Les cahiers de l'Islam
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Pascal Lemmel
Co-fondateur de la revue numérique Les Cahiers de l'Islam, des éditions du même nom ainsi que de la... En savoir plus sur cet auteur
Dimanche 11 Mars 2018

La magie en Islam : Entretien avec Pierre Lory



A l'occasion de la réédition d'une version enrichie de l'ouvrage Talismans édité par OrientsÉditions nous sommes allés à la rencontre de Pierre Lory chercheur sur la Mystique musulmane à l’École Pratique des Hautes Études (EPHE) et co-auteur de l'ouvrage afin qu'il nous parle de cette "magie islamique" dont il est question.
 

La magie en Islam : Entretien avec Pierre Lory

Pierre Lory est directeur d'études à l'École Pratique des Hautes Études depuis 1991. Titulaire de la chaire de Mystique musulmane de la Ve section Sciences religieuses, ses axes de recherche portent principalement sur le thème de la mystique et de l’ésotérisme en Islam. Il fut par ailleurs directeur scientifique des études arabes, médiévales et modernes à l’IFPO (Damas) de 2007 à 2011. Membre de nombreux comités de rédaction, outre l'ouvrage Talismans (OrientsÉditions, 2013,2018), dont il sera question ici, il est l'auteur de nombreux essais dont Alchimie et mystique en terre d’Islam (Verdier, 1989, 2003), La Science des lettres en islam (Dervy, 2004), Le Rêve et ses interprétations en Islam (Albin Michel, 2015) et enfin La Dignité de l'homme face aux anges, aux animaux et aux djinns (Albin Michel, 2018).

Entretien

Les Cahiers de l'Islam :   Au sein du monde musulman, la pensée magique est considérée comme une activité suspecte, assez méprisée. Pourquoi s’intéresser à ce type de littérature ?
 
Pierre Lory :   Effectivement, cette idée qu’il s’agirait uniquement de superstitions a été relayée par les orientalistes qui se sont tournés vers des thèmes considérés comme plus nobles tels que la philosophie ou la théologie. Or, la pensée magique n’est pas uniquement un ensemble de superstitions incohérentes, mais s’insère en réalité dans un système de pensée qui révèle une profonde cohérence interne et qui a finalement un réel impact sur l’ensemble de société arabo-musulmane. C’est ainsi que La magie et les sciences occultes n’ont pas uniquement concerné les milieux populaires. Elle fut aussi pratiquée par les élites au sein des cours des princes. Enfin, d’un point de vue anthropologique, le langage de la magie nous montre à voir les désirs des êtres humains.

    A la base de la pensée magique, il y a l’idée que le monde sensible dans lequel nous vivons n’est qu’une partie de la réalité. L’homme ne serait pas en capacité de percevoir un certain nombre entités personnelles qui vivraient parmi nous comme par exemple les djinns, ou encore des entités impersonnelles, des forces, des influx qui traverseraient les êtres et qui proviendraient d’entités astrales comme les planètes. Ces entités et ces forces auraient une influence sur notre comportement et donc sur notre devenir. Mais surtout, il serait possible d’acquérir un savoir, une connaissance, permettant de posséder un pouvoir sur ses êtres et ses forces de façon à les éloigner ou à les utiliser. Au-delà même d’un apprentissage, certains humains auraient cette capacité de façon innée ou pourrait l’acquérir de façon « intuitive », à l’aide de la piété par exemple. C’est notamment le cas des saints par exemple.


Les Cahiers de l'Islam :   Qu’elles sont les origines de cette pensée magique en terre d’Islam ?
 
