La seule bataille efficace se fera à coup de livres, de rencontres entre les peuples, en jetant des passerelles entre les hommes, en promouvant la culture et l’éducation pour désamorcer le choc des ignorances. Plus de justice, de liberté pour les peuples arabo-musulmans et des politiques étrangères plus cohérentes et moins hypocrites de nos démocraties occidentales sont autant d’urgences attendues.
Kamel Meziti, historien, auteur et conférencier impliqué dans la promotion de la citoyenneté et du vivre-ensemble. Secrétaire général du Groupe de Recherche islamo-chrétien, il a participé au livre Rites : Fêtes et célébrations de l'humanité (Bayard, 2012), il a aussi publié, avec N. Senèze et P. Haddad, Les fêtes de Dieu Yahweh, Allahaux Editions Bayard (2011). Il vient de publier Mission Djihad, qui fait suite à son Dictionnaire de l'islamophobie (2013).
Vous êtes auteur d’un nouvel ouvrage intitulé « Mission Djihad », pourquoi ce titre ? Et quel(s) sens donnez-vous au terme « Djihad » ?
Tout d’abord, cet ouvrage est la convergence d’un cri du cœur et d’un « coup de
Gueule » dans un contexte où le terrorisme devient un fléau planétaire. Son titre est volontairement provocateur pour réhabiliter le « Djihad » authentique, loué par l’Islam.
S'il est une notion galvaudée, parmi tant d'autres, quand on parle d'islam, c'est bien celle du « djihad ». Les « djihadistes » qui ont ensanglanté le pays sont ces acteurs terroristes, adeptes d'une pseudo « guerre sainte » ciblant l’annihilation de l'Homme, créature noble que Dieu lui-même a honorée selon la formule coranique. « Djihad » : l'invocation de ce terme rappelle aux esprits des hordes barbares et destructrices en provenance du Sud, scandant « Allahou akbar », l'avancée conquérante d'un islam imposé par la violence et le glaive, affabulation historique générale démentie, même par un Voltaire en son temps :
« Cette religion s’appela l’Islamisme, c’est-à-dire, résignation à la volonté de Dieu, et ce seul mot devait faire beaucoup de prosélytes. Ce ne fut point par les armes que l’Islamisme s’établit dans plus de la moitié de notre hémisphère, ce fut par l’enthousiasme, par la persuasion, et surtout l’exemple des vainqueurs, qui a tant de force sur les vaincus… » [1].
De facto, on attribue généralement et quasi exclusivement à la notion de djihad un sens belliciste ainsi que le recours aux armes dans le but d'imposer la foi islamique. Dans les manuels d'histoire, chez de nombreux orientalistes ou encore sous la plume d'écrivains déclinistes, islamophobes en vogue : de Zemmour (ex-journaliste, mais toujours provocateur) à Houellebecq, la star insoumise en passant par Phillipe de Villiers, ex politique, converti en écrivain croisé, Finkielkraut, philosophe cathodique et accessoirement nouvel exégète du Coran [2], l'algérien Sansal, faux visionnaire orwellien ou encore son compatriote Kamel Daoud qui, à partir des tristes événements de Cologne nourrit les fantasmes islamophobes [3]. Autant de littérateurs à la mode qui développent leurs thèses ou plutôt foutaises d'un islam conquérant, d'une violence qui serait consubstantielle à cette religion.
Et nombreux sont les pseudo intellectuels qui ont fait alliance avec les terroristes. Les uns nourrissent les autres et vice versa. Deux faces d'une même médaille. En quelque sorte une Entente Cordiale sur le dos d'un milliard et demi de musulmans. Contrat tacite objectif entre ceux qui condamnent des criminels en qui ils ne voient que des musulmans et les barbares qui souillent une foi et les idéaux d'une religion de Paix.
Simplisme pathétique qui réduit des terroristes à leur appartenance supposée à l'islam et qui fait endosser à ce dernier des crimes qu'il condamne !
Tout d’abord, cet ouvrage est la convergence d’un cri du cœur et d’un « coup de
Gueule » dans un contexte où le terrorisme devient un fléau planétaire. Son titre est volontairement provocateur pour réhabiliter le « Djihad » authentique, loué par l’Islam.
S'il est une notion galvaudée, parmi tant d'autres, quand on parle d'islam, c'est bien celle du « djihad ». Les « djihadistes » qui ont ensanglanté le pays sont ces acteurs terroristes, adeptes d'une pseudo « guerre sainte » ciblant l’annihilation de l'Homme, créature noble que Dieu lui-même a honorée selon la formule coranique. « Djihad » : l'invocation de ce terme rappelle aux esprits des hordes barbares et destructrices en provenance du Sud, scandant « Allahou akbar », l'avancée conquérante d'un islam imposé par la violence et le glaive, affabulation historique générale démentie, même par un Voltaire en son temps :
« Cette religion s’appela l’Islamisme, c’est-à-dire, résignation à la volonté de Dieu, et ce seul mot devait faire beaucoup de prosélytes. Ce ne fut point par les armes que l’Islamisme s’établit dans plus de la moitié de notre hémisphère, ce fut par l’enthousiasme, par la persuasion, et surtout l’exemple des vainqueurs, qui a tant de force sur les vaincus… » [1].
