a pour vocation de former des imams et de futurs chercheurs en sciences islamiques à travers la mémorisation du Coran, des cours de théologie musulmane et de langue arabe. La première promotion comptait 12 étudiants. Durant les premières années, l’institut a été financé par des bienfaiteurs de la région du golfe arabo persique mais à la fin des années 90, ces derniers se font plus rares. L’IESH s’est vu contraindre de rechercher d’autres sources de financement à travers l’augmentation de ses frais de scolarité et un appel permanent aux dons qui constituent aujourd’hui son mode de financement (21). L’IESH de Château Chinon a su bâtir une solide réputation à travers sa formation et jouit aujourd’hui d’une popularité au sein de la communauté musulmane tant au niveau national que sur le plan international (22). La majorité des ses étudiants sont de nationalité française. La coopération de l’IESH de Château Chinon avec d’autres instituts s’opère dans le cadre du partenariat avec l’Union des Instituts Européens des Sciences Humaines, fédération qui regroupe les différents IESH à travers l'Europe (23). L’IESH de Château Chinon n’a pas de convention avec des universités françaises. 
 

L’enseignement supérieur religieux privé et ses partenariats universitaires : La France (Partie 1/2).

En 2001, l’IESH de Paris est créé. Dans la lignée de son prédécesseur, il vise à former des imams, des chercheurs en sciences islamiques, aumôniers et des enseignants. Il propose des certificats d'études approfondies (Bac+5) dans les domaines de la théologie avec notamment un doctorat en partenariat avec l’une des universités étrangères avec lesquelles l’IESH a signé des conventions comme par exemple l’Université Mohamed V (Maroc),  l’Université Emir Abdel-Qader (Algérie), l’Université de la Zeitouna (Tunisie) ou alors l’Université islamique de Malaisie. On trouve dans le corps enseignant de l’Institut des professeurs diplômés de ces mêmes universités ainsi que de l’Université de la Sorbonne (24). L’IESH de Paris a obtenu une reconnaissance du Ministère de l’enseignement supérieur en 2009 pour son programme d’enseignement (25). A travers ses différentes formations, l’IESH de Paris accueille aujourd’hui environ 2000 étudiants. Sollicité par une demande croissante, l’institut vise à agrandir ses locaux. Parfois accusé d’être proche de l’UOIF et in fine des Frères musulmans, l’IESH défend sa cause en la personne de son doyen, le Dr Ahmed Jaballah, qui précise qu’il n’y a aucun lien de subordination entre l’UOIF et l’IESH (26). Il met en exergue les donations privées qui constituent le mode de financement principal de l’institut. Ahmed Jabbalah évoque, particulièrement pour le cas de l’extension, une transparence totale en terme de financement (27).

Signature d'une convention entre l'IESH de Paris et l'Université Mohamed V (Maroc). Copyright IESH de Paris. Logo et photo publiés avec l'aimable autorisation de l'IESH Paris.
Signature d'une convention entre l'IESH de Paris et l'Université Mohamed V (Maroc). Copyright IESH de Paris. Logo et photo publiés avec l'aimable autorisation de l'IESH Paris.

L’enseignement supérieur religieux privé et ses partenariats universitaires : La France (Partie 1/2).

L’un des premiers instituts islamiques français à proposer un cursus de type LMD fut l’ancienne antenne française de l’Institut International de la Pensée islamique, IIIT France, en 2007 (28). Il est également l’un des premiers à effectuer des travaux scientifiques avec des institutions et des universités publiques non musulmanes de renommée internationale comme notamment l’université de Berkeley (Californie) ou l’UNESCO (29). L'Institut IIIT France avait comme particularité de concilier des cours de sciences humaines avec des cours de sciences islamiques, ce qui lui conférait une singularité dans le paysage des instituts islamiques français. Après une liquidation judiciaire, IIIT France a définitivement fermé ses portes en 2012 suite à des problèmes de gestion locale (30). Les autres antennes de l'IIIT continuent de fonctionner dans le monde, le siège principal et fondateur se trouve aux Etats-Unis.


L’Institut Avicenne des Sciences Humaines (IASH) de Lille, fondé 2006, se présente comme un centre de formation sur le fait religieux et un acteur du dialogue euro-méditerranéen. Il aspire à donner les connaissances et les compétences nécessaires à ses élèves pour leur permettre de réussir leur projet professionnel. L’institut propose une offre de formation sur la langue arabe et la lecture Coran en suivant le modèle LMD (31), l’IESH de Lille a par ailleurs développé des partenariats culturels avec tout un ensemble d’universités et d’institution musulmanes et non musulmanes comme le Soul College d’Oxford, l’Université d’Anvers, la ville de Lille et le Conseil Général du Nord (32). Mais il n’y a pas, là encore, de convention avec une université française dans le cadre du LMD proposé par l’IASH. L'Institut développe un projet de lutte contre la radicalisation. Outre ses formations payantes, l'IASH se finance également avec les dons privés, la plateforme de paiement est proposé en page d'accueil de leur site. 
 

