Les cahiers de l'Islam
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Dimanche 7 Avril 2013

Rencontre avec Alain Chouet



 La Rencontre que nous proposons ci-dessous, avec Alain Chouet, interpelle à la fois par sa forme et son contenu. D'abord la forme, le style direct et franc de l'auteur peut "rebuter" certains (es) à poursuivre la lecture de l'article. Mauvaise idée. Ce style, voulu par l'auteur, est accompagné d'une analyse, à la fois profonde et riche, de l'état actuel du « Printemps arabe ». C'est le fond.
Certes, il est possible de ne pas partager l'argumention de l'auteur et, de désapprouver les comparaisons qu'il dresse entre Frères musulmans et régimes totalitaires - en référence à l'histoire européenne-, mais, malgré cela, l'exposé de A. Chouet reste riche par la connaissance historique sur laquelle il se fonde. Ce point de vue sur le « Printemps arabe », fait aussi parti du débat.
Alain Chouet - © DR
Alain Chouet - © DR

 Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE (2000-2002), grand connaisseur du monde arabe, notamment de la Syrie, auteur de plusieurs ouvrages dont Au coeur des services spéciaux. La menace islamiste, fausse piste et vrais dangers (Entretiens avec Jean Guisnel. Editions La Découverte, 2011). A. Chouet est diplômé de l'Ecole des langes orientales (Arabe), diplômé en droit et en science politique (Paris II).

« L’Islam est en tous points compatible avec la démocratie. Ce sont les disciples de Ibn Taymiyya et du wahhabisme qui ne le sont pas. Les Arabes et les musulmans sont comme tout le monde, ils préfèrent la démocratie et la liberté à la dictature et à l’oppression. S’ils se trouvent condamnés depuis bientôt un demi-siècle à devoir subir des autocrates prédateurs ou des réactionnaires islamistes qui ne le sont pas moins, c’est parce que l’Occident porte une lourde responsabilité dans cette situation de déni de droit ». (A. Chouet)


Nous avons posé trois questions à Alain Chouet, voici ses réponses :

Les Cahiers de l'Islam : L’Égypte et la Tunisie, deux pays symboles du « printemps arabe », sont traversés de nos jours par des crises politiques profondes, avec d’une part, en Égypte des manifestations quotidiennes contre le pouvoir des Frères musulmans et, d’autre part, en Tunisie l’assassinat de Chokri Belaïd et des divisions politiques apparues au sein du parti Ennahada à la suite de ce meurtre ; sans même parler des divergences sur le plan religieux que connaissent ces pays. Etait ce prévisible ? 

A. Chouet : Comme tous les mouvements fascistes, les Frères ont des stratégies immuables. Après avoir proclamé pendant les évènements de la place Tahrir en 2011 qu’ils n’aspiraient nullement au pouvoir et se contenteraient de poursuivre leur mission « humanitaire et sociale », ils ont patiemment attendu que les forces démocratiques toutes neuves écloses de la révolte se dispersent en querelles byzantines pour venir se poser en rassembleurs et en sauveurs. Ils n’ont rassemblé que des majorités très relatives mais le parti nazi, qui leur a longtemps servi de modèle, n’avait pas fait différemment en 1933.

Et, suivant le même schéma, ils ont changé de ton à peine parvenus aux commandes en revendiquant la totalité des pouvoirs, la Présidence de la République, la majorité parlementaire, la promulgation d’une constitution largement inspirée de la chari’a, la subordination du pouvoir judiciaire à l’exécutif dans le but de se tailler un État sur mesure. Rien là qui doive surprendre. C’est ce qu’ils font à chaque fois que le pouvoir passe à leur portée.
Cependant, et c’est souvent le cas quand ils y parviennent, leur hâte à gouverner sans partage les a conduits à un certain nombre de maladresses. Pour essayer de se soustraire à la nécessité de partager la rente et le pouvoir avec l’institution militaire, ils ont laissé quelques groupes djihadistes s’agiter le long de la frontière avec Israël. Il en est résulté des incidents qui ont permis de limoger les plus hauts cadres du ministère de la défense et de l’état major pour les remplacer par des officiers généraux acquis à la Confrérie comme Hassan Tourabi l’avait fait au Soudan en 1990. Si cette manœuvre a permis de s’assurer la docilité du haut commandement, elle ne change cependant rien au fond du problème. Quelle que soit sa subordination aux Frères, l’armée reste par son rôle économique majeur, la principale institution redistributrice de richesses dans le pays. Toucher à sa position économique et à ses rentes ne ferait qu’aggraver un climat social déjà très tendu.