De facto, on attribue généralement et quasi exclusivement à la notion de djihad un sens belliciste ainsi que le recours aux armes dans le but d'imposer la foi islamique. Dans les manuels d'histoire, chez de nombreux orientalistes ou encore sous la plume d'écrivains déclinistes, islamophobes en vogue : de Zemmour (ex-journaliste, mais toujours provocateur) à Houellebecq, la star insoumise en passant par Phillipe de Villiers, ex politique, converti en écrivain croisé, Finkielkraut, philosophe cathodique et accessoirement nouvel exégète du Coran [2], l'algérien Sansal, faux visionnaire orwellien ou encore son compatriote Kamel Daoud qui, à partir des tristes événements de Cologne nourrit les fantasmes islamophobes [3]. Autant de littérateurs à la mode qui développent leurs thèses ou plutôt foutaises d'un islam conquérant, d'une violence qui serait consubstantielle à cette religion.
Et nombreux sont les pseudo intellectuels qui ont fait alliance avec les terroristes. Les uns nourrissent les autres et vice versa. Deux faces d'une même médaille. En quelque sorte une Entente Cordiale sur le dos d'un milliard et demi de musulmans. Contrat tacite objectif entre ceux qui condamnent des criminels en qui ils ne voient que des musulmans et les barbares qui souillent une foi et les idéaux d'une religion de Paix.
Simplisme pathétique qui réduit des terroristes à leur appartenance supposée à l'islam et qui fait endosser à ce dernier des crimes qu'il condamne !
On retient à juste titre qu'Hitler était ce monstre responsable du génocide des juifs et des tziganes avant d'être chrétien ; tout comme les dirigeants Serbes étaient exterminateurs de plusieurs millions de musulmans en Bosnie avant d'être orthodoxes ; les colons européens étaient aussi les génocidaires des Indiens d'Amérique avant d'être protestants ; les Conquistadors espagnols derrière leurs atrocités commises contre les Incas et les Aztèques, étaient en second lieu catholiques ;
On pourrait multiplier les exemples à l'infini de ces glissements dangereux, de ces amalgames outranciers qui contribuent à jeter l'anathème sur l'ensemble d'un groupe ou d'une communauté sans s'encombrer de détails. Chaque fois que la folie des hommes a pris en otage la religion, cela a donné lieu à des drames voire des tragédies.
Pourquoi un traitement toujours différencié dans le cas des musulmans ? Pourquoi retenir que les terroristes, même s'ils se revendiquent de l'islam, sont des musulmans avant d'être des barbares sanguinaires ?
Les préjugés ont la dent dure et sont parfois confortés par le poids de l'histoire, une histoire qui s'écrit souvent par les vainqueurs ou les plus forts du moment.
En même temps, il ne manque pas à travers le monde de promoteurs de cette vision réductrice, qui balaient d'un revers de main le message de Paix de l'islam et l'histoire d'une civilisation islamique florissante sur laquelle se sont édifiées la Renaissance et les Lumières.
Pour notre plus grand malheur, ce sont ces marchands de la haine qui se font le plus entendre à coup de kalachnikovs, bombes ou roquettes, dans les discours d'anathèmes, à coup de diatribes littéraires, sur les plateaux télé où ils développent leur vison binaire, étriquée, d'un monde globalisé, devenu complexe, en mouvement perpétuel.
L'acception militaire du « djihad » n'est pas exclue de la doctrine islamique, comme d'ailleurs de celle des autres religions abrahamiques. Aux Xe et XIe siècles, les Croisades et la reconquête de l'Espagne avec son bras armé, l'Inquisition, menées par l'Église catholique ne se firent pas sans effusion de sang. Pour autant, si le Coran évoque bien le « combat dans le chemin d'Allah » dans le sens guerrier du terme (djihad fi sabîli-Llah), celui-ci n'est légitimé que dans le cas de guerre contre des pays musulmans et pour faire barrage aux oppresseurs.
L'usage de la force est autorisé, mais seulement à des conditions très strictes, dans le cas de la légitime défense et non pas de la violence aveugle, de la loi du plus fort ou de la vengeance.
Il y a une multitude de versets pacifiques dans le Coran et pourtant certains ne retiendront que quelques versets belliqueux, présents dans des sourates post-hégiriennes.
En outre, nul n'est autorisé à faire usage de la force pour rallier les non-musulmans à l'islam :
Ainsi, la notion de « djihad » en islam, réduite, travestie, instrumentalisée par les uns et les autres, est bien éloignée du sens que les médias en donnent aujourd’hui. Le djihad en tant que combat armé, n'est pas au centre de la doctrine musulmane. Il en est même éloigné.
La guerre proprement dite est traduite par d'autres vocables : harb ou qitâl et n'est en fait qu'un acte secondaire du véritable djihad que tout musulman doit mener continuellement et sans répit jusqu'à la mort dans sa lutte contre ses propres passions.