Grande Mosquée de Paris. Copyright Amine Djebbar/ Les Cahiers de l'Islam
Grande Mosquée de Paris. Copyright Amine Djebbar/ Les Cahiers de l'Islam
Parmi les plus anciens instituts islamiques français toujours en activité, on compte également l’Institut Al Ghazali de la Grande Mosquée de Paris. Fondé en 1993, il a pour objectif  de former des imams, des aumôniers et dispenser un enseignement des sciences islamiques destiné à la fois aux arabophones et francophones. L’institut Al Ghazali propose aussi des cours d’apprentissage du Coran réservé aux femmes. Sur le site internet de l’institut, un message de son Directeur Djelloul SEDDIKI, datant de 2011, évoque des partenariats avec l’Université Paris 8, l’Institut du monde arabe, des universités algériennes, des accords avec les gouvernements tunisien, libanais et saoudien (33). Ces coopérations ayant pour but d’échanger les expériences et d’offrir aux mosquées des cadres et des imams compétents (34). A noter que depuis plusieurs mois, il existe un litige entre des professeurs de l’Institut Al Ghazali et la Grande Mosquée de Paris. Un article du site Capital traitant sur le financement des lieux de culte musulman en France précise que l’Algérie verse une subvention annuelle à hauteur de deux millions d’euros à la Grande Mosquée de Paris qui l’utilise pour son fonctionnement et les répartit ensuite vers des dizaines d’associations ou lieux de cultes associés (35), nous ne savons pas si l’Institut Al Ghazali est (ou a été) l’un de ces bénéficiaires.

 

L’enseignement supérieur religieux privé et ses partenariats universitaires : La France (Partie 1/2).
Parmi la nouvelle génération d’instituts musulmans français, il y a la Faculté des Sciences Islamiques de Paris (FSIP) créée en 2013.  La FSIP propose des formations de langue arabe, de lectures coraniques, de sciences islamiques (en français et arabe) mais également en Finance islamique et en calligraphie arabe,  l’institut ayant un maître calligraphe de renommée internationale. La FSIP délivre des diplômes et des certificats à caractère privé. L’institut, également appelé Faculté d’Islamologie de Paris, a signé un projet de partenariat et d’échange avec l’Université Bartin en Turquie. Dans le cadre de ses activités culturelles, la FSIP a plusieurs partenaires dont l’Institut Catholique de Paris, l’Université interdisciplinaire de Paris (association de loi 1901), l’Université islamique de Constantine ou l’Université d’Alger 1. La FSIP est une association déclarée qui emploie des salariés dans le cadre d’emplois aidés, l’institut tient à préciser sur son site internet sa conformité avec les différentes autorités administratives françaises (36). 

Cours de Coran à la FSIP de Paris. Copyright FSIP.
Cours de Coran à la FSIP de Paris. Copyright FSIP.
Le  futur Institut Français de Civilisation Musulmane (IFCM) qui sera créé avec la Grande Mosquée de Lyon a pour objectif de mieux faire connaître les différentes cultures de la civilisation islamique, son histoire et sa diversité à travers un cadre ouvert à tous. Diverses disciplines seront présentées au public : Littérature, cinéma, gastronomie, musique, arts… Son architecture s’inscrira avec la vie du quartier et celle de l’agglomération lyonnaise.  
L’Etat s’était engagé à financer une partie du projet. Après un premier refus de Laurent Wuquiez, président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, le conseil de la métropole de Lyon a voté le 11 juillet 2016 pour une subvention d’un million d’euros pour la construction du projet. Face à la polémique et aux controverses (37) dont l’IFCM a fait l’objet, notamment du côté de l’extrême droite,  l’archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, et le président du conseil de Consistoire de l’Église protestante unie de l’agglomération lyonnaise, Étienne Tissot, ont tenu à apporter leur soutien au projet (38). L’IFCM devrait ouvrir ses portes au printemps 2018, le bâtiment aura une superficie de 2500 m2 et disposera de salles d’exposition, de conférences et de cours.

Concernant les formations, l’IFCM accueillera dans ses locaux les cours préparant les cadres musulmans au diplôme universitaire (DU) « Religion, liberté religieuse et laïcité » qui fut créée en 2012 et délivré par l’Université Lyon 3 et l’Institut Catholique de Lyon. Près de 80 enseignants, imams et aumôniers se sont inscrits dans cette formation depuis sa mise en place. L’IFCM propose également, pour la première année d’étude, un certificat « Connaissance de la laïcité ». Le descriptif détaillé des différents modules est présenté sur une plaquette pdf sur le site de la Grande Mosquée de Lyon.



