Samedi 14 Octobre 2017

Sommes-nous entrés dans l'ère nécro-islamisme ?




Wael Saleh  est Ph.D. en sciences humaines appliquées (science politique), cofondateur de l’Observatoire interdisciplinaire des mouvements islamistes à la Chaire de recherche du Canada, Islam, pluralisme et globalisation à l’Université de Montréal. Il est également chercheur associé à l’Observatoire sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques, Université du Québec à Montréal. Ses recherches portent sur l’Égypte, la géopolitique du Moyen-Orient, l’islamisme, l’islam des jeunes en Occident, la violence au nom de l’islam, la géopolitique des religions et des conflits.

Patrice Brodeur est expert en études islamiques et religions abrahamiques comparées à l'Université de Montréal (Canada). Ses recherches actuelles portent surtout sur l'intersection entre l'islam, le pluralisme et la globalisation, incluant les questions d’intégration, de radicalisation, et d’islamophobie. En recherche appliquée, il travaille sur différentes formes de dialogue comme approche de résolution de conflits: intra-religieux, inter-religieux, inter-culturel, inter-civilisationnel et inter-visions du monde.


Sommes-nous entrés dans l'ère nécro-islamisme ?

Par Wael Saleh et Patrice Brodeur

 
La remise en cause et en question des principales thèses de l’islamisme lors du printemps arabe, la destitution des Frères musulmans égyptiens du pouvoir par une révolte populaire en 20131, la sortie du parti tunisien Ennahda de l’« islam politique »2 et l ́implication des Frères musulmans libyens, yéménites et syriens dans des guerres civiles dans leurs pays respectifs, mènera-t-elle à une sorte de post-islamisme au sens de ’Asef Bayat et d’Olivier Roy ou à une régression vers un islamisme plus radical dans son état le plus dur (rétro-islamisme) ou encore à un islamisme sans islam politique (néo-islamisme) ?

Selon ’Asef Bayat, le post-islamisme est un mouvement multidimensionnel. Il relève d’une tentative consciente de transcender l’islamisme dans le domaine social, politique et intellectuel pour parvenir à une modernité alternative, en unissant l’islam au libre choix individuel à la liberté et à la démocratie, et à une nouvelle génération d’intellectuels. Renonçant à la logique dominante totalisante et exclusiviste de l’islamisme, le post-islamisme dans sa forme intellectuelle reconnaît le pluralisme et le compromis3. Pour Olivier Roy, depuis les années 1990, le monde musulman est entré dans l’ère « post- islamiste », définie comme « l’apparition d’un espace de laïcité dans les sociétés musulmanes [...] le champ religieux [tendant] à se dissocier du champ politique ». Les pratiques sont ainsi « individualisées » et/ou privatisées dans des espaces communautaires. Les rôles de « croyants » et de « citoyens » s’en trouvent dissociés. L’insertion de l’histoire récente de l’islamisme dans les traits du « libéralisme » et de la laïcité souligne une convergence quasiment involontaire et impensée comme telle par les acteurs entre Islam et modernité. Cette convergence, dans l’analyse d’Olivier Roy, est essentiellement formulée au niveau politique : « [...] la caractéristique du post-islamisme est que c’est le religieux qui définit lui-même un espace de laïcité, non pas positivement, mais parce que le champ du religieux se réduit par son incapacité à subsumer le politique et à définir un droit positif. »4. 

Définissons maintenant plus précisément ces termes que nous voulons intégrer dans le débat sur l’état actuel et sur l’avenir de l’islam politique. Le rétro-islamisme est un islamisme tourné vers le discours du passé, vers le discours de départ, figé sur une logique totalisante et exclusiviste, niant le pluralisme, l'incertitude, le compromis et faisant de l ́Etat-nation son ennemi et ne considérant de la démocratie que son cote procédural. Quant au néo-islamisme5, nous pouvons dire qu’il fait suite à l’islamisme qui a pris une forme différente après le printemps arabe et ses séquelles, soit un islamisme sans islam politique qui signifie, pour tout dire, de «(dés)islamiser» l’islamisme en le vidant de presque tous ses fondements initiaux mais en gardant uniquement l'appellation. Ce néo-islamisme renonce à presque toutes les raisons d’être de l’islamisme et à presque tous ses principes fondateurs, en plus de laisser aller toutes ses armes qui servaient à mobiliser et à recruter.

À court et moyen terme, nous croyons que les islamistes, plus particulièrement les Frères musulmans, sont condamnés soit à un rétro-islamisme, soit à un néo-islamisme. Les deux voies ne peuvent que conduire à ce que nous appellerons un nécro-islamisme, c’est-à-dire la disparition d’un islamisme qui n’a plus d’avenir, qui est désislamisé, qui a perdu toutes sortes de légitimité et de son influence dans la société arabo-musulmane, ainsi que ses outils de mobilisation et de recrutement sur lesquels il compte depuis son émergence.