Dans la religion musulmane, il faut distinguer le "grand djihad" (al-djihad al-akbar) et le "plus petit djihad" (al-djihad al-asghar). Selon un célèbre hadith, lorsque les compagnons interrogèrent le Prophète sur le sens du « plus grand djihad », il répondit: « le combat des serviteurs d’Allah contre leurs vains désirs. »
Les quelques versets coraniques bellicistes sur plus de 6200 (avec notamment le verset 29 de la Sourate 9) ne peuvent servir de caution pour légitimer la violence et encore moins le crime. Ils ne sauraient être instrumentalisés pour conclure à une quelconque violence intrinsèque à l'islam. Ils ne peuvent être appréhendés hors du contexte historique de leur révélation, dans la péninsule arabique du 7e siècle.
Du reste, même lorsqu'elle ne peut être évitée, la guerre en islam est soumise à un code éthique. Ainsi, Le Prophète a interdit formellement de tuer les enfants, les personnes âgées, les femmes, les malades, les religieux, les combattants ennemis qui se rendent, les animaux (si ce n'est pour les consommer). Il a aussi proscrit la mutilation des morts, la destruction des synagogues, et des églises, des maisons, des végétaux (arbres, plantes...) ; il a, en outre, ordonné le bon traitement envers les prisonniers.
La Bible comprend elle aussi des passages d'une extrême violence [7], ce qui ne remet aucunement en question le message d'amour intrinsèque du Christianisme ou du Judaïsme.
Les propos bibliques très durs attribués à Moïse n’entachent en rien le message de paix de ce grand prophète des trois religions abrahamiques.
Les références violentes des Écritures, « utiles pour révéler la face sombre de l'humanité, doivent toujours être lues en regard d'autres passages bibliques » [8]. Cela est tout aussi vrai pour le Coran.
C'est la manipulation arbitraire du texte coranique qui génère des contre-sens et des dérives tragiques. Soumettre le Texte à ses propres turpitudes et autres pulsions de mort, cela s'est déjà vu dans l'histoire, dans toutes les religions, sous tous les cieux.
Comme l'a affirmé avec force et conviction un penseur algérien, l’Inquisition n’est pas dans les Évangiles, le terrorisme n’est pas dans le Coran. Ce ne sont pas tant les références scripturaires que leur interprétation voire leur manipulation qui sont en cause.
On pourrait multiplier les exemples à l'infini de ces glissements dangereux, de ces amalgames outranciers qui contribuent à jeter l'anathème sur l'ensemble d'un groupe ou d'une communauté sans s'encombrer de détails. Chaque fois que la folie des hommes a pris en otage la religion, cela a donné lieu à des drames voire des tragédies.
Pourquoi un traitement toujours différencié dans le cas des musulmans ? Pourquoi retenir que les terroristes, même s'ils se revendiquent de l'islam, sont des musulmans avant d'être des barbares sanguinaires ?
Les préjugés ont la dent dure et sont parfois confortés par le poids de l'histoire, une histoire qui s'écrit souvent par les vainqueurs ou les plus forts du moment.
En même temps, il ne manque pas à travers le monde de promoteurs de cette vision réductrice, qui balaient d'un revers de main le message de Paix de l'islam et l'histoire d'une civilisation islamique florissante sur laquelle se sont édifiées la Renaissance et les Lumières.
Pour notre plus grand malheur, ce sont ces marchands de la haine qui se font le plus entendre à coup de kalachnikovs, bombes ou roquettes, dans les discours d'anathèmes, à coup de diatribes littéraires, sur les plateaux télé où ils développent leur vison binaire, étriquée, d'un monde globalisé, devenu complexe, en mouvement perpétuel.
L'acception militaire du « djihad » n'est pas exclue de la doctrine islamique, comme d'ailleurs de celle des autres religions abrahamiques. Aux Xe et XIe siècles, les Croisades et la reconquête de l'Espagne avec son bras armé, l'Inquisition, menées par l'Église catholique ne se firent pas sans effusion de sang. Pour autant, si le Coran évoque bien le « combat dans le chemin d'Allah » dans le sens guerrier du terme (djihad fi sabîli-Llah), celui-ci n'est légitimé que dans le cas de guerre contre des pays musulmans et pour faire barrage aux oppresseurs.
L'usage de la force est autorisé, mais seulement à des conditions très strictes, dans le cas de la légitime défense et non pas de la violence aveugle, de la loi du plus fort ou de la vengeance.
Il y a une multitude de versets pacifiques dans le Coran et pourtant certains ne retiendront que quelques versets belliqueux, présents dans des sourates post-hégiriennes.