Enfin nous pouvons également citer parmi les instituts français les plus connus, l’institut Oussousl eddine, le centre Shatibî IDF, Shatibî Lyon, l'Institut de Théologie Musulmane de la Réunion et l’IMED (premier institut islamique français en ligne fondé en 2004).

4) Le combat contre le radicalisme, formation des imams et partenariats avec les instituts islamques

L'expression d'un enseignement supérieur privé de qualité peut trouver son origine et ses prémices dans le travail initié au préalable par les établissements primaires et secondaires privés. Le rapport d’information sénatorial du 5 juillet 2016 précise que le vrai handicap de l’enseignement privé musulman en France est son apparition chronologique tardive par rapport à l’enseignement catholique ou juif et qu’un gros effort de « rattrapage » devait être fait pour rejoindre les autres enseignements confessionnels (39). Ce même rapport met en exergue l’importance de l’enseignement privé musulman dans le travail d’intégration des jeunes musulmans dans la société française (40). Certains chefs d’établissements de collèges musulmans ont été auditionnés lors d'inspections mais également par cette même mission d'information comme par exemple celui du Lycée-collège privé Averroès à Lille dont la qualité de l'enseignement fut reconnue (41), établissement sous contrat qui a été élu meilleur lycée de France en 2013 (42).

Suite aux attentats de 2015, l’ancienne ministre de l’éducation nationale, Najet Vallaud-Belkacem, avait décidé dans le cadre de la Grande mobilisation de l’Ecole pour les valeurs de la République (43) de soutenir la recherche et la formation sur une discipline et une thématique spécifiques : l’islamologie et le sujet de la radicalisation. Une création d’emplois d’enseignants-chercheurs a été annoncée pour la rentrée 2016, ces nouveaux moyens ont été évalués à près de 650 000 euros (44). La création de ces postes peut susciter l'intérêt des jeunes passionnés par l'islamologie et souhaitant s’engager dans de longues études universitaires. 

Il existe déjà diverses formations dans les universités. La mission de Réflexion sur la formation des imams et des cadres religieux musulmans, qui avait pour membres Rachid Benzine, Catherine Mayeur-Jaouen et Mathilde Philip-Gay, a justement recensé trois blocs thématiques susceptibles d’être destinés aux imams : une formation généraliste en sciences humaines, avec en priorité la philosophie, l’anthropologie et la littérature, également une formation en histoire religieuse en général et histoire de l’islam en particulier, enfin une initiation à différentes matières qui sont demandées par des imams en exercice : sciences humaines en général, communication, méthodologie, psychologie (45).

Cette mission de Réflexion souligne, tout comme le rapport du Pr Messner sur le même sur le même sujet (46),  que les instituts privés bénéficieront également de cette avancée de la recherche universitaire en sciences humaines du fait religieux, qui plus est si des partenariats sont construits entre les instituts privés et les universités. Ce qui les amènera à acquérir un niveau d’excellence et donc universitaire à travers des méthodes, un fonctionnement et un lien avec la recherche (47).

En complément des Diplômes Universitaires (DU) déjà existants (48), de nouveaux DU pourront être proposés aux futurs imams et notamment des formations plus courtes pour ceux qui sont déjà en exercice. Des formations qui seront dispensées dans la continuité des DU existants et qui s’adapteront à leur contrainte de temps : cours du soir ou conférences données en week end par des universitaires (49). Une charte rappelant les principes communs, la collaboration et les engagements mutuels pourra être signée (50). La convention, ainsi que les diplômes qui seront délivrés, seront néanmoins conditionnés par le fait qu’ils ne porteront pas sur des matières strictement théologiques, ces dernières n’ayant pas d’équivalence dans l’enseignement supérieur public. L’expérience des DU déjà existants a permis démontrer un respect total des élèves issus des instituts privés avec les règles de vie au sein des universités publiques, les étudiants faisant parfaitement la distinction entre les instituts privés et l’université. Aucun incident lié par exemple à une pratique religieuse n’a été déploré. Les responsables des DU ont même évoqué une existence pacifique et mutuellement respectueuse avec les autres étudiants (51). Les futurs ou actuels imams qui suivent un cursus universitaire à travers un DU spécifique à leurs futures fonctions doivent également trouver un corps professoral compétent et/ou disponible pour pouvoir les encadrer, même si ce dernier est spécialisé dans des disciplines connexes.

