Congrès GIS MOMM 2025. Atelier Pensée philosophique et pensée mystique en islam, au-delà des binarités, Approches contemporaines de l’islam / Philosophical thought and mystical thought in Islam, beyond binaries, Contemporary views on Islam
Infos pratiques
22 rue René Descartes
67084 Strasbourg
Description
Catégoriser, discriminer ou encore délimiter semblent inévitables pour saisir le monde qui nous entoure. Cependant, au-delà de l’aspect éphémère de toute classification, lorsqu’il s’agit de domaines aussi vastes que l’islamologie ou même le soufisme, dont les objets d’études font appel à de nombreuses disciplines et relèvent d’aires culturelles hétérogènes, projeter une périodisation ou une catégorisation propre à la recherche académique occidentale, qui met le plus souvent l’accent sur les ruptures plutôt que sur les continuités, se révèle parfois problématique. C’est ainsi que pour de nombreux savants musulmans
modernes, de telles ruptures n’ont pas lieu d’être ; ces savants se réclament souvent d’une longue tradition et font fi de ces distinctions aussi bien historiographiques que disciplinaires. On observe alors un véritable décalage entre la manière dont ces auteurs conçoivent leur histoire et leur héritage et la manière dont ils sont étudiés en Occident. C’est pourquoi de plus en plus de chercheurs évoluant au sein des sphères académiques occidentales tentent de s’affranchir de ces cloisonnements disciplinaires et/ou temporels. On pourra ainsi se reporter, entre autres, aux travaux de Shahab Ahmed (m. 2015) sur
l’islam en général, de Khaled El Rouayheb sur les mondes arabe et ottoman, d’Ousmane Kane et de Fabienne Samson sur l’islam d’Afrique ou encore, par exemple, à ceux d’Alexander Knysh en ce qui concerne le soufisme. Il s’agit là de quelques exemples d’auteurs ayant tenté de dépasser les catégories d’analyse occidentales et/ou de souligner les continuités existant entre les périodes classiques et modernes.
À la suite de cette démarche, cet atelier souhaite dépasser les binarités de périodisation entre période « classique » et « moderne », mais aussi, par exemple, l’opposition entre pensée philosophique et pensée soufie. Cela pourra se faire en nous intéressant d’abord à des auteurs modernes et/ou contemporains, ainsi qu’aux lectures des savants classiques ou post-classiques qu’ils délivrent ; en examinant l’impact des savants musulmans de la période classique sur le contemporain, ainsi que les diverses lectures, interprétations et réinterprétations que leurs travaux ont inspirées ; en étudiant la manière dont
ces auteurs contemporains conçoivent eux-mêmes la relation entre pensée philosophique et pensée mystique ; enfin, dans la mesure où ils représentent notamment un chaînon manquant de l’histoire intellectuelle musulmane, en portant notre attention sur des auteurs soufis de la période postclassique tardive (entre les xve et xviie siècles).
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To classify, distinguish, and demarcate seem inevitable if we are to grasp the world around us. Beyond the ephemeral aspect of any classification, however, this can sometimes prove problematic, especially when it comes to fields as vast as Islamic or Sufi studies, which involve many disciplines, fall within heterogeneous cultural areas, and sometimes project periodisations or categorisations that are specific to Western academic research—which more often than not emphasises breaks rather than continuities. For many modern Muslim scholars, there is no need for such divisions; these scholars often claim to hail from agelong traditions, which pay no heed to both historiographical and disciplinary divisions. As a result, a real gap exists between these authors’ conceptions of their history and heritage and the way they are studied in the West. This is why more and more researchers in Western academic circles have tried to break down these disciplinary and/or temporal barriers. We can thus refer to Shahab Ahmed’s (d. 2015) writings on
Islam in general; Khaled El Rouayheb’s work on the Arab and Ottoman worlds; Ousmane Kane’s and Fabienne Samson’s studies on African Islam; and Alexander Knysh’s work on Sufism. These are just a few examples of authors who have attempted to go beyond Western categories of analysis and/or highlight continuities that exist between the classical and modern periods.
Following this approach, this workshop aims to go beyond binaries of periodisation that distinguish the “classical” period from the “modern” one and, for example, pit against one another philosophical and Sufi thought. Our objective can be reached in several ways: first, by looking at modern and/or contemporary authors, and the readings they offer of classical or post-classical scholars; by examining the impact of Muslim scholars of the classical period on contemporary times, as well as the various readings, interpretations, and reinterpretations their works have inspired; by studying the ways in which contemporary Muslim authors conceive the relationship between philosophical thought and mystical thought; and finally, insofar as they represent a missing link in Muslim intellectual history, by turning our attention to Sufi authors of the late postclassical period (between the 15th and 17th centuries).