En outre, nul n'est autorisé à faire usage de la force pour rallier les non-musulmans à l'islam :
" Pas de contrainte en religion ! La voie droite se distingue de l'erreur "[4]
" Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Mais Il égare qui Il veut ; Il dirige qui Il veut. Vous serez interrogés sur ce que vous faisiez " [5].Au risque de proférer une banalité, le meurtre en islam, à l'instar des toutes les religions, est une abomination :
"Ne tuez pas la personne humaine, car Allah l'a déclarée sacrée." (Coran, S 6, V 151)Par ailleurs, le Coran met clairement en garde contre la profanation des lieux du culte :
"Si Dieu n'avait pas repoussé certains hommes par d'autres, des ermitages auraient été démolis, ainsi que des synagogues, des oratoires et des mosquées où le nom de Dieu est souvent invoqué. "[6]
Ainsi, la notion de « djihad » en islam, réduite, travestie, instrumentalisée par les uns et les autres, est bien éloignée du sens que les médias en donnent aujourd’hui. Le djihad en tant que combat armé, n'est pas au centre de la doctrine musulmane. Il en est même éloigné.
La guerre proprement dite est traduite par d'autres vocables : harb ou qitâl et n'est en fait qu'un acte secondaire du véritable djihad que tout musulman doit mener continuellement et sans répit jusqu'à la mort dans sa lutte contre ses propres passions.
Dans la religion musulmane, il faut distinguer le "grand djihad" (al-djihad al-akbar) et le "plus petit djihad" (al-djihad al-asghar). Selon un célèbre hadith, lorsque les compagnons interrogèrent le Prophète sur le sens du « plus grand djihad », il répondit: « le combat des serviteurs d’Allah contre leurs vains désirs. »
Les quelques versets coraniques bellicistes sur plus de 6200 (avec notamment le verset 29 de la Sourate 9) ne peuvent servir de caution pour légitimer la violence et encore moins le crime. Ils ne sauraient être instrumentalisés pour conclure à une quelconque violence intrinsèque à l'islam. Ils ne peuvent être appréhendés hors du contexte historique de leur révélation, dans la péninsule arabique du 7e siècle.
Du reste, même lorsqu'elle ne peut être évitée, la guerre en islam est soumise à un code éthique. Ainsi, Le Prophète a interdit formellement de tuer les enfants, les personnes âgées, les femmes, les malades, les religieux, les combattants ennemis qui se rendent, les animaux (si ce n'est pour les consommer). Il a aussi proscrit la mutilation des morts, la destruction des synagogues, et des églises, des maisons, des végétaux (arbres, plantes...) ; il a, en outre, ordonné le bon traitement envers les prisonniers.
La Bible comprend elle aussi des passages d'une extrême violence [7], ce qui ne remet aucunement en question le message d'amour intrinsèque du Christianisme ou du Judaïsme.
Les propos bibliques très durs attribués à Moïse n’entachent en rien le message de paix de ce grand prophète des trois religions abrahamiques.
Les références violentes des Écritures, « utiles pour révéler la face sombre de l'humanité, doivent toujours être lues en regard d'autres passages bibliques » [8]. Cela est tout aussi vrai pour le Coran.
C'est la manipulation arbitraire du texte coranique qui génère des contre-sens et des dérives tragiques. Soumettre le Texte à ses propres turpitudes et autres pulsions de mort, cela s'est déjà vu dans l'histoire, dans toutes les religions, sous tous les cieux.
Comme l'a affirmé avec force et conviction un penseur algérien, l’Inquisition n’est pas dans les Évangiles, le terrorisme n’est pas dans le Coran. Ce ne sont pas tant les références scripturaires que leur interprétation voire leur manipulation qui sont en cause.
Le djihad renvoie à « l’effort sur soi-même » et non à une supposée « guerre sainte » destinée à la conquête ou à l’élimination de l’autre, à l’annihilation de l’altérité. Il participe d’une vision humaniste visant à concrétiser un équilibre intérieur, l'épanouissement personnel et un vivre-ensemble harmonieux.
Dès lors qu'il devient inévitable, le djihad armé, qui relève exclusivement des prérogatives des pays musulmans (et non de groupes ou groupuscules), ne vise ni à combattre les gens pour leur non-acceptation de l'islam, ni à les contraindre à l'embrasser. Les extrémistes obscurantistes tout comme les esprits étroits et autres islamophobes font une fixation sur l’exception en occultant la règle générale.
Le djihad authentique, loué par les musulmans de la planète participe d’une vision humaniste visant la préservation de la vie et de la dignité humaine, la promotion d'un vivre-ensemble harmonieux respectant l'autre dans toute sa dimension.
La jurisprudence islamique classique fixe les objectifs et finalités supérieurs de la religion au nombre de cinq. Il s'agit de préserver la religion (ed-dine), la vie humaine (en-nafs), la raison (al 'aql), la progéniture ou filiation (an-nasl) et les biens des personnes (al mâl) [9].
Des exégètes contemporains ont rajouté plusieurs objectifs supplémentaires : la liberté, l’égalité, l’union (al wahda), la sécurité (al amn) et le bien-être de la société (al jama'a).
À travers leurs massacres programmés, nous sommes tous visés et touchés au plus profond de nous-mêmes. C’est l’essence même de nos sociétés, de notre humanité, qui est atteinte. L’extrémisme violent n’a pas de religion. Face au chaos et à la violence, l'alternative est d'unir la famille humaine. Candeur, naïveté suprême, utopie ? Mais comme le disait une grande figure de l'histoire de France : « l'utopie est une réalité en puissance ». Et nous sommes tous appelés à agir ensemble pour défendre les valeurs de justice, de fraternité et de solidarité qui nous rassemblent pour promouvoir un vivre ensemble profondément écorché par les assassins et les haineux en tout genre.