Pierre Lory :   La naissance de la pensée magique en Islam se trouve dans la continuité directe de la pensée magique en Arabie préislamique. Outre les traces de cette pensée magique préislamique qu’il est possible de retrouver au sein des textes scripturaires de l’Islam, les historiens musulmans ont produits des traités sur ce sujet. Ces témoignages montrent qu’en ces temps reculés la pensée magique s’insérait dans le cadre plus large de la religion. La frontière entre magie et religion semblait ténue, et les rites se confondaient. Le Dieu transcendant étant inaccessible au simple mortel, le croyant faisait appel à des divinités intermédiaires à l’aide de rites magiques. De fait, si dans le Coran on met en garde contre la magie, son efficacité n’est pas remise en cause [1]. Il s’agit simplement de ne pas en faire un usage inconsidéré. C’est ainsi que les djinns étaient déjà « connus » des Arabes préislamiques et constituaient un élément essentiel de la pensée magique de l’époque. Il s’agit d’êtres subtils, de nature terrestre et non pas angélique. Vus comme les inspirateurs des poètes, dans le même temps ils étaient considérés comme étant la source de nombreuses maladies telle que la folie [2]. La guérison devait alors passer par une « négociation » avec les Djinns. Aux temps préislamiques, on avait aussi recours à eux pour la divination. En effet, comme l’indique le Coran, en ces temps, les Djinns auraient possédé la capacité d’écouter les entretiens se tenant entre les anges et Dieu et donc de prévoir l’avenir, capacité dont ils auraient ensuite étaient privés par décision Divine [3]. Ce qu’affirme donc finalement le Coran, c’est que les Djinns existent bien, qu’ils sont actifs et peuvent même se convertir à l’Islam [4] . Cependant contrairement aux anges, ils n’appartiennent pas à la sphère divine et ils n’ont donc aucun pouvoir dans le salut du Croyant. Vénérer les djinns sera donc puni lors du jugement dernier, dans la mesure où faire appel à un djinn et lui confier son sort relève de l’idolâtrie, de l’associationnisme, et rentre donc en contradiction avec le premier pilier de l’Islam formulé lors de l’attestation de foi. Seul Dieu est maitre du temps et peu fixer l’avenir.


Les Cahiers de l'Islam :   Comment en arrivez-vous à qualifier « d’islamique » cette pensée magique ?
 
Pierre Lory :   Pour autant, au sein de la pensée classique arabe, s’est déployée toute une culture autour de la pensée magique et des sciences occultes qui a fini par s’intégrer à la pensée musulmane. Cela s’est fait en plusieurs temps. Au-delà des doctrines théologiques plus ou moins littéralistes ou rationalistes des premiers temps, de nombreuses traductions d’anciens textes grecs, persans et égyptiens traitant d’astronomie, d’astrologie ou d’hermétisme ont rapidement été réalisées. Certains écrits étaient sciemment attribués à des philosophes grecs voir à des prophètes de la Bible. Du fait de sa dimension savante, cette littérature a été prise au sérieuse par les élites et c’est ainsi que l’astrologie s’est imposée auprès des princes [5], entrainant la production d’ouvrages richement enluminés. Mais, elle a aussi pu s’imposer à l’élite scientifique de l’époque comme auprès du philosophe Al-Kindi (m.873) [6] ou encore chez les penseurs du shiisme Ismaéliens les frères de la pureté (Xe siècle) qui tentèrent d’intégrer l’astrologie au sein d’une science englobante et unifiée comportant par ailleurs la médecine, la philosophie, la théologie, etc… Parmi les savants sunnites, le théologien ash'arite et chaféite du XIIe siècle Fakhr ad-Dîn ar-Râzî (m.1210), qui a notamment rédigé plusieurs traités théologiques et un tafsir [7] faisant référence, produisit plusieurs traités de science occulte. Enfin, des traités purement ésotériques, sans dimensions philosophiques et théologiques ont été rédigés. Le plus célèbre de ces anciens traités est « le but du sage » (Ghâyat al-hakîm [8]) dont l’intérêt est de comporter de nombreux matériaux datant de l’antiquité tardive exposant des recettes de constitutions de talismans, fondés sur l’astrologie mais aussi sur le pouvoir de la « parole magique ». Toutefois, aussi bien les théologiens sunnites que les grands noms de la pensée musulmane comme Fârâbî (m.951), Avicenne (m.1037), Averroès (m.1198) ou encore Ibn Khaldûn (m.1406) se sont élevés contre la pratique de la magie. Tandis que les premiers, à l’instar du grand théologien Ghazali (m.1111), sans remettre en question l’existence de la magie, recommandaient aux croyants de s’en éloigner, les seconds, à l’instar d’Ibn Khaldûn tentaient de démontrer l’impossibilité de vérifier son effectivité.