Cependant un constat fait par des universitaires (52) précise que les DU ne correspondent pas forcément aux cadres musulmans (à distinguer des imams) qui sont le plus souvent d’un niveau de formation plus élevé. Comme nous l’avons vu précédemment, les instituts islamiques offrent un large éventail de formations qui ne se limitent pas uniquement à celles proposées pour les actuels ou futurs aumôniers et imams. Les instituts islamiques qui proposeront des formations de type LMD avec des conventions auront donc pour mérite de proposer une alternative à l’ensemble de leurs élèves dans cette dynamique de collaboration avec les universités publiques françaises.

Pour faire face aux réalités contemporaines et être à même de pouvoir dialoguer avec un auditoire varié, la nouvelle génération d'imams français doit avoir une bonne culture générale et notamment littéraire. La mission de Réflexion sur la formation des imams et des cadres religieux a justement mis l'index sur la pauvreté ou du moins la médiocrité littéraire qui sévit à la fois dans les librairies mais également sur internet. L’absence de soutien aux éditeurs d’islamologie a eu pour corollaire le développement sur le marché d’une littérature apologétique, souvent « médiocre » et « internaliste » et n’ayant aucun lien avec la production islamologique universitaire. L’implication éventuelle de l’Etat, appuyé par un soutien financier, permettrait de produire un corpus littéraire via des éditeurs volontaires, ce soutien pourrait également émaner des responsables religieux (53). La mission de Réflexion évoque les mauvaises traductions arabes en ligne, des traductions erronées, dénuées de commentaires et idéologiques. Il y a là aussi une carence en matière de traduction (français/arabe) sur des corpus de textes, la publication en ligne est donc également nécessaire. Il existe une production universitaire abondante sur l’islamologie en langues anglaise et allemande, sur des sujets comme le Prophète, les haddiths, la théologie. Un besoin en traduction dans ce domaine est également primordial (54). Ces corpus de textes à traduire constituent un appel d’air tant pour les universitaires que pour les imams et/ou chercheurs issus des instituts islamiques.
Photo Pixabay.
Photo Pixabay.

Conclusion

Comme nous l’avons mentionné, les établissements d’enseignement supérieurs privés reconnus d’utilité publique et à but non lucratif peuvent obtenir le statut d’établissement d’intérêt général (EESPIG), à ce titre ils peuvent percevoir des subventions publiques ou recevoir des étudiants boursiers s'ils sont en contrat avec l'Etat.

En comparaison avec les autres enseignements supérieurs confessionnels, les instituts islamiques français restent encore jeunes d’un point vu chronologique et ne sont donc pas tous familiers avec les conventions universitaires et les systèmes LMD. Toutefois l’essor significatif des établissements privés musulmans durant les années 2010, avivé avec l’avènement des établissements en ligne, témoigne d’une forte demande de la communauté musulmane en terme de savoirs et de formation, certains instituts islamiques ayant d'ores et déjà adopté le système LMD.

Parallèlement à l’assassinat de personnes innocentes, la prolifération des récents actes terroristes sur le territoire national a indubitablement jeté l’opprobre sur la communauté musulmane française (55), érodée à la fois par l’explosion des actes islamophobes post attentats (56) mais également par un déficit en terme de représentants ou d’institutions légitimes (57). La nécessité de former en France des imams et des cadres religieux, s’exprimant éloquemment (donc aux antipodes de ceux qui sont la risée de la communauté musulmane française (58)), ayant une connaissance approfondie des institutions et de la vie culturelle française et dans le même temps de la théologie et civilisation musulmane répond, à juste titre, à une volonté gouvernementale (59) pour lutter efficacement contre le radicalisme mais elle répond aussi à une volonté de la communauté musulmane (60). Disposer de cadres religieux compétents, légitimes et en phase avec leurs communautés religieuse et nationale passe notamment par des formations supérieures complémentaires entre les université publiques et instituts privés (61). Ces derniers peuvent donc apporter leur contribution dans l’ossature d’un islam de France éclairé et bénéfique à l’ensemble de la nation.


Les diplômes actuels proposés par les instituts islamiques français ne peuvent pas obtenir de reconnaissance officielle par l'Etat français tant qu'ils n'incorporent pas dans leur programme d'enseignement des cours de sciences humaines compatibles avec la mise en pratique d'une convention (62), comme c'est le cas avec les instituts catholiques. Après avoir passé les filtres de l’indépendance idéologique et politique, de la transparence financière et de la rigueur universitaire, ils peuvent, à l’instar de leurs amis et homologues chrétiens et juifs, prétendre à l’excellence. La création de postes de recherche en islamologie, le développement des conventions et les carences de traductions fiables représentent de bonnes raisons pour les instituts privés musulmans de pouvoir collaborer avec les pôles universitaires, mais cela concerne également toute personne désirant faire carrière en Islamologie.