Quand le vrai djihad place l'Homme et sa dignité au centre, les djihadistes sanguinaires trouvent quant à eux leur confort dans la posture du bourreau et dans l'anathème de tout ce qui ne leur ressemble pas. Ils cultivent la mort ; les autres récoltent le deuil et la désolation. Ils prétendent être la main armée de Dieu. Ils n'incarnent en rien une prétendue « revanche de Dieu » ; ils sont l'instrument de la revanche du diable, n'en déplaise à certains « intellectomanes » et autres spécialistes cathodiques du djihadisme.
Dès lors qu'il devient inévitable, le djihad armé, qui relève exclusivement des prérogatives des pays musulmans (et non de groupes ou groupuscules), ne vise ni à combattre les gens pour leur non-acceptation de l'islam, ni à les contraindre à l'embrasser. Les extrémistes obscurantistes tout comme les esprits étroits et autres islamophobes font une fixation sur l’exception en occultant la règle générale.
Le djihad authentique, loué par les musulmans de la planète participe d’une vision humaniste visant la préservation de la vie et de la dignité humaine, la promotion d'un vivre-ensemble harmonieux respectant l'autre dans toute sa dimension.
La jurisprudence islamique classique fixe les objectifs et finalités supérieurs de la religion au nombre de cinq. Il s'agit de préserver la religion (ed-dine), la vie humaine (en-nafs), la raison (al 'aql), la progéniture ou filiation (an-nasl) et les biens des personnes (al mâl) [9].
Des exégètes contemporains ont rajouté plusieurs objectifs supplémentaires : la liberté, l’égalité, l’union (al wahda), la sécurité (al amn) et le bien-être de la société (al jama'a).
À travers leurs massacres programmés, nous sommes tous visés et touchés au plus profond de nous-mêmes. C’est l’essence même de nos sociétés, de notre humanité, qui est atteinte. L’extrémisme violent n’a pas de religion. Face au chaos et à la violence, l'alternative est d'unir la famille humaine. Candeur, naïveté suprême, utopie ? Mais comme le disait une grande figure de l'histoire de France : « l'utopie est une réalité en puissance ». Et nous sommes tous appelés à agir ensemble pour défendre les valeurs de justice, de fraternité et de solidarité qui nous rassemblent pour promouvoir un vivre ensemble profondément écorché par les assassins et les haineux en tout genre.
Quand le vrai djihad place l'Homme et sa dignité au centre, les djihadistes sanguinaires trouvent quant à eux leur confort dans la posture du bourreau et dans l'anathème de tout ce qui ne leur ressemble pas. Ils cultivent la mort ; les autres récoltent le deuil et la désolation. Ils prétendent être la main armée de Dieu. Ils n'incarnent en rien une prétendue « revanche de Dieu » ; ils sont l'instrument de la revanche du diable, n'en déplaise à certains « intellectomanes » et autres spécialistes cathodiques du djihadisme.
Quel est l’objectif de cet ouvrage ? Vise-t-il à prendre part aux débats actuels en France sur la radicalisation ?
Il s’agit de déconstruire les discours de haine quels qu’ils soient, d’où qu’ils viennent pour réhabiliter un vivre-ensemble aujourd’hui écorché par les apôtres de la violence et autres pyromanes d’une certaine classe politico-médiatique qui s’appuie sur les extrémistes pour justifier des stratégies et postures islamophobes. Ce dernier point est patent notamment avec l’approche des élections présidentielles de 2017. La problématique de la radicalisation est une réalité qu’on ne peut plus éluder. Mais il faut définir ce qu’on entend par « radicalisation ». Une personne radicale dans sa pratique religieuse n’est pas programmée ou prédisposée à la violence et encore moins au passage à l’acte. Je suis perplexe face à tous ces dispositifs de « déradicalisation » et aux « spécialistes » auxquels on fait appel pour remédier à un vrai problème. L’inculture ou la « sainte ignorance » de certains responsables politiques à l’endroit de l’islam. Par exemple on met tout et n’importe quoi sous le vocable « salafiste » : c’est pourquoi je rappelle les trois principales catégories de salafistes : piétiste ou quiétiste, politique et révolutionnaire. C’est ce dernier qui peut poser problème. Travailler sur un contre discours puisant dans la théologie musulmane pour désamorcer des pulsions de mort devient une urgence. Mais pour ce faire, il faut que les pouvoirs publics et les préfectures s’appuient sur de bonnes expertises. Or, nous constatons ici et là des logiques partisanes, voire clientélistes qui sont autant d’obstacles à une gestion efficace du problème de la radicalisation et des replis identitaires. Le processus de radicalisation n’est que le sommet immergé de l’iceberg. La gestion sécuritaire du terrorisme est incontournable mais insuffisante si elle ne s’accompagne pas d’un travail en amont sur le plan de la prévention, de la justice sociale, du renouvellement de la classe politique et de la démocratie plus généralement. J’invite les pouvoirs publics à plus de responsabilité dans l’appréhension du fait musulman en France, à créer les conditions d’une synergie dans l’intérêt général et la préservation de la cohésion nationale. Mais la sécurité ne doit pas devenir un prétexte pour stigmatiser davantage une population déjà fortement ébranlée. On ne doit pas lésiner avec l’apologie à la haine qu’il faut sanctionner fermement, d’où qu’elle vienne. A cet égard, les responsables politiques ne doivent pas être immunisés et ont un devoir d’exemplarité. Or, depuis quelques mois, certaines langues se délient pour montrer du doigt les musulmans de France, voire les insulter, injurier impunément. Dans cet ouvrage, je note aussi la manipulation de la laïcité par ces mêmes politiques : la laïcité manipulée, galvaudée, travestie est devenue une arme de destruction massive du vivre-ensemble dans leur bouche. Dès qu’un responsable politique prononce le terme on sait que les musulmans vont être convoqués ! Présumés incompatibles avec les valeurs républicaines, ils sont régulièrement sommés de se désolidariser du terrorisme alors qu’ils en sont les premières victimes quantitativement à travers le monde et symboliquement à travers le procès injuste qui leur est fait médiatiquement.