    Malgré ces résistances, la pensée magique fut progressivement islamisée, se débarrassant de ses influences antiques au profit d’éléments en provenance des textes scripturaires de l’Islam. Elle se développa dans un but prophylactique, de façon à fournir au croyant une protection face à ceux qui avaient recours aux djinns de façon malveillante. Fondée sur le dogme selon lequel le Coran est incréé, existant de toute éternité, cette pensée magique « islamisée » postule que la récitation du Coran par le croyant est une actualisation de la parole éternelle, vecteur de la puissance Divine. De ce fait, la récitation coranique a un pouvoir sur la foi du croyant mais peut aussi avoir un effet sur le monde en fonction des paroles prononcées. Les mots que la croyant articule ne sont pas une simple récitation liturgique, ils sont comme chargés de l’énergie divine même qui les a proférés. C’est ainsi que la prononciation des noms divins à un effet en rapport avec la signification du nom. Par cette récitation du Coran, le musulman pratiquant s’approprie cette énergie divine, il se laisse compénétrer par sa force et son efficience. L’univers qui se déploie par la parole Divine est donc une immense « syntaxe divine ». Celui qui connait les secrets de la parole divine acquiert donc un pouvoir immense. L’idée à souligner ici est que la parole – coranique en l’occurrence – n’est pas seulement un élément parmi d’autres dans les pratiques « occultes », mais qu’elle y exerce une fonction de structuration de l’ensemble de la pensée et de l’agir magiques. Il existe certes en climat islamique, comme partout dans le Proche-Orient antique et moderne, une magie sympathique où la pensée se meut selon des rapports d’analogie entre les choses. De même, le rôle de l’astrologie est omniprésent dans la plupart des textes de magie musulmane de quelque importance. Toutefois, il apparaît que la magie du verbe précède et informe ces autres démarches. La théorisation de cette pensée sera poussée à son sommet par Ibn Arabi (m.1241), prestigieuse figure du soufisme. Ce pouvoir du verbe est d’autant plus grand, explique Ibn Arabi, qu’au-dessus du monde terrestre il existe un monde subtil : le monde imaginal [9]. Ce dernier, ontologiquement supérieur et temporellement antérieur au monde terrestre, devient accessible à l’aide de la magie. Il est alors possible de regarder l’avenir ou d’agir sur le monde imaginal de façon à modifier l’avenir. Toutefois, ce pouvoir ne peut-être acquit que par un waly [10] .


Les Cahiers de l'Islam :   Il existerait donc des liens entre mystique et magie en Islam ?
 
Pierre Lory :   En effet, si l'on interroge les premiers documents qui nous ont fait connaître l'émergence du soufisme en Islam, on s'aperçoit combien la notion de «sainteté » a été dès le départ liée de façon étroites à des manifestations préternaturelles [11]. Certes les hagiographes les plus soucieux de démontrer le caractère orthodoxe et honorable du tasawwuf ont souligné qu'il s'agissait de pures grâces divines (karâmât). Mais il n'est pas sûr du tout que le public non soufi ait perçu les choses de cette façon, et des personnages historiquement déjà bien connus comme Dhû al-Nûn Misrî (m.859) ou Hallâj (m.922) ont été accusés par leurs adversaires de magie vulgaire et de sorcellerie, tandis que leurs admirateurs voyaient en eux les dépositaires de sciences ésotériques d'origine divine.

     La coalescence entre soufisme et pouvoir magique apparaît plus clairement, me semble-t-il, si l'on prend en compte les données suivantes:

- D'abord, tous les « magiciens », auteurs ou consommateurs de textes occultistes de la période considérée (le bas Moyen-Age), ont certainement été des musulmans et des soufis complètement sincères. On ne distingue plus chez eux de relents de données païennes (comme dans le Ghâyat al-hakîm), et même l'astrologie se trouve comme « encadrée » par des considérations sur les 99 Beaux Noms de Dieu. Il me semble hors de doute qu'ils se voulaient, se pensaient musulmans ; plus encore, qu'ils se considéraient comme les dépositaires des plus hautes sciences dérivant de la révélation coranique, et d'un pouvoir prolongeant celui de Dieu [12] .

- Ensuite, il semble loisible d'attendre de l'adhésion au Coran des bienfaits surabondants, et ce non seulement dans l'Au-delà avec les récompenses promises aux croyants vertueux, mais également au cours de notre vie d'ici-bas. Le texte sacré lui-même le suggère. Le hadith est également prolixe pour décrire les avantages attachés au jeûne et à la prière, avantages qui commencent dès le moment de la pratique. La mort physique marque certes un passage important, mais dès son entrée en Islam, le croyant se trouve être l'objet de la miséricorde divine; les joies terrestres qu'il pourra connaître seront donc comme une anticipation du bonheur également sensible qu'il connaîtra dans le Jardin. Confectionner des talismans à l'aide de versets coraniques ou de noms divins n'a donc rien d'aberrant ou de blasphématoire: quel mal y aurait-il à puiser à cet océan de force et de grâces divines que manifeste le Verbe divin [13] ?