Programme de l’atelier
Marek Dziekan (University of Lodz)
Theology of change (taġyīr) in Qur’ānic verses 8:53 and 13:11 / Théologie du changement (taġyīr) dans les versets coraniques 8:53 et 13:11
Hugo Brigat (École normale supérieure, ENS-PSL)
Le phénoménalisme d’Ibn ‘Arabī comme apport à la pensée islamique postclassique / Ibn ‘Arabī’s phenomenalism as a contribution to postclassical Islamic thought
Youna Eskandari (École pratique des hautes études, EPHE, Laboratoire d’études des monothéismes, LEM, UMR 8584)
L’islam multidimensionnel de l’ayatollah Khomeini / The multi-dimensional Islam of Ayatollah Khomeini
Fadila Ezzat (École pratique des hautes études, EPHE, Laboratoire d’études sur les monothéismes, LEM, UMR 8584)
Pour une métaphilosophie de l’histoire / For a meta-philosophy of history
modernes, de telles ruptures n’ont pas lieu d’être ; ces savants se réclament souvent d’une longue tradition et font fi de ces distinctions aussi bien historiographiques que disciplinaires. On observe alors un véritable décalage entre la manière dont ces auteurs conçoivent leur histoire et leur héritage et la manière dont ils sont étudiés en Occident. C’est pourquoi de plus en plus de chercheurs évoluant au sein des sphères académiques occidentales tentent de s’affranchir de ces cloisonnements disciplinaires et/ou temporels. On pourra ainsi se reporter, entre autres, aux travaux de Shahab Ahmed (m. 2015) sur
l’islam en général, de Khaled El Rouayheb sur les mondes arabe et ottoman, d’Ousmane Kane et de Fabienne Samson sur l’islam d’Afrique ou encore, par exemple, à ceux d’Alexander Knysh en ce qui concerne le soufisme. Il s’agit là de quelques exemples d’auteurs ayant tenté de dépasser les catégories d’analyse occidentales et/ou de souligner les continuités existant entre les périodes classiques et modernes.
À la suite de cette démarche, cet atelier souhaite dépasser les binarités de périodisation entre période « classique » et « moderne », mais aussi, par exemple, l’opposition entre pensée philosophique et pensée soufie. Cela pourra se faire en nous intéressant d’abord à des auteurs modernes et/ou contemporains, ainsi qu’aux lectures des savants classiques ou post-classiques qu’ils délivrent ; en examinant l’impact des savants musulmans de la période classique sur le contemporain, ainsi que les diverses lectures, interprétations et réinterprétations que leurs travaux ont inspirées ; en étudiant la manière dont
ces auteurs contemporains conçoivent eux-mêmes la relation entre pensée philosophique et pensée mystique ; enfin, dans la mesure où ils représentent notamment un chaînon manquant de l’histoire intellectuelle musulmane, en portant notre attention sur des auteurs soufis de la période postclassique tardive (entre les xve et xviie siècles).
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To classify, distinguish, and demarcate seem inevitable if we are to grasp the world around us. Beyond the ephemeral aspect of any classification, however, this can sometimes prove problematic, especially when it comes to fields as vast as Islamic or Sufi studies, which involve many disciplines, fall within heterogeneous cultural areas, and sometimes project periodisations or categorisations that are specific to Western academic research—which more often than not emphasises breaks rather than continuities. For many modern Muslim scholars, there is no need for such divisions; these scholars often claim to hail from agelong traditions, which pay no heed to both historiographical and disciplinary divisions. As a result, a real gap exists between these authors’ conceptions of their history and heritage and the way they are studied in the West. This is why more and more researchers in Western academic circles have tried to break down these disciplinary and/or temporal barriers. We can thus refer to Shahab Ahmed’s (d. 2015) writings on
Islam in general; Khaled El Rouayheb’s work on the Arab and Ottoman worlds; Ousmane Kane’s and Fabienne Samson’s studies on African Islam; and Alexander Knysh’s work on Sufism. These are just a few examples of authors who have attempted to go beyond Western categories of analysis and/or highlight continuities that exist between the classical and modern periods.
Following this approach, this workshop aims to go beyond binaries of periodisation that distinguish the “classical” period from the “modern” one and, for example, pit against one another philosophical and Sufi thought. Our objective can be reached in several ways: first, by looking at modern and/or contemporary authors, and the readings they offer of classical or post-classical scholars; by examining the impact of Muslim scholars of the classical period on contemporary times, as well as the various readings, interpretations, and reinterpretations their works have inspired; by studying the ways in which contemporary Muslim authors conceive the relationship between philosophical thought and mystical thought; and finally, insofar as they represent a missing link in Muslim intellectual history, by turning our attention to Sufi authors of the late postclassical period (between the 15th and 17th centuries).
Programme de l’atelier
Marek Dziekan (University of Lodz)
Theology of change (taġyīr) in Qur’ānic verses 8:53 and 13:11 / Théologie du changement (taġyīr) dans les versets coraniques 8:53 et 13:11
Hugo Brigat (École normale supérieure, ENS-PSL)
Le phénoménalisme d’Ibn ‘Arabī comme apport à la pensée islamique postclassique / Ibn ‘Arabī’s phenomenalism as a contribution to postclassical Islamic thought
Youna Eskandari (École pratique des hautes études, EPHE, Laboratoire d’études des monothéismes, LEM, UMR 8584)
L’islam multidimensionnel de l’ayatollah Khomeini / The multi-dimensional Islam of Ayatollah Khomeini
Fadila Ezzat (École pratique des hautes études, EPHE, Laboratoire d’études sur les monothéismes, LEM, UMR 8584)
Pour une métaphilosophie de l’histoire / For a meta-philosophy of history
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Mercredi 25 Juin
Congrès GIS MOMM 2025. Atelier Pensée philosophique et pensée mystique en islam, au-delà des binarités, Repenser les catégories « rationnel » et « mystique » / Philosophical thought and mystical thought in Islam, beyond binaries, Rethinking “rational” and “mystical” categories
Congrès GIS MOMM 2025. Atelier Pensée philosophique et pensée mystique en islam, au-delà des binarités, Période post-classique tardive et modernités / Philosophical thought and mystical thought in Islam, beyond binaries, The late Post-Classical Period and modernities
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