« Mission Djihad » se veut aussi pédagogique en rappelant la signification étymologique, historique et contemporaine d’un concept central en Islam que je replace dans différents contextes, dont je rappelle les métamorphoses, parallèlement aux évolutions de l’Islam, et son utilisation par certaines organisations qui ont pris en otage le qualificatif «islamique».
Il s’agit de déconstruire les discours de haine quels qu’ils soient, d’où qu’ils viennent pour réhabiliter un vivre-ensemble aujourd’hui écorché par les apôtres de la violence et autres pyromanes d’une certaine classe politico-médiatique qui s’appuie sur les extrémistes pour justifier des stratégies et postures islamophobes. Ce dernier point est patent notamment avec l’approche des élections présidentielles de 2017. La problématique de la radicalisation est une réalité qu’on ne peut plus éluder. Mais il faut définir ce qu’on entend par « radicalisation ». Une personne radicale dans sa pratique religieuse n’est pas programmée ou prédisposée à la violence et encore moins au passage à l’acte. Je suis perplexe face à tous ces dispositifs de « déradicalisation » et aux « spécialistes » auxquels on fait appel pour remédier à un vrai problème. L’inculture ou la « sainte ignorance » de certains responsables politiques à l’endroit de l’islam. Par exemple on met tout et n’importe quoi sous le vocable « salafiste » : c’est pourquoi je rappelle les trois principales catégories de salafistes : piétiste ou quiétiste, politique et révolutionnaire. C’est ce dernier qui peut poser problème. Travailler sur un contre discours puisant dans la théologie musulmane pour désamorcer des pulsions de mort devient une urgence. Mais pour ce faire, il faut que les pouvoirs publics et les préfectures s’appuient sur de bonnes expertises. Or, nous constatons ici et là des logiques partisanes, voire clientélistes qui sont autant d’obstacles à une gestion efficace du problème de la radicalisation et des replis identitaires. Le processus de radicalisation n’est que le sommet immergé de l’iceberg. La gestion sécuritaire du terrorisme est incontournable mais insuffisante si elle ne s’accompagne pas d’un travail en amont sur le plan de la prévention, de la justice sociale, du renouvellement de la classe politique et de la démocratie plus généralement. J’invite les pouvoirs publics à plus de responsabilité dans l’appréhension du fait musulman en France, à créer les conditions d’une synergie dans l’intérêt général et la préservation de la cohésion nationale. Mais la sécurité ne doit pas devenir un prétexte pour stigmatiser davantage une population déjà fortement ébranlée. On ne doit pas lésiner avec l’apologie à la haine qu’il faut sanctionner fermement, d’où qu’elle vienne. A cet égard, les responsables politiques ne doivent pas être immunisés et ont un devoir d’exemplarité. Or, depuis quelques mois, certaines langues se délient pour montrer du doigt les musulmans de France, voire les insulter, injurier impunément. Dans cet ouvrage, je note aussi la manipulation de la laïcité par ces mêmes politiques : la laïcité manipulée, galvaudée, travestie est devenue une arme de destruction massive du vivre-ensemble dans leur bouche. Dès qu’un responsable politique prononce le terme on sait que les musulmans vont être convoqués ! Présumés incompatibles avec les valeurs républicaines, ils sont régulièrement sommés de se désolidariser du terrorisme alors qu’ils en sont les premières victimes quantitativement à travers le monde et symboliquement à travers le procès injuste qui leur est fait médiatiquement.
« Mission Djihad » se veut aussi pédagogique en rappelant la signification étymologique, historique et contemporaine d’un concept central en Islam que je replace dans différents contextes, dont je rappelle les métamorphoses, parallèlement aux évolutions de l’Islam, et son utilisation par certaines organisations qui ont pris en otage le qualificatif «islamique».