Les Frères musulmans, de plus en plus mis en cause et se déchirant de l’intérieur, se radicalisent ou se désislamisent-ils?

Certains chercheurs et observateurs constatent que les Frères musulmans sont en pleine mutation, qu’ils se radicalisent (en Égypte) ou se désislamisent6 (en Tunisie)7 et que le mouvement est beaucoup plus marginalisé, laissant des militants sans perspective politique8. Ils constatent une rivalité entre les leaders entre eux et entre certains leaders et la jeunesse des Frères musulmans de l'Égypte. Ceci indique à quel point cette organisation se déchire et s’éclate de l’intérieur9. Bref, comme nous a expliqué NājiḥIbrāhīm, le soufisme scientifique sunnite héritera de l’islamisme politique qui s’éclipse visiblement en Égypte et dans le monde arabe10
 
Au surplus, avant la période qu’on appelle le printemps arabe, un des arguments développés par les islamistes était que dans le monde arabo-musulman, toutes les idéologies avaient été mises de l’avant, comme le libéralisme, le socialisme et le communisme. Et puisque les problèmes demeuraient toujours sans solution, c’était le moment d’expérimenter l’islamisme ou leur interprétation de l’islam. Tout compte fait, on peut dire que le printemps arabe les a privés de cet argument. 

     La rencontre avec le pouvoir a été choquante, non seulement au niveau
    des résultats   politiques, économiques et sociaux, mais surtout au niveau
    cognitif et théorique. L’échec de   l’islam politique au pouvoir n’est pas dû
    au manque d'expérience ni à l’absence de leadership;  c’est une crise
    structurelle liée à la conscience et à l’inconscience de l’islam politique
11
Parti Mouvement Ennahdha. Flickr

En outre, depuis la destitution des Frères musulmans du pouvoir en Égypte en 2013, leur radicalisation manifeste s’est fait sentir comme une réaction offensive face à une guerre contre l’islam, menée par l ́Egypte post Morsi, 12 dans leurs discours adressés aux adeptes, diffusés de la Turquie sur leurs chaînes télévisées. C’est pourquoi beaucoup d’entre eux qualifient même le président égyptien actuel al-Sissi de mécréant apostat13.

Un exemple de ce discours radical incitant à la violence ou théorisant le recours à la violence:
  (Nidā ʼ al-kinā nah14) – Déclaration des savants de l’Oumma par rapport aux crimes liés au coup d'État en Égypte et le devoir religieux contre ce coup d'État :

Les gouverneurs, les juges, les officiers, les soldats, les muftis, les journalistes, les politiciens, et toute autre personne dont leur participation est sans conteste dans la violation et dans l'effusion injuste du sang des innocents, même seulement par incitation, sont considérés comme des tueurs et les dispositions légitimes d’un tueur en islam doivent être appliquées.

La présence du Sheikh Al-Azhar dans la scène du coup d'État et son silence pour ses crimes le délégitiment et font de lui un partenaire de ces criminels dans tout ce qu'ils ont fait.

Ceux qui collaborent, soutiennent ou défendent les sionistes, ceux qui sont hostiles à la résistance palestinienne ou ceux qui conspirent contre elle, ceux qui détruisent les maisons en Sinaï et déplacent par force ses habitants sont des traîtres de la religion et de la patrie et sont un ennemi pour Allah, son messager et les croyants15.

On trouvera également sur leurs chaînes, pour passer de la théorie à l’action, un exemple des programmes diffusés où cette fatwa a été utilisée pour mobiliser et recruter les gens afin d’avoir recours à la violence contre le pouvoir en place et contre tous ceux qui le soutiennent16
 
Dans un sondage17 sur l’opinion arabe effectué par The Arab Center for Research and Policy Studies (ACRPS)18 en 2015 : 63 % des participants égyptiens sont pour le principe « Le pays est en faveur de séparer la religion et le politique »; 67 % sont pour le principe « Le pouvoir n’a pas le droit d’utiliser la religion pour justifier ses politiques »; 57 % craignent une croissance de l’influence des mouvements islamistes; 61 % craignent une influence croissante des mouvements laïques; et 59 % ont un avis négatif par rapport au printemps arabe19. Ce que nous pouvons comprendre des résultats de ce sondage est que le principal fondement de l’islamisme et le lien étroit entre le religieux et le politique exigé pour leur compréhension de la religion islamique ne sont plus acceptés par une grande partie de la population arabo-musulmane.

