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Jeudi 11 Août 2016

Patrimoine de Tombouctou : Abdel Kader Haïdara, un héros si discret



Abdel Kader Haïdara
Abdel Kader Haïdara
Avec son visage et ses yeux ronds, son tendre sourire et cette drôle de moustache séparée en deux en son centre, Abdel Kader Haïdara ressemble à un personnage de bande dessinée. C’est pourtant d’un étouffant thriller qu’il est le héros. Une enquête signée Joshua Hammer sur les « résistants de Tombouctou » – des hommes et des femmes qui, malgré le danger, ont tout fait « pour sauver les manuscrits les plus précieux du monde » de la furie salafiste en 2012 –, qui se lit comme un roman et qui, à n’en pas douter, sera un jour adaptée à Hollywood tant l’épopée qu’elle raconte paraît incroyable.

Acteur principal du sauvetage des manuscrits

Haïdara est le fil conducteur du livre du journaliste(Newsweek, The New York Review of Books…), qui raconte tout autant l’histoire des manuscrits de Tombouctou que l’invasion jihadiste du Nord-Mali. Les Américains aiment les héros, parfois trop, au risque d’éclipser d’autres personnages clés et de sous-estimer les dynamiques collectives. Mais, dans cette histoire-là, il ne pouvait pas en être autrement.
C’est à ce porteur de tarbouche, héritier d’une dynastie d’Arabes installés à Tombouctou depuis le XVIe siècle, que l’on doit la mémorable opération de sauvetage des manuscrits entreprise après que les hommes d’Abou Zeid et d’Iyad Ag Ghaly eurent pris le contrôle de Tombouctou en avril 2012. C’est en grande partie à lui également que l’on doit la « résurrection » de ces manuscrits, leur sortie de l’oubli et des malles dans lesquelles ils étaient dissimulés depuis des décennies par leurs propriétaires.

La passion des livres pour héritage

Haïdara est tombé tout petit dans la magie de ces livres, qui datent, pour certains, du XIe siècle. Dès son plus jeune âge, il les a côtoyés dans l’intimité de la maison familiale située à Sankoré, l’un des quartiers historiques de Tombouctou. Il y en avait des milliers… Lorsque son père, Mohamed « Mamma » Haïdara, un lettré qui avait voyagé dans sa jeunesse jusqu’au confluent du Nil Blanc et du Nil Bleu avant de s’ancrer à Tombouctou et d’y ouvrir une école traditionnelle, rassemblait les étudiants autour de lui, Abdel Kader observait avec curiosité ces objets si fragiles.
« Parfois, son père fourrageait dans la remise et en ressortait avec un volume de la collection familiale – un traité de jurisprudence islamique du début du XVIIe siècle ; un Coran du XIIIe siècle rédigé sur du vélin d’antilope ; ou un autre livre saint […] à peine plus grand que la paume d’une main, écrit sur de la peau de poisson », raconte Hammer.
Quand « Mamma » s’éteint en 1981, Abdel Kader a 17 ans. L’exécuteur testamentaire partage alors le bétail, les biens et l’argent entre ses enfants. Puis, conformément à la tradition, il confie à Abdel Kader la charge de veiller sur la bibliothèque familiale.

Lire la suite sur JeuneAfrique.




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