Les cahiers de l'Islam
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Jeudi 19 Décembre 2013

Eyad Sarraj n’est plus: la Palestine porte le deuil


Par Baudouin Loos.



Eyad Rajab Al-Sarraj (1944-2013)
Eyad Rajab Al-Sarraj (1944-2013)
Eyad Sarraj n’est plus. Le pédopsychiatre de Gaza militant de la paix est décédé le 17 décembre dans un hôpital israélien des suites d’une longue maladie à l’âge de 67 ans. La Palestine a perdu un de ses meilleurs fils et tous les Palestiniens sont en deuil.
Cet homme affable, souriant, aux analyses sans complaisance, aura consacré sa vie à étudier les effets de la guerre sur les enfants, à militer pour la paix et… à dire avec une franchise déroutante sa façon de penser. Pas seulement à l’occupant israélien, d’ailleurs. Aussi aux dirigeants palestiniens. Ainsi Yasser Arafat le fit-il arrêter et même torturer pendant quelques jours en 1996. Il avait osé qualifier au New York Times, le 7 mai, la jeune Autorité palestinienne de «régime corrompu, dictatorial, oppressif», ajoutant un détail qui avait humilié le chef palestinien: «J’étais cent fois plus libre de m’exprimer sous l’occupation israélienne». (Vite libéré, il accepta ensuite pendant quelque temps un rôle d’ombudsman entre la société palestinienne et l’Autorité palestinienne, preuve peut-être qu’ Arafat savait parfois apprendre de ses erreurs.)
La Belge Simone Susskind, inlassable militante de la paix, était très émue ce mercredi matin de la disparition de son ami: «Eyad avait mis en place le système de santé mentale à Gaza (où plus que partout ailleurs, c’était une nécessité essentielle). Il présidait aussi une magnifique association: la Faculté pour la paix israélo-palestinienne, dont j’ai l’honneur de faire partie avec des universitaires palestiniens, israéliens et internationaux. Deux souvenirs parmi de nombreux autres m’assaillent: j’ai eu la chance d’avoir un permis pour visiter Gaza après l’intervention israélienne “Plomb durci”. Eyad et sa femme m’ont donné l’hospitalité et c’est chez lui que j’ai pu rencontrer un ministre du Hamas pour un échange de vues. Sans jamais renoncer à ses principes humanistes, et à sa liberté d’expression, Eyad parlait avec tout le monde, dirigeants, responsables à Gaza et en Palestine, mais aussi avec son jardinier et tous ceux qui souffraient. Nous perdons un ami, un homme de paix, un homme de vision. Nous le pleurons».

Nous avons personnellement rencontré Eyad Sarraj à six reprises, donc cinq fois à son domicile de Gaza, entre 1998 et 2010. Il nous avait notamment conté l’amer exil qu’il subit en 1948 lors de la création d’Israël à l’âge de 4 ans quand sa famille dut fuir Beersheva pour se réfugier à Gaza. Le souvenir que ces diverses rencontres nous laissent est pénétrant. La meilleure façon d’en attester n’est autre que de relire ci-dessous, quelques-unes de ses réponses à nos questions.

Lire la suite : Le bloc-notes de Baudouin Loos .

Le futur des enfants de Gaza - interview de Eyad Rajab Al-Sarraj (en anglais)





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