On peut imaginer que les instituts islamiques français proposeront dans les prochaines années, en complément de leurs conventions avec des universités étrangères, des  formations de type LMD disposant de conventions avec des universités françaises comme par exemple la Sorbonne pour les diplômes de langue arabe ou alors l’Université de Paris Dauphine pour les diplômes de Finance Islamique ou bien l’EPHE et l’Université de Strasbourg pour les enseignements d’Islamologie.

Amine Djebbar


Notes

1 Voir l’article L731-14 du code de l’éducation, "Les établissements d'enseignement supérieur privés ne peuvent en aucun cas prendre le titre d'universités". 
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.doidArticle=LEGIARTI000006525
468&cidTexte=LEGITEXT000006071191&dateTexte=20120907


2  Voir paragraphe "La qualification d’établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général (EESPIG)"
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid49085/les-etablissements-d-enseignement-superieur-prives.html

3 "L’engagement des intellectuels français au sein des Universités populaires", Christophe PREMAT, Tracée (Revue de sciences humaines), 4 ème paragraphe :
http://traces.revues.org/238  
 
4 "Les établissements d'enseignement supérieur ouverts conformément à l'article L. 731-4, et comprenant au moins le même nombre de professeurs pourvus du grade de docteur que les établissements de l'Etat qui comptent le moins d'emplois de professeurs des universités, peuvent prendre le nom de faculté libre, suivi de l'indication de leur spécialité, s'ils appartiennent à des particuliers ou à des associations". 
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.docidTexte=LEGITEXT000006071191&idArticle
=LEGIARTI000027748345&dateTexte=20170809


5 «Les établissements privés d’enseignement supérieur libres»
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid49085/les-etablissements-d-enseignement-superieur-prives.html

6 Les subventions aux établissements d’enseignements privés
 http://www.assemblee-nationale.fr/14/budget/plf2016/b3110-tIII-a38.asp#P554_61126

7 Ibid.

8 Les grandes catégories d'établissements d'enseignement supérieur privés
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid49085/les-etablissements-d-enseignement-superieur-prives.html

9  Voir "Délivrance des diplômes"
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid49085/les-etablissements-d-enseignement-superieur-prives.html

10 Ibid, "Reconnaissance par l'État et diplômes délivrés par les établissements"

11 Diplômes de l'ICP http://www.icp.fr/formations/diplomes/

12 "L’Institut Catholique de Paris bénéficie d’une subvention publique qui ne couvre que 31 % de ses besoins de financement (le montant de la subvention du Ministère de l'Education nationale est fixé chaque année dans le cadre du budget national, mais sans obligation ni contractualisation d'aucune sorte) : il a donc l’obligation de demander des frais de scolarité à tous ses étudiants. En 2005, les frais de scolarité ont couvert 50 % des charges".  
http://www.icp.fr/foire-aux-questions-16031.kjsp

13  "Subvention publique des instituts catholiques", 13e législature. Question écrite de Mme Marie-Agnès Labarre (Essonne - CRC-SPG) publiée dans le JO Sénat du 05/05/2011.
 https://www.senat.fr/questions/base/2011/qSEQ110518434.html

14  "Financé majoritairement par des contributions de l’Eglise protestante unie de France, il bénéficie d’un soutien financier de la part du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche depuis 1981, il est reconnu d’utilité publique depuis 2005".
http://www.iptheologie.fr/facultes/

15 « L'université circonscrite par Bologne. Quand l’Europe impose sa définition de la bonne institution, du bon enseignement et de la bonne science en réseau » par Sarah Croché, Revue émulations, 2010. http://www.revue-emulations.net/archives/n-6---regards-sur-notre-europe-1/croche

16 Présentation de l'Institut Universitaire d'Etudes Juives Elie Wiesel
http://www.instituteliewiesel.com/content/pr%C3%A9sentation

17 Sponsors de l'institut Elie Wiesel
http://www.instituteliewiesel.com/sponsors

18 Diplômes en théologie orthodoxe en suivant le modèle LMD
http://www.saint-serge.net/academiques/lmd-etd.html

19 Mission d’information sur l’organisation, la place et le financement de l’Islam en France et de ses lieux de culte, chapitre VI L'enseignement privé musulman, A) Les données statistiques, pp 101-102
https://www.senat.fr/rap/r15-757/r15-7571.pdf

20 Ibid.

21 Voir le rapport d'information sénatorial du 5 juillet 2016, les rapporteurs de ce dernier ont visité les locaux de l'IESH de Château Chinon et auditionné les responsables concernant le mode de financement historique actuel de l'institut, pp 511-512 :
https://www.senat.fr/rap/r15-757/r15-7571.pdf

22 Le prix du meilleur institut de Coran décerné à l'IESH de Château Chinon, article de Saphirnews 22/08/2012.
http://www.saphirnews.com/Le-prix-du-meilleur-institut-de-Coran-decerne-a-l-IESH-de-Chateau-Chinon-video_a15080.html