- Par ailleurs, l'accusation de culte rendu aux djinns, voire aux démons, qui est souvent lancée contre les praticiens des diverses sciences occultes, est peu justifiée, hormis sans doute certains cas de magie noire. Certes, le commerce avec les esprits (istihdâr al-rûhâniyyât) est l'un des aspects majeurs dans les pratiques de la magie musulmane. Mais il ne s'agit nullement d'un culte rendu à ces entités, ni non plus, a fortiori, une adoration concurrente de celle due à Dieu. Les rûhâniyyât, sont contraints d'obéir au magicien, non en vertu d'une autorité propre que posséderait celui-ci, mais à cause du pouvoir du nom divin ou du talisman en dérivant. C'est au nom de Dieu, par son pouvoir, que l'opération magique a lieu. Il y a donc là une différence essentielle avec la magie pré-islamique, où les djinns notamment étaient invoqués pour servir d'intermédiaires, voire d'intercesseurs entre les hommes et Dieu, et où ils occupaient par le fait même une fonction autonome et même une position de force par rapport à leurs « adorateurs »; c'est du moins ce qui ressort d'une série de citations coraniques et de mentions dans la littérature du hadith et dans la Sîra.

 
       Plus positivement, on peut considérer que la sainteté dans le soufisme « populaire » [14] est vue comme un accroissement simultané de la connaissance et du pouvoir surnaturel. Être saint, ce n'est pas seulement avoir acquis, par dévotion ou par grâce divine, un état de proximité purement mentale à Dieu. La conscience populaire n'imaginerait pas que cet état de proximité n'induise pas nécessairement des effets dans les mondes subtils et physiques, que la profusion de baraka qui en résulte ne se manifeste pas à l'extérieur par des guérisons, des prédictions, ou la simple diffusion d'un esprit de paix et de sérénité. Comment une personne récitant des invocations, coraniques ou non, des milliers de fois par jour, ne finirait-elle pas par aimanter autour de sa personne physique un faisceau de présences angéliques et de forces célestes ? L'arrivée de phénomènes sur-naturels auprès des awliyâ', de leurs proches ou de leurs tombes devient dès lors un phénomène sinon « normal », du moins attendu. Le comportement même du saint n'est apparemment pas lié à un modèle unique. Il peut être ascète ou vivre dans le confort, ermite ou chef de guerre: le pouvoir qu'il transmet semble transcender sa propre personne et ses propres défauts apparents, voir ses échecs.


Les Cahiers de l'Islam :  Pour finir, quelle position occupe l’ouvrage Shams al-ma'ârif d'al-Bûnî qui vient d’être réédité chez OrientsEditions au sein de la littérature traitant de la magie ?
 
Pierre Lory :   Tout d’abord, il est possible de considérer cet ouvrage comme le plus grand manuel de magie islamique. Abordant à peu près tous les sujets de la magie en islam, en fonction des manuscrits en notre possession, il comporte entre 400 et 600 pages. Ouvrage au texte complexe, peu de personne devait y avoir accès au Moyen-âge. En quarante chapitres et près de trois cent carrés magiques, l’auteur y croise toutes les correspondances possibles de la terre et du cosmos pour en faire une science de l’universel. Toutefois, il s’agit en réalité d’une compilation tardive de textes, en partie seulement basés sur les enseignements d’al Bûnî, auteur soufi du XIIIe né à Bône [15] en Algérie. On y retrouve aussi des passages de traités de mystiques comme par exemple d’Abû l-Qâsim al-Qushayrî (m.1072). Les passages repris traitent de la façon correcte de faire les invocations. Il y a donc un mélange entre enseignements de spiritualité « classiques » et éléments relevant de la magie.