Je souligne aussi l’urgence de revenir aux sources, à l’essence du vrai Djihad : il est impérieux pour tous, et notamment pour les musulmans de France et du monde, de réhabiliter le « Djihad de la connaissance », le « Djihad du vivre-ensemble » et le « Djihad de la citoyenneté ». Je consacre un chapitre à chacune de ces priorités et insiste sur l’importance d’être acteur de son propre destin et cesser de se complaire dans le rôle du spectateur passéiste.
Vous dénoncez les logiques belliqueuses fondées sur la religion, pouvez-vous nous en dire davantage ?
Les musulmans vivent un cycle de régression historique depuis plusieurs siècles qui puise ses sources dans l’ignorance, le poids du colonialisme, l’oppression des régimes tyranniques et bien d’autres fléaux qui minent le monde arabo-musulman. Les logiques belliqueuses fondées sur la religion ne sont pas le propre de l’Islam et le Christianisme a lui aussi connu ses pages sombres avec l’Inquisition et les Croisades.
Mais rien n’est irrémédiable. Le Coran lui-même rappelle une vérité immuable et indique les conditions d’une renaissance possible :
«En vérité, Allah ne modifie pas l’état d’un peuple tant que les individus qui le composent ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes.»
À ceux qui font l'apologie d'un soi-disant « islam de l'épée », il faut opposer l’islam authentique de la Paix, souillé par les terroristes. Par l'assassinat d'innocents, l'enlèvement et la prostitution de jeunes filles, par le trafic d'armes et de stupéfiants, les braquages, le suicide d'hommes et de femmes prisonniers de l'ignorance, l'endoctrinement, les lectures littéralistes mortifères promues par l'interprétation d'un certain wahhabisme[10] étriqué et quelques monarchies, alliées de nos démocraties bien pensantes.
La mort est leur métier, leur passion, leur identité, leur savoir-penser morbide, leur seul savoir-faire sanglant. Je refuse les logiques de choc des civilisations, de guerre des religions promues par les adeptes de Huntington. On ne battra pas Daech, Boko Haram et leurs acolytes avec des bombes. La seule bataille efficace se fera à coup de livres, de rencontres entre les peuples, en jetant des passerelles entre les hommes, en promouvant la culture et l’éducation pour désamorcer le choc des ignorances. Plus de justice, de liberté pour les peuples arabo-musulmans et des politiques étrangères plus cohérentes et moins hypocrites de nos démocraties occidentales sont autant d’urgences attendues. Dans mon ouvrage, je dis que les nébuleuses terroristes sont un peu les bébés de nos démocraties bien pensantes. Et en première page je dédie cet essai dans les termes suivants :
Les musulmans vivent un cycle de régression historique depuis plusieurs siècles qui puise ses sources dans l’ignorance, le poids du colonialisme, l’oppression des régimes tyranniques et bien d’autres fléaux qui minent le monde arabo-musulman. Les logiques belliqueuses fondées sur la religion ne sont pas le propre de l’Islam et le Christianisme a lui aussi connu ses pages sombres avec l’Inquisition et les Croisades.
Mais rien n’est irrémédiable. Le Coran lui-même rappelle une vérité immuable et indique les conditions d’une renaissance possible :
«En vérité, Allah ne modifie pas l’état d’un peuple tant que les individus qui le composent ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes.»
À ceux qui font l'apologie d'un soi-disant « islam de l'épée », il faut opposer l’islam authentique de la Paix, souillé par les terroristes. Par l'assassinat d'innocents, l'enlèvement et la prostitution de jeunes filles, par le trafic d'armes et de stupéfiants, les braquages, le suicide d'hommes et de femmes prisonniers de l'ignorance, l'endoctrinement, les lectures littéralistes mortifères promues par l'interprétation d'un certain wahhabisme[10] étriqué et quelques monarchies, alliées de nos démocraties bien pensantes.
La mort est leur métier, leur passion, leur identité, leur savoir-penser morbide, leur seul savoir-faire sanglant. Je refuse les logiques de choc des civilisations, de guerre des religions promues par les adeptes de Huntington. On ne battra pas Daech, Boko Haram et leurs acolytes avec des bombes. La seule bataille efficace se fera à coup de livres, de rencontres entre les peuples, en jetant des passerelles entre les hommes, en promouvant la culture et l’éducation pour désamorcer le choc des ignorances. Plus de justice, de liberté pour les peuples arabo-musulmans et des politiques étrangères plus cohérentes et moins hypocrites de nos démocraties occidentales sont autant d’urgences attendues. Dans mon ouvrage, je dis que les nébuleuses terroristes sont un peu les bébés de nos démocraties bien pensantes. Et en première page je dédie cet essai dans les termes suivants :
«À toutes les victimes de la Bête Humaine, sous toutes ses formes, en France, en Belgique, en Turquie, en Irak, en Syrie, en Indonésie, au Mali, en Côte d'Ivoire, en Tunisie, en Algérie, en Libye, en Somalie, au Nigeria, au Pakistan, en Afghanistan, au Soudan, au Yémen...
À tous ces innocents, où qu'ils soient, quels qu'ils soient, femmes, hommes, enfants morts dans l'anonymat, fauchés par la barbarie fanatique ou emportés par les vagues d'une géopolitique assassine.»