23  "...fédération qui regroupe les différents établissements à travers l’Europe : l’IESH de Château-Chinon en France ouvert en 1992, l’IESH de Wales en Angleterre ouvert en 1997, l’IESH de Paris ouvert en janvier 2001, l’IESH de Birmingham en Angleterre ouvert en 2006, IESH de Francfort en Allemagne ouvert en 2013 et l’IESH d’Helsinki en Finlande ouvert en 2016". https://ieshdeparis.fr/a-propos/

24 Ibid, voir  chapitre "Conseil scientifique".

25 Reconnaissance sous le n°93-2465Z, voir paragraphe "Reconnaissances des certifications et partenariats" :
https://ieshdeparis.fr/a-propos/

26 "Saint-Denis : l’université musulmane rêve de grandeur" article en ligne du journal Le Parisien, 13 février 2017.
http://www.leparisien.fr/aubervilliers-93300/saint-denis-l-universite-musulmane-reve-de-grandeur-13-02-2017-6678072.php

27 Ibid.

28 "...l’institut international de la pensée islamique (IIIT France) propose aux étudiants francophones une formation unique et novatrice tant dans sa méthodologie que dans son contenu à travers un LMD d’études islamiques interdisciplinaires. D’abord par son approche pluridisciplinaire et complémentaire ; ensuite parce qu’il s’inscrit dans le cadre d’un LMD conventionné avec des universités reconnues". Article de Saphirnews, 8 septembre 2007.
http://www.saphirnews.com/agenda/Licence-d-etudes-islamiques-interdisciplinaires_ae30632.html

29  Voir l'ouvrage intitulé "Islamophobie dans le monde moderne", Editions IIIT France, Paris, 2008. "Ce livre est le fruit d'une collaboration de deux années entre l'IIIT France et le département d'études ethniques de l'Université de Berkeley. Il se veut une contribution au dialogue Sud-Sud et entre chercheurs de cultures musulmanes et non musulmanes, d'origines ethniques ou Géopolitiques diverses, sud-américaine, afro-américaine, africaine, sud et centrale asiatique, arabo-européenne, etc."
https://livre.fnac.com/a2252837/Mestiri-Islamophobie-dans-le-monde-moderne


Voir l'ouvrage intitulé "Pluralisme et reconnaissance, Défis des particularismes et des minorités", Ed. IIIT France, Paris, 2008. "Cet ouvrage collectif consacré au pluralisme et à la reconnaissance fait suite au congrès co-organisé par l'Institut International de la Pensée Islamique (IIIT France) et la chaire de l'UNESCO pour les Études Comparatives des Traditions Spirituelles, leurs Cultures Spécifiques et le Dialogue Interreligieux, de Saint- Pétersbourg, qui s'est déroulé en juin 2006 au siège de l'UNESCO à Paris".
http://www.muslimshop.fr/livres/questions-actuelles/monde-musulman/pluralisme-et-reconnaissance-defis-des-particularismes-et-des-minorites-collectif-i-i-i-t-france-978-2-917090-03-9-p-3597.html

30 Je fus moi élève dans cet établissement de 2009 à 2011. Liquidation judiciaire prononcée le 09 février 2012.  https://www.societe.com/societe/i-i-i-t-france-442577532.html

31 Organisation des études à l'IASH :
https://avicenne.eu/2017/05/06/organisation-des-etudes/

32  "À travers les offres de formations que proposent l’IASH, la formation initiale se révèle être un outil indispensable pour le rôle que joueront les acteurs, à savoir : participer efficacement à la vie économique locale, à la production et au développement social, scientifique et civilisationnel tout en restant naturellement distinctifs par la spécificité religieuse, spirituelle et morale. Mais aussi faciliter le dialogue et la compréhension entre les cultures et les religions, dans le cas par exemple des échanges commerciaux". Liste des partenaires :
http://avicenne.eu/wp-content/uploads/2017/05/partenariats.pdf
 
33 Voir Le mot du Directeur
http://www.institut-al-ghazali.fr/l-institut/le-mot-du-directeur/

34 Ibid.

35 Article du site Capital : Comment sont financées les mosquées en France ?" publié le 29 juillet 2016: http://www.capital.fr/economie-politique/comment-sont-financees-les-mosquees-en-france-1152861

36 "La FSIP est une institution déclarée auprès des administrations compétentes (Préfecture, URSSAF, Ministère de Travail, INSEE, CPAM, etc.)"
https://www.faculte-islamologie-paris.fr/v2/la-fsip