     L’ouvrage Talismans donne des extraits du texte originel en commençant par présenter la vision d’une sorte de grammaire de l’Univers et comment ce dernier fonctionne sur la base de correspondances entre les lettres de l’alphabet (la Parole) et différents éléments (nature, chiffre, signe astrologiques, partie du corps) ou de hiérarchies cosmologiques. C’est ainsi que les signes du Zodiaque, les planètes ou les maisons lunaires sont «
 marqués » par des lettres arabes distribuées sur chaque zone de l’espace dont elles désignent les qualités spécifiques. En effet, ces lettres ne représentent pas seulement des signes, des repères pour l’action céleste désignée, mais elles sont les matrices de ces actions en quelque sorte ; elles sont ontologiquement supérieures aux astres. De son côté, la tradition soufie y voit souvent des hiérarchies supérieures d’anges. L’une d’entre elles est présenté dans l’ouvrage. C’est à partir de cette base de connaissance que celui qui pratique la magie va ainsi pouvoir articuler son langage ou ses actions afin d’influer sur le monde. Pour finir, un ensemble de « talismans » à visées prophylactique ou destinés à répondre aux désirs du croyant son présentés. Comme indiqué précédemment ce livre a à la fois un sens mystique et populaire puisque tous les figures ont un but bien précis, acquérir l’amour ou la fortune, se préserver du mauvais œil.

___________________________
[1] « Et ils suivirent ce que les démons (al-shayâtîn) racontent sur le règne de Salomon ; alors que Salomon n’a jamais été mécréant mais bien les démons. Ils enseignent aux gens la magie ainsi que ce qui a été révélé aux deux anges Hârût et Mârût à Babylone. Or ceux-ci n’enseignaient rien à personne sans les prévenir : “Nous ne sommes surtout une séduction, ne sois pas mécréant.” Ils apprennent d’eux ce qui désunit l’homme et son épouse. Ils ne nuisent à personnes sans la permission de Dieu. Les gens apprennent d’eux ce qui leur est nuisible et ne leur est pas profitable, alors qu’ils savent que celui qui acquiert cela n’aura pas de part dans l’au-delà. Quelle détestable marchandise pour laquelle ils ont vendu leurs âmes ; si seulement ils savaient ! » (Coran 2, 102.) En d’autres termes : les pouvoirs de la magie sont réels, ils ont même été révélés par des anges ; mais leur usage est dangereux, peut mener aux plus graves péchés, et il vaut donc mieux s’en abstenir.

[2] C’est ainsi que le Prophète de l’Islam fut accusé par les polythéistes d’être possédé (Coran 34.46).
[3] (Coran 15, 16-18).
[4] Une sourate du Coran est ainsi nommée « Les Djinns ».
[5] C’est ainsi que l’on faisait appel aux astrologues pour prédire l’issue de batailles ou encore pour choisir l’emplacement d’un bâtiment ou d’une ville.
[6] Qui composa entre autres, un traité intitulé De radiis stellarum, et sous-titré Théorie des arts magiques. Cet ouvrage connu seulement par sa traduction en latin, expose l'influence des étoiles par leur rayonnement.
[7] Mafâtih al-ghayb (Les clés de l'inconnaissable).
[8] Encyclopédie de magie, rédigée en Espagne vers le milieu du XIe siècle, et faussement attribuée au mathématicien Maslama al-Majrîtî (mort en 1008).
[9] D’après une terminologie donnée par H.Corbin (m.1978)
[10] Terme que l’on peut traduire par « Saint »
[11] Sans même parler des pouvoirs surnaturels qui étaient attribués, de son vivant, à la personne même du prophète Muhammad, il semble que les imâms chiites aient été l'objet de ce type de croyance de la part de certains de leurs partisans dès le premier siècle de l'Hégire.
[12] Selon al-Bûnî, reprenant une sentence déjà très répandue avant lui, la basmala est au croyant ce que le fiat existenciateur (kun) est à Dieu (Sh.M., 186).
[13] En effet, souligne Bûnî, la magie licite n'apporte que bénéfices dans l'au-delà pour le croyant (Sh.M.: 5). S'adresser aux forces astrales n'a rien d'impie, puisque celles-ci sont entièrement soumises à la volonté divine (ibid., 31). Quant aux vertus du Coran, elles sont infinies et s'étendent à tous les domaines (ibid., 186).
[14] Nous plaçons cette expression entre guillemets, car l'observation précise montre bien qu'il n'existe aucune césure entre le soufisme « savant » (l'œuvre d'Ibn 'Arabi par exemple) et celui qui est pratiqué dans les milieux peu instruits, citadins ou ruraux. [15] Annaba ou anciennement Hippone.






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