Les Frères présentent malheureusement les défauts de tous les partis grossièrement populistes. Habiles à jouer sur des registres démagogiques en occupant avec l’argent des autres quelques créneaux sociaux et sanitaires désertés par les pouvoirs autoritaires, les Frères le sont beaucoup moins à gérer des économies en crise et d’autant plus fragilisées que leur extrémisme politique inquiète les investisseurs extérieurs. La situation est d’autant plus préoccupante que leur victoire politique rend moins attractif leur financement par les pétromonarchies wahhabites vis-à-vis desquelles Mohammed Morsi s’est montré de plus très maladroit. Soucieux de ne pas apparaître comme leur étant redevable, il a réservé l’une de ses premières visites d’État à l’Iran. Comme tous les salafistes, il n’a que haine et mépris pour le chiisme. Mais ce voyage à Téhéran était un message clair adressé aux Saoudiens et aux Qataris pour leur indiquer qu’ils ne devaient pas croire que leurs largesses pour la Confrérie pourraient leur valoir une quelconque gratitude ou subordination des Frères. Tout cela n’est pas fait pour arranger les choses et le pouvoir islamiste égyptien sorti du chaudron de la révolte est déjà à bout de souffle, concentrant sur lui une exaspération populaire à la mesure des illusions qu’il avait fait naître.

La situation en Tunisie présente de nombreuses analogies avec celle prévalant en Égypte. Le parti En-Nahda, expression locale de la Confrérie, y fait preuve, avec encore plus d’habileté, d’autant de duplicité que ses homologues égyptiens. Après avoir officiellement et publiquement renoncé à inclure la chari’a dans la constitution, les Frères tunisiens ont organisé dans les provinces et les villes de moyenne importance, loin de l’attention des médias occidentaux, des comités de vigilance religieux pour faire appliquer des règlements totalement inspirés de la chari’a. Ce mouvement gagne progressivement les villes de plus grande importance et même la capitale où se multiplient les mesures d’interdiction en tous genres, la censure des spectacles, des divertissements, la mise sous le boisseau des libertés fondamentales et, bien sûr, des droits des femmes, et des minorités non sunnites.

Mais tout autant que leurs correspondants égyptiens, les Frères musulmans tunisiens se sont montrés incapables de répondre aux espoirs que leurs actions caritatives avaient suscités quand ils étaient dans l’opposition. Et tout aussi incapables de gérer une économie fragilisée par la crise internationale et par les inquiétudes que leur idéologie réactionnaire provoque. L’évolution de la situation pourrait cependant - en tout cas je l’espère - être différente de celle qu’on peut redouter en Égypte. Il existe en effet en Tunisie une importante classe moyenne acquise à la modernité et qui constitue l’ossature de ce que nous appelons une véritable « société civile » - très embryonnaire en Égypte - faite d’associations à vocations diverses, de groupements de presse et d’artistes, de partis politiques démocratiques certes dispersés mais expérimentés et structurés et surtout de puissants syndicats qui ont toujours joué un rôle important dans les inflexions de la vie publique tunisienne. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’au moment où les islamistes sont en difficulté, c’est l’un des politiciens charismatiques proche de l’UGTT [1], Choukri Belaïd, qui est assassiné par des « éléments incontrôlés » et bien sûr non identifiés, dans la plus pure tradition terroriste des salafistes perdant pied.