37 "L'IFCM, un projet culturel de la Grande Mosquée de Lyon entre soutien et défiance", article du site Saphirnews publié le 13 juillet 2016 : http://www.saphirnews.com/L-IFCM-un-projet-culturel-de-la-Grande-Mosquee-de-Lyon-entre-soutien-et-defiance_a22681.html

38 "Alors que la Métropole de Lyon doit se prononcer, lundi 11 juillet, pour une éventuelle subvention à la création de l’Institut français de civilisation musulmane, l’archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin, et le président du conseil de Consistoire de l’Église protestante unie de l’agglomération lyonnaise, Étienne Tissot, ont manifesté leur soutien au projet". Article en ligne du journal La Croix publié le 11 juillet 2016 :
http://www.la-croix.com/Religion/A-Lyon-projet-Institut-francais-civilisation-musulmane-fait-debat-2016-07-11-1200775143

39 Chapitre VI L'enseignement privé musulman, page 101 :
https://www.senat.fr/rap/r15-757/r15-7571.pdf

40 Ibid.

41 "Les inspections menées au Lycée Averroès de Lille ont ainsi montré que l’enseignement dispensé y était plutôt de qualité (même si, comme partout, il est perfectible), la seule recommandation formulée par les inspecteurs étant de parvenir à une séparation plus nette dans l’emploi du temps entre ce qui relève de l’enseignement sous contrat et ce qui relève de l’enseignement religieux. Quoi qu’il en soit, cet établissement jouit d’une réputation d’excellence qui lui attire de nombreuses demandes d’inscription, y compris d’élèves non musulmans".  Page 112 : https://www.senat.fr/rap/r15-757/r15-7571.pdf

42 Taux de réussite du baccalauréat 2013 toutes séries : 95%, Chiffres de l'éducation nationale :
http://www.education.gouv.fr/pid23934/fiche-lycee.html?etab=0596681S&lycee=LYCEE%20PRIVE%20AVERROES&ville=&departement=0&num=&annee=6&type=0&seriegt=&seriepro=&serie=GENERAL_TECHNO

Article du journal Le Parisien, publié le 27 mars 2013 : 
http://www.leparisien.fr/societe/decouvrez-le-palmares-2013-des-lycees-26-03-2013-2672843.php

43 "Le ministre de l'Education nationale, de la Recherche et de l'Enseignement supérieur annonce la création d’emplois d’enseignants chercheurs pour renforcer des projets de formation et de recherche sur les sujets de l’islamologie et la thématique de la radicalisation dès la rentrée 2016"
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid116390/creations-de-postes-des-la-rentree-2016-pour-renforcer-la-recherche-et-la-formation-en-islamologie.html

44 Ibid.

45 Rapport la formation des imams et des cadres religieux musulmans, page 46 :
http://www.letudiant.fr/static/uploads/mediatheque/EDU_EDU/6/3/1455063-rapport-sur-la-formation-des-imams-4-original.pdf

46 Rapport sur « La formation des cadres religieux musulmans » du Pr Francis Mesner, 2013, page 23
http://dres.misha.cnrs.fr/IMG/pdf/rapp_messner_version_diffusion.pdf

47 "Comme le relevait déjà le rapport Messner, les instituts privés de formation s’enrichiront aussi
de ce développement de la recherche en sciences humaines du fait religieux, surtout si des
partenariats sont construits entre certains d’entre eux et des universités, afin de les inciter à
acquérir des méthodes, un fonctionnement, un lien avec la recherche et, par conséquent, un
niveau universitaire". ​Rapport sur la formation des imams et des cadres religieux, page 46

http://www.letudiant.fr/static/uploads/mediatheque/EDU_EDU/6/3/1455063-rapport-sur-la-formation-des-imams-4-original.pdf

48 - Ibid, page 26.
  - Ibid page 48 : "Une telle coopération peut donc se construire de façon plus ou moins formalisée ; les pratiques existantes à Aix-en-Provence, Strasbourg, Paris et Lyon le démontrent parfaitement"

- Liste des diplômes universitaires sur le fait religieux et la laïcité intégrant des cadres religieux musulmans (Ex-diplômes universitaires « de formation civile et civique » : Ibid, pp 70-71.
 

