Les cahiers de l'Islam
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Journée de lancement du projet ANR REDGOLD « a Red Golden Legend: Muslim Hagiographic Experiences in the Former USSR and Popular Democracies »
Infos pratiques
du Lundi 28 Juin 2021 au Mercredi 30 Juin 2021
Campus Condorcet
Description
Cette journée interne de lancement de projet est organisée du 28 au 30 juin 2021 par l’ANR (Agence nationale de la recherche) avec le GSRL (Groupe Sociétés, Religions, Laïcités) et le CCJ (Centre Chine Japon, EHESS).

Date(s) : du 28 juin 2021 au 30 juin 2021
de 9h à 18h
Lieu(x) : Centre de colloques/Campus Condorcet
Auditorium 150
La culture de la sainteté dans le monde (post-)communiste révèle des aspects inconnus de l’histoire et de la sociologie de régions exposées, depuis les années 1920, à de profondes transformations au nom d’une idéologieogie. En revisitant la “Legenda Aurea” (Légende dorée, XIIIe siècle) de Jacques de Voragine, le projet abordera la sainteté en action dans des sociétés caractérisées à la fois par un passé communiste et un pluralisme religieux, avec un intérêt particulier pour l’islam.

Depuis les réformes de Deng en Chine et l’ouverture des frontières de l’URSS en 1990, des processus hagiographiques se sont développés dans l’ancien Bloc de l’Est et en Chine. Très souvent, ils ont rejoint l’historiographie produite localement sur des territoires profondément transformés depuis les années 1920. Ils témoignent ainsi de la sainteté des saints hommes (plus rarement des femmes) locaux actifs au cours du court vingtième siècle.

Ces histoires locales suggèrent la permanence de coutumes religieuses sous le régime communiste et le rôle des saints dans la préservation des héritages culturels. Dans l’ancienne URSS comme en République populaire de Chine, on observe deux tendances opposées : une féminisation de la religion, due au rôle des femmes dans la transmission de la spiritualité en contexte répressif ; et une formalisation des récits hagiographiques qui exclut les femmes de la sainteté.

Ce faisant, ces productions soulèvent des questions sociologiques comme le rôle joué par les establishments religieux. Depuis la fin des années 1980, des dynasties de gardiens de tombeaux ont joué un rôle clé en tant que “conservateurs du changement” dans des champs religieux redevenus concurrentiels. Parallèlement, les élites postcommunistes, des Balkans à la Chine, faisaient de la “tradition” un rempart contre les nouveaux-venus, notamment des tendances salafistes considérées comme des menaces pour leur ordre.

La sainteté n’était pas absente de la culture communiste et, de nos jours, le culte des saints modernes reflète les efforts déployés pour les intégrer aux “héritages” nationaux (par exemple, par le biais de la littérature islamo-confucianiste en islam sinophone). Ce culte s’inscrit également dans des codes d’éthique et de comportement social nourris par l’”adab” musulman, la “kul’tura” soviétique et le “wenming” chinois – un processus de civilisation contre la “religion sans culture” personnifiée par les salafistes modernes.

La première hypothèse du projet est celle d’une structuration spécifique de l’expérience hagiographique musulmane en URSS et dans les démocraties populaires, ainsi que dans les États qui leur ont succédé. Caractérisée par une grande variété d’expériences de domination communiste, dans le temps et dans l’espace, l’unité et la diversité de cette région sont révélées notamment par les divers impacts exercés sur les expériences hagiographiques par des combinaisons particulières d’emprunts aux cultures islamiques et communistes.

La spécificité des expériences hagiographiques musulmanes dans le monde (post-)communiste sera mise en évidence par une base de données indexée des hommes et des femmes de Dieu du XXe siècle. Cette base de données doit interroger, dans un esprit comparatif (par régions, périodes et systèmes religieux), la répartition des rôles selon le sexe et les raisons de la combinaison de la féminisation du champ religieux avec l’occultation des femmes de l’hagiographie musulmane.

La troisième hypothèse du projet est celle d’une articulation entre, d’une part, les réinstallations massives de populations après la Seconde Guerre mondiale, suivies d’une émigration massive de main-d’œuvre dans les années 1990-2000 et, d’autre part, la sanctification des groupes humains et des territoires nés de cette succession de migrations. Personnalisés par les bâtisseurs de communautés d’ascendance islamique sacrée, ces groupes et territoires ont traditionnalisé l’ingénierie démographique spécifique de ces périodes ; en même temps, ils modernisaient l’hagiographie elle-même.



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