Les partis et associations issus de cette société civile ont été durement pénalisés dans les restructurations politiques qui ont suivi la chute de Ben Ali parce qu’ils ne disposaient que de moyens financiers limités tandis que le parti islamiste En-Nahda bénéficiait au vu et au su de tous de généreux financements qataris et sans doute saoudiens. Mais le parti islamiste est là, comme en Égypte, au pied du mur et il lui sera certainement moins facile qu’en Égypte de s’en sortir par une manipulation experte de la violence politique même si l’exemple de Belaïd peut susciter des inquiétudes sérieuses.
Dans leur grande majorité, les Tunisiens sont peu enclins à la violence. Ils lui préfèrent de beaucoup l’ironie, la dérision et l’insolence d’ailleurs souvent plus subversives que la confrontation armée. Ils ne manqueront pas de s’en servir au profit de structures ouvertes et pluralistes auxquelles beaucoup adhèrent et qui sont tout à fait capables - après des débuts peut-être incertains et brouillons - d’assurer une gouvernance tolérante, ouverte et pluraliste du pays. Encore faudrait-il pour cela que les islamistes cessent de bénéficier de ces soutiens extérieurs wahhabites sur lesquels la communauté internationale s’obstine à fermer pudiquement les yeux.

Les Cahiers de l'Islam : Compte tenu des ces crises, certains craignent pour "l’avenir" du printemps arabe qui serait, selon eux, un « automne islamiste », et d’autres parlent déjà d’une usurpation de la volonté « populaire » par les partis politiques –laïques ou religieux. Dans ce contexte, quelle analyse faites-vous de l’état actuel et du devenir du printemps arabe ?

A. Chouet : Les pires conjectures qui avaient pu être formulées au premier trimestre 2011 [2] concernant les pays dits du « Printemps arabe » se sont réalisées un peu partout. Et tous ces « Printemps » ont débouché sur des situations instables et l’émergence de structures faibles. Même si je comprends que la notion « d’Hiver islamiste » succédant rapidement aux espoirs suscités par les « printemps arabes » est jugée politiquement incorrecte, voire inconvenante dans un certain nombre de milieux bien-pensants, on ne peut échapper à un constat d’état des lieux préoccupant au regard de la démocratie et des problèmes de sécurité collective.

En Tunisie et en Égypte, comme on vient de le voir, les partis politiques émanant de l’Association des Frères Musulmans exercent leur mainmise sur le pouvoir au terme de processus électoraux jugés démocratiques par la communauté internationale. Conformément à leurs pratiques héritées de leurs « pères fondateurs", Hassan al-Banna et Sayyid Qotb, ils font exactement le contraire de ce qu’ils disent, imposant le monopole de leur emprise politique là où ils s’étaient engagés à respecter le pluralisme, organisant de façon plus ou moins formelle l’imposition de la chari’a au détriment des systèmes juridiques civils en vigueur. Ils se justifient de ces entorses à leurs engagements en invoquant la pression débordante de groupes « salafistes » extrémistes qu’on ne pourrait neutraliser qu’en leur faisant des concessions. L’argument est peu convaincant quand on observe que nombre de leaders de ces groupes salafistes sont issus de la Confrérie, ce qui laisse planer la suspicion quant à la spontanéité de ces surenchères entre tribuns populistes.

On a vu qu’à Tunis comme au Caire, les Frères cogèrent la situation avec les armées qui restent - surtout en Égypte - les principaux opérateurs économiques du pays. C’est dans la répartition des tâches entre ces deux pôles que se décideront les évolutions locales. Habiles, grâce aux fonds des pétromonarques, à occuper de façon opportuniste les créneaux sanitaires et sociaux désertés par les pouvoirs dictatoriaux, les Frères le sont moins à gérer des États en difficulté et leur appétit de rente les conduit vers une opposition frontale avec la nomenklatura militaire. Face au désenchantement, voire à la rancœur que suscitent déjà leurs incapacités économiques et leurs dérives politiques, ils devront soit trouver un arrangement avec les responsables militaires sur le modèle turc ou pakistanais, soit s’exposer à un scénario de type algérien ou à la résurgence d’une révolution populaire. Dans tous les cas, c’est à des rééditions de situations dramatiques ouvrant la voie à l’expression des extrémismes de tous bords que l’on peut s’attendre.