49 Ibid, page 49.

50 Ibid.

51 Ibid.

52  « Rappelons surtout que force est de constater qu’aujourd’hui en France, les cadres de l’islam ne sont en général pas les imams mais plutôt les responsables des mosquées; et que ces cadres sont de plus en plus souvent des personnes nées ou intégrées en France, d’un niveau de formation souvent élevé. Un DU ne correspond pas à leur demande de formation ». « L’enseignement de l’islam dans les universités en France : une histoire mouvementée » d’Anne-Laure Zwilling, 2015, p15.
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01135886/document

« D’autre part, la mission a pu constater qu’à Strasbourg et Paris des imams venaient compléter leur formation religieuse au sein de masters universitaires, sur approbation – et dans le cas strasbourgeois, sur recommandation – d’un organisme de formation religieuse, mais sans que ces imams aient préalablement suivi les cours d’un D.U. Par conséquent, si l’existence d’un D.U. est un préalable pour déterminer les zones d’action prioritaires, il n’est pas suffisant pour en déduire des liens solides, et un terrain favorable. » Rapport de  la Mission de Réflexion sur la formation des imams et des cadres religieux musulmans, pp. 47-48.
http://www.letudiant.fr/static/uploads/mediatheque/EDU_EDU/6/3/1455063-rapport-sur-la-formation-des-imams-4-original.pdf

53  "Seule une politique volontariste de l’État, avec un soutien financier, permettra de créer un corpus de livres chez des éditeurs volontaires. Aujourd’hui, ce soutien pourrait provenir, au moins en partie, de la Fondation pour l’islam de France, voire, dans certains cas, par les responsables religieux eux-mêmes". Ibid, page 50.

54 Ibid.

55 Article du journal l'Humanité publié le 6 avril 2016 : "Pourquoi devrais-je constamment me justifier ?"
http://www.humanite.fr/pourquoi-devrais-je-constamment-me-justifier-604004

56 http://www.lemonde.fr/religions/article/2017/01/31/les-actes-antimusulmans-en-forte-baisse-en-2016_5072372_1653130.html

57 « L’échec du CFCM c’est de n’avoir rien fait. On attendait qu’ils se prononcent sur des questions intérieures comme la question de la viande halal, de la burqa ou de la formation des imams, mais ils n’ont rien fait. Il y avait de toute façon une méfiance à leur égard dès le début, et comme ses membres n’ont pas agi, le CFCM n’a pas gagné de légitimité.»  La difficile mission de représentation des «musulmans de France», article du site Slate, voir les déclarations d’Olivier Roy, professeur à l’institut universitaire européen de Florence.  http://www.slate.fr/story/99261/representation-musulmans-france-cfcm

Voir également sur notre site l’article « Pourquoi la Fondation des œuvres de l’islam  n’a pas d’avenir » de Fouad Bahri
http://www.lescahiersdelislam.fr/Pourquoi-la-Fondation-des-oeuvres-de-l-islam-n-a-pas-d-avenir_a1389.html

58 -Voir les déclarations de François Burgat, directeur de recherche au CNRS, lors de son audition dans la mission d'information de Daech, écouter à partir de 14'40 :  https://www.youtube.com/watch?v=cbRnWMP9fr4

https://blogs.mediapart.fr/malik-bezouh/blog/280616/limam-chalghoumi-un-berger-sans-troupeau

- Voir d'imam imposteur : 
http://www.ladepeche.fr/article/2015/12/31/2247836-france-3-piege-faux-imam-corse-invite-direct-plateau.html

59 « Le Gouvernement entend consolider l’expression en France d’un Islam fidèle aux valeurs de la République, tout en s’inscrivant dans le respect scrupuleux du principe de laïcité ».  http://www.gouvernement.fr/un-cursus-plus-riche-pour-la-formation-des-imams-de-france

60 Lors de la table ronde avec des associations cultuelles, le rapport sénatorial du 5 juillet 2016 a notamment évoqué cette volonté : « S’agissant des imams, plusieurs représentants ont souligné qu’ils étaient importants qu’ils remplissent plusieurs critères : la maîtrise de l’arabe et du français ; une formation théologique ; une formation juridique (apprentissage du respect de la loi) ». Page 494 du rapport sénatorial  https://www.senat.fr/rap/r15-757/r15-7571.pdf

61« Avec les instituts de formation d’imams et les universités, nous sommes donc en présence de deux systèmes de formation d’esprit nécessairement différent mais pas forcément antagoniste : c’est l’intentionnalité et la dimension confessante qui dominent nécessairement dans les Instituts de formation d’imams, comme ailleurs dans les instituts catholiques, et non la matière enseignée, qui peut être la même à l’université, mais enseignée dans un esprit non confessant. Toutefois, ces différences ne doivent pas empêcher une volonté de rapprochement, dans le respect de l’identité de chacun ». Mission de réflexion sur la formation des imams et des cadres religieux musulmans, p28  http://www.letudiant.fr/static/uploads/mediatheque/EDU_EDU/6/3/1455063-rapport-sur-la-formation-des-imams-4-original.pdf
 
62 Voir l’article du sociologue et spécialiste de l’Islam de France, Omero Marongiu-Perria, intitulé « Le long chemin de l’enseignement islamique en France ».
http://omeromarongiu.unblog.fr/2010/06/24/le-long-chemin-de-lenseignement-islamique-en-france/




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