Les cahiers de l'Islam
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Corps et copies, de la dévotion à l'exposition (Cycle Chaire du Louvre.Technologies de dévotion dans les arts de l’Islam : pèlerins, reliques, copies)
Infos pratiques
le Lundi 14 Octobre 2019, 19:00 - 21:00
Pyramide du Louvre
75001 Paris
Description
ACCÈS
Par la Pyramide, les galeries du Carrousel, le passage Richelieu (de 9 h à 17 h 30, et les mercredis et vendredis jusqu’à 18 h) ou les galeries du Carrousel.

Dans un texte de 1920, Aby Warburg exprimait l’espoir que se réalise une « alliance entre l’histoire de l’art et l’étude de la religion ». Ce voeu constitue le point de départ approprié d’une série qui plaide pour la nécessité de se penche sur les relations intimes entre les corps, les matériaux et les technologies dans les rituels de dévotion.

De la mimésis de l’architecture sacrée à la copie des textes, en passant par la répétition incarnée des rituels, deux dimensions fondamentales de la phénoménologie de la dévotion sont la reproduction et la sériation.
La culture matérielle du pèlerinage islamique est riche d’exemples – portant sur l’architecture, la matière sacrée ou les souvenirs portables –, qui ont souvent des liens avec des techniques et technologies de production et de reproduction en série, telles que la gravure, le moulage et l’estampage, comme s’il s’agissait de reproduire les « impressions » éprouvées par les pèlerins eux-mêmes. Reflétant une croyance commune en la capacité de certains matériaux à agir comme médiateurs de l’aura efficace d’un individu, d’un lieu ou d’une relique, l’efficacité perçue des objets était, peut-on penser, renforcée plutôt que diminuée par la production en série.

Souvent, les objets en question se prêtaient à des pratiques de consommation multi sensorielles, très éloignées des pratiques d’observation désincarnées, telles qu’elles ont été cultivées dans la pensée post-Lumières et canonisées dans les galeries et musées modernes.

Cette alliance entre les rituels de dévotion incarnés et les technologies de production de masse pose la plus ancienne des questions, celle de la nature de la copie, d’une manière qui nous invite à considérer sa dimension moderne très ancienne.

Table ronde avec Finbarr Barry Flood, New York University, Yannick Lintz, musée du Louvre, Jérémie Koering, CNRS / Centre André-Chastel, et Walid Raad, Cooper Union School of Art, New York.
Cette table ronde réunit le titulaire de la Chaire du Louvre et des acteurs majeurs de l’art contemporain, de la muséologie, de la théorie et de l’histoire de l’art.

Les intervenants abordent une série de questions soulevées par les conférences, en considérant certaines de leurs implications contemporaines dans les contextes culturels et artistiques du monde islamique. Que pourrait-on apprendre, par exemple, en examinant la question de la copie dans un domaine élargi, à la fois culturellement et historiquement ? Les valeurs rituelles et l’exposition d’objets sont-elles toujours incompatibles ? Les modes d’engagement via des artefacts et des images dans les pratiques de dévotion islamiques ont-ils des parallèles dans d’autres traditions ? Sont-ils pertinents pour ce qui concerne l’exposition contemporaine d’oeuvres d’art prémodernes ? Pourraient-ils nous obliger à reconsidérer les protocoles d’accès et de visualisation modernes qui se sont développés parallèlement aux musées et aux galeries ?

Un choix d’œuvres en lien avec les thèmes de cette Chaire du Louvre sera exposé dans la vitrine 26A au rez-de-cour du département des Arts de l’islam, aile Denon.

Finbarr Barry Flood est professeur de Humanities William R. Kenan, Jr. à l’Institute of Fine Arts and Department of Art History , fondateur et directeur de « Silsila: Center for Material Histories » à la New York University. Finbarr Barry Flood a fait ses études au Trinity College de Dublin et à l’University of Edinburgh. Ses champs de recherche comprennent l’histoire et l’historiographie de l’art islamique, les dimensions interculturelles de l’art islamique médiéval, la théorie de l’image, les technologies de la représentation et l’orientalisme ; autant de sujets sur lesquels il a publié en Europe, aux États-Unis, au Moyen-Orient et en Asie du Sud.
Il a occupé des fonctions de chercheur ou d’enseignant dans les institutions suivantes : University of Oxford, Center for Advanced Study in the Visual Arts de la National Gallery à Washington, Smithsonian Institution, Sterling and Francine Clark Art Institute, Getty Research Institute, Carnegie Foundation, American Council of Learned Societies et Wissenschaftskolleg zu Berlin. Au printemps 2019, il a été Slade Professor of Fine Art à l’University of Oxford, où il a donné un cycle de huit conférences sur le thème « Islam et Image : au-delà de l’aniconisme et de l’iconoclasme ».

Ouvrages de référence de Finbarr Barry Flood :
- The Great Mosque of Damascus: Studies on the Makings of an Umayyad Visual Culture (Leiden : Brill, 2001)
- Piety and Politics in the Early Indian Mosque.
Un volume édité dans la série Debates in Indian History and Society (Delhi : Oxford University Press India, 2008).
- Objects of Translation: Material Culture and Medieval ‘Hindu-Muslim’ Encounter (Princeton : Princeton University Press, 2009)
- (avec Nebahat Avcioglu, éd.) Globalizing Cultures: Art and Mobility in the Eighteenth Century, Volume 39 de la revue Ars Orientalis, 2011.
- (avec Gülru Necipoglu, éd.) A Companion to Islamic Art and Architecture (Oxford : Wiley-Blackwell, 2017).



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