En Libye comme au Yémen, la disparition brutale ou négociée des dictateurs a laissé place à des situations chaotiques et incontrôlées dont on mesure déjà les conséquences à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières. Des pouvoirs politiques en trompe-l’œil y dissimulent mal un contrôle effectif du terrain par des bandes armées aux appétits certains mais aux intérêts divergents qui se réclament toutes du wahhabisme et servent de base arrière au djihadisme.
Les royaumes arabes du Maroc et de Jordanie paraissent, aux yeux des opinions publiques occidentales, relativement épargnés par le désordre. Ils le doivent en partie à la dimension théologale de leurs monarques qui - l’histoire et la légende l’affirment - descendent en droite ligne du Prophète et bénéficient à ce titre d’une certaine légitimité religieuse. Ils le doivent surtout aux importantes concessions qu’ils ont été amenés à faire aux partis politiques islamistes auxquels ils ont bien été contraints de déléguer de vastes espaces de pouvoir avec des résultats aussi peu convaincants qu’en Égypte ou en Tunisie et qui peuvent rapidement évoluer vers la confusion.

Reste le cas dramatique de la Syrie dont l’issue demeure incertaine mais dans tous les cas tragique. Sur ce sujet particulier où le passionnel et le compassionnel l’emportent souvent sur l’analyse clinique, je crois devoir faire deux remarques préalables :


  1. Ce n’est pas parce qu’on se rebelle contre un autocrate qu’on est nécessairement un démocrate. De Lénine à Khomeyni en passant par Castro, les exemples abondent dans l’histoire contemporaine.
  2. Ce n’est pas parce qu’on s’interroge sur les objectifs et les méthodes d’une rébellion contre un dictateur qu’on est partisan du dictateur.

Quelles que soient les responsabilités des uns et des autres dans le drame syrien le fait est qu’aujourd’hui l’opposition politique au régime est totalement hétéroclite et fragmentée. Dispersée à l’étranger, essentiellement en Turquie, en France et au Qatar, elle est marginalisée au profit de la rébellion militaire. Et à l’intérieur de cette rébellion militaire les fondamentalistes sunnites djihadistes - souvent étrangers, soutenus financièrement par les pétromonarchies - ont pris le pas sur les éléments locaux.
Compte tenu des composantes multicommunautaires du pays, c’est vers une longue période de désordres, d’affrontements civils et peut être de partition territoriale qu’on se dirige. Quelle que soit l’issue du conflit, l’étendue des destructions, l’intensité des contentieux civils, les fractures de l’appareil d’État conduisent immanquablement et durablement vers l’établissement de zones grises ou incontrôlées quels que soient les efforts consentis de l’extérieur pour tenter d’y réimplanter un minimum d’ordre et d’administration.

Les Cahiers de l'Islam : Ne faut-il pas voir dans ces crises multiples et diverses qui traversent le monde arabe (notamment l’Égypte et la Tunisie) des événements qui s’inscrivent dans la marche « normale » de nations à la recherche d’une identité politique nouvelle capable de garantir les idéaux de « liberté », de « justice sociale », etc. ? Faut-il s’en inquiéter ?

