Les cahiers de l'Islam
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Afghâni (al) :
Sayyid Jamāl Al-Dīn al-Afghâni est né en octobre 1838.
Il fait des études à Qazwin, à Téhéran et à Najaf. À partir de 1856, il mène la vie errante d'un propagandiste ; si ses idées et ses attitudes ont pu varier, il semble avoir conservé constamment le même objectif : utiliser la culture traditionnelle et les motivations religieuses des musulmans pour les amener à résister sur tous les plans (politique, économique, culturel) à l'invasion occidentale. À Istanbul, il est désigné membre du Conseil Suprême des Sciences. Lors de son séjour en Égypte, de 1871 à 1879, il se consacre à la formation de disciples, dont le célèbre Muḥammad ‘Abduh, qui poursuivra son œuvre ; en Inde, en 1881, il publie un pamphlet contre les musulmans collaborateurs des Anglais, La Réfutation des matérialistes (en persan, Haqīqat-i mazhab-i naichirī va bayān-i hāl-i naichiriyyān) ; Ses articles de presse provoquent aussi bien le courroux des Britanniques que celui de la classe politique égyptienne. Lorsque le Khédive Tawfîq Pasha prend le pouvoir en Égypte, il chasse Jamāl Al-Dīn qui doit retourner en Inde en 1879, après avoir passé près de huit ans en Égypte. On note qu'à cette époque vers 1880, il avait écrit son principal livre « sa réfutation des matérialistes» à Hyderâbâd. Cette épitre donne ses explications sur la nouvelle doctrine du « Neïtchur », ou « nature » en persan, et du matérialisme qui en découlait. En 1884, avec Muḥammad ‘Abduh, il fait paraître à Paris une revue en arabe, Al-‘Urwa al-Wuthqā (Le Lien indissoluble), dont dix-huit numéros sont publiés ; en 1891 et 1892, en Iran, il est un des promoteurs du boycottage populaire de la régie des tabacs, dont le shāh avait accordé la concession à un Anglais ; en 1892, le sultan ‘Abd al-Hamīd II l'invite à Istanbul ; al-Afghānī accepte, espérant servir les plans panislamistes du sultan, mais, en réalité, il passe ses dernières années dans une captivité dorée ; il est probablement l'instigateur de l'assassinat du shāh Nāṣir al-dīn (1896). Il meurt du cancer ou, selon certains, empoisonné. Propagandiste du panislamisme, il est considéré comme un des principaux fondateurs de plusieurs nationalismes orientaux.

Voir aussi : Abduh (Muḥammad), Iqbāl (Muhammad), Riḍā Rashīd, Sayyid Ahmad Khan, Sirhindî Ahmad, Tahtâwî (Rifâ'a at)