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[1] Œuvres complètes, Volume 3. L'utilisation du terme « islamisme » pour dire « islam » aura cours jusqu’au début du 20e siècle. Ernest Renan en fera aussi usage.
[2] Selon ce personnage « le djihad est une obligation léguée par Mahomet à tous les musulmans ! Et pas le djihad au sens d'effort intérieur, non, le combat armé pour la défense et l'expansion de l'islam.», Le Point, 11/12/2015.
[3] Dans une tribune intitulée « Cologne, lieu de fantasmes » (Le Monde, 31/01/2016) le journaliste et écrivain dénonce légitimement les viols abjects de femmes allemandes par des réfugiés le soir de la Sainte Sylvestre. Ce sont ses conclusions qui nourrissent l'amalgame : « L’Autre vient de ce vaste univers douloureux et affreux que sont la misère sexuelle dans le monde arabo-musulman, le rapport malade à la femme, au corps et au désir. L’accueillir n’est pas le guérir. Le rapport à la femme est le nœud gordien, le second dans le monde d’Allah. La femme est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée. ». A partir d'événements isolés, on généralise quitte à jeter l'anathème sur l'ensemble. Un collectif d'intellectuels réagira dans une tribune intitulée « Nuit de Cologne : Kamel Daoud recycle les clichés orientalistes les plus éculés » ( Le Monde, 12/02/2016).
[4] Coran 2-256.
[5] Coran 16-93.
[6] Coran 22-40.
[7] Nb 31 : 16 ; 17
[8] Témoignage Chrétien, Supplément au N° 3611, 27/11/2014.
[9] La science des objectifs de la religion (maqassid echari’a) est l’une des branches les plus importantes de l’enseignement traditionnel musulman.
[10] Ce mouvement politique et religieux fondé en Arabie au dix-huitième siècle par Mohammed ibn Abdelwahhab. revendique un retour originel et rigoriste à l 'islam sunnite. Sunnite et adepte d’un hanbalisme rigoureux, il prône un retour à la pureté du Coran, reniant tous les éléments qui s’y sont ajoutés au fil des siècles (culte des saints, musique, danse, jeux…). Le wahhabisme s’oppose notamment au chiisme, au kharidjisme mais aussi au soufisme. L'alliance de l'imam et de Mohammed ibn Sa’ûd, souverain de Dariyya donnera naissance à l'Arabie Saoudite. Le wahabbisme, doctrine officielle du royaume, a été pointé du doigt par certains comme l’un des facteurs de radicalisation des jeunes kamikazes français.
[1] Œuvres complètes, Volume 3. L'utilisation du terme « islamisme » pour dire « islam » aura cours jusqu’au début du 20e siècle. Ernest Renan en fera aussi usage.
[2] Selon ce personnage « le djihad est une obligation léguée par Mahomet à tous les musulmans ! Et pas le djihad au sens d'effort intérieur, non, le combat armé pour la défense et l'expansion de l'islam.», Le Point, 11/12/2015.
[3] Dans une tribune intitulée « Cologne, lieu de fantasmes » (Le Monde, 31/01/2016) le journaliste et écrivain dénonce légitimement les viols abjects de femmes allemandes par des réfugiés le soir de la Sainte Sylvestre. Ce sont ses conclusions qui nourrissent l'amalgame : « L’Autre vient de ce vaste univers douloureux et affreux que sont la misère sexuelle dans le monde arabo-musulman, le rapport malade à la femme, au corps et au désir. L’accueillir n’est pas le guérir. Le rapport à la femme est le nœud gordien, le second dans le monde d’Allah. La femme est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée. ». A partir d'événements isolés, on généralise quitte à jeter l'anathème sur l'ensemble. Un collectif d'intellectuels réagira dans une tribune intitulée « Nuit de Cologne : Kamel Daoud recycle les clichés orientalistes les plus éculés » ( Le Monde, 12/02/2016).
[4] Coran 2-256.
[5] Coran 16-93.
[6] Coran 22-40.
[7] Nb 31 : 16 ; 17
[8] Témoignage Chrétien, Supplément au N° 3611, 27/11/2014.
[9] La science des objectifs de la religion (maqassid echari’a) est l’une des branches les plus importantes de l’enseignement traditionnel musulman.
[10] Ce mouvement politique et religieux fondé en Arabie au dix-huitième siècle par Mohammed ibn Abdelwahhab. revendique un retour originel et rigoriste à l 'islam sunnite. Sunnite et adepte d’un hanbalisme rigoureux, il prône un retour à la pureté du Coran, reniant tous les éléments qui s’y sont ajoutés au fil des siècles (culte des saints, musique, danse, jeux…). Le wahhabisme s’oppose notamment au chiisme, au kharidjisme mais aussi au soufisme. L'alliance de l'imam et de Mohammed ibn Sa’ûd, souverain de Dariyya donnera naissance à l'Arabie Saoudite. Le wahabbisme, doctrine officielle du royaume, a été pointé du doigt par certains comme l’un des facteurs de radicalisation des jeunes kamikazes français.