A. Chouet :  Oui, il faut s’en inquiéter. Et, non, ces dérives ne s’inscrivent pas dans la « marche normale » des Nations vers la liberté et la démocratie. De 1945 aux années 60, tous les pays arabes et musulmans accédant à l’indépendance, de l’Indonésie au Maroc et à l’exception notable de l’Arabie, se sont dotés de régimes démocratiques sous forme de républiques parlementaires ou de monarchies constitutionnelles qui fonctionnaient de façon plutôt débonnaire, voire aimablement anarchique, mais qui ont amplement prouvé que la démocratie n’était nullement étrangère à ces sociétés. L’Islam est en tous points compatible avec la démocratie. Ce sont les disciples de Ibn Taymiyya et du wahhabisme qui ne le sont pas. Les Arabes et les musulmans sont comme tout le monde, ils préfèrent la démocratie et la liberté à la dictature et à l’oppression. S’ils se trouvent condamnés depuis bientôt un demi-siècle à devoir subir des autocrates prédateurs ou des réactionnaires islamistes qui ne le sont pas moins, c’est parce que l’Occident porte une lourde responsabilité dans cette situation de déni de droit.

Autant que je sache, c’est dans le cadre de la confrontation est/ouest que l’Occident et l’URSS ont favorisé, voire organisé chacun à son profit, l’accession au pouvoir des dictatures militaires auxquelles ont été fournies ensuite – pour le plus grand bénéfice de nos industriels qui se bousculaient à leurs portes – des quantités astronomiques d’armements sans commune mesure avec leurs problèmes de défense et qui ne servaient qu’à asservir leurs peuples. C’est toujours suivant la même logique que l’Occident unanime a fermé les yeux sur la persécution généralisée des forces politiques à tendance libérale, démocratique ou sociale qui auraient pu ouvrir la porte à des « complaisances » envers le bloc de l’est ou, pire, consacrer leurs ressources à autre chose que l’achat de nos coûteux joujoux.
Et c’est dans ce même cadre que les États-Unis et leurs alliés des théocraties pétrolières ont favorisé un peu partout, en Indonésie, au Pakistan, au Soudan, en Somalie, en Afghanistan, la montée en puissance de forces politiques intégristes sunnites supposées garantes d’un ferme anticommunisme contre l’URSS à une époque et de la résistance à l’Iran chiite aujourd’hui.

Il existe dans tous les pays dits du « Printemps arabe » d’authentiques démocrates susceptibles de répondre aux légitimes aspirations des peuples concernés à la liberté et à la dignité. Opprimés hier par les dictateurs, ils sont marginalisés aujourd’hui par les réactionnaires intégristes en raison des trop nombreuses ingérences extérieures dans la vie de ces pays. On est en train de refaire par bêtise ou par calcul, la même erreur avec les révoltes arabes qu’avec le terrorisme islamique : considérer que c’est une divine surprise, un phénomène irrationnel, généralisé, qu’il faut traiter partout où il se présente de la même façon. Et de préférence en composant avec les plus conservateurs des contestataires parce que l’Occident pense qu’ils sont les meilleurs garants de l’ordre établi et la meilleure protection de nos alliés pétromonarques.

Les ratés des évolutions démocratiques, l’omniprésence des réactionnaires populistes parés des oripeaux de l’Islam ne relèvent pas de la fatalité ou d’une transition inéluctable. Les causes en sont dans les richissimes théocraties wahhabites d’Arabie et du Qatar qui inspirent la violence, entretiennent ses réseaux, financent les forces politiques salafistes, font barrage partout où elles le peuvent contre les libertés et la démocratie en terre d’Islam, décrètent l’anathème contre quiconque leur fait de l’ombre. Elles sont dans le mariage contre nature scellé en 1945 entre la première démocratie du monde occidental et la monarchie la plus réactionnaire du monde musulman. Elles sont dans les pactes tacites qui lient les Européens à leurs fournisseurs et clients du Golfe. Tant qu’on n’aura pas résolu cette contradiction fondamentale, il sera vain de rêver de « printemps » des peuples musulmans.

____________________
[1] Union Générale des Travailleurs Tunisiens, principale organisation syndicale du pays.

[2] J’avais en particulier fait part de mes inquiétudes dans : « Au cœur des services spéciaux. Menace islamiste : fausses pistes et vrais dangers », entretiens avec Jean Guisnel, Éditions La Découverte, Paris, 09/2011.







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