L ́ACRPS a également traduit l’ouvrage de Wael Hallaq20 dans lequel il argumente que « by any standard definition of what the modern state represents is both an impossibility and a contradiction in terms21». Une question se pose donc : si l’État islamique est impossible, pourquoi l’islamisme existe-t-il ?
D’autres centres de recherche22, même ceux créés par des Frères musulmans comme l ́EIPSS23, théorisent que les islamistes (tous) sont des entités repoussantes et répulsives pour les créateurs et les penseurs et que ces derniers affrontent un certain nombre de risques qui peuvent anéantir radicalement leur existence au sein de l’organisation24

     Alors, comment l'évolution vers le néo-islamisme s'est-elle produite 25 ? Comment l'évolution vers le rétro-islamisme s'est-elle produite26
 
Al Azhar Al Sharif mosque and university, Minaret of Qunsah al Ghuri on the right. Jorge Láscar/Flickr

Clairement, nous postulons que le printemps arabe et ses conséquences ont eu un impact sur l’évolution des rapports entre le religieux et le politique et surtout sur l’islamisme. Les indicateurs suivants nous incitent à penser ainsi : plutôt que de craindre pour l’islam, les gens craignent de plus en plus l ́islamisme; les gens qui étaient sympathisants du slogan « l’islam est la solution » sont maintenant plutôt fervents du slogan « l’islamisme est le problème »27. Enfin, nous constatons également que la pensée de la renaissance et la pensée 
humaniste arabo-musulmanes sont de plus en plus populaires, alors que l’islamisme et ses thèses connaissent un flagrant déclin28.

Contexte régional plus hostile, contexte international plus prudent envers les islamistes

Les antennes des Frères musulmans dans le monde omettant de plus en plus avec toute référence aux Frères musulmans égyptiens, la maison-mère de cette idéologie. Hamas dans sa nouvelle charte déclarée 1er mai 2017 dans laquelle cette organisation a fait un ravalement idéologique29 en acceptant un État palestinien sur les frontières de 196730. L’Union des organisations islamiques de France a adopté une nouvelle dénomination lors d’une Assemblée générale organisée samedi 25 février 2017 pour se démarquer des Frères musulmans dont cette organisation est issue31. Les Freres musulmans en Jordanie déclarent leur indépendance par rapport aux Freres musulmans égyptiens32

La réduction du rôle des Frères marocains après que le roi a limogé Abdelilah Benkirane, l’ex-premier ministre, qui n’est pas parvenu à former une majorité après cinq mois de négociations. L ́implication des Frères musulmans syriens, yéménites et libyens dans la guerre civile dans leurs pays respectifs. Le retour des anciens politiciens de Ben Ali au pouvoir, par des élections, en Tunisie et l ́abandon, au moins théorique, d’Al Nahda de tous les fondements de l ́idéologie des Freres musulmans.

L ́échec du modèle turc, propagandé par les Frères musulmans et quelques chercheurs, après que Erdogan a dévoilé son vrai visage : Wikipédia bloqué, 4000 fonctionnaires congédiés, 40 000 personnes arrêtées et emprisonnées33, des journalistes, des députés et des maires de l’opposition terrorisés et télévision censurée 34. La Turquie d ́Erdogan est, pour le moment, ni islamiste (dans le sens nomocratique) ni démocratique. La Turquie d ́Erdogan représente par excellence le nécro-islamisme. Que peut nous dire le scrutin référendaire turc de 2017 ? Qu'est-ce qui est comparable aux autres pays arabes et donc lourd de menaces pour les citoyens de ces pays ? 

    Il nous dit d'abord que ceux qui se présentent au début comme des
   modérés, qui parlent de démocratie, de liberté ; n'ont de cesse d’obtenir
   les pleins pouvoirs, de brimer les libertés et d'instaurer une dictature.
   C'est très clair dans le cas d'Erdogan. Après avoir jeté en prison plus
   de 150 journalistes, limogé 4500 fonctionnaires, réprimé sans
   limite les oppositions, purgé l'armée ; il a demandé 
par référendum
   au peuple de lui accorder les pleins pouvoirs pour régner seul.
   Après avoir muselé la presse libre, il veut mettre les juges au pas
35

En plus de l ́Égypte36, les Frères musulmans sont classés comme une organisation terroriste en Russie37, Arabie saoudite38, Émirats arabes unis39. Dailleurs, le président tchèque, Milos Zeman, a affirmé en 2016 que la confrérie des Frères musulmans était responsable de la crise migratoire qui secouait l’Europe à partir de 2014 pour «prendre progressivement le contrôle de l'Europe»40

Les Frères musulmans commencent même à rendre nerveux ses incubateurs internationaux traditionnels comme la Grande-Bretagne qui a sorti récemment un rapport révélant que les Frères étaient opposés aux valeurs de la Grande-Bretagne et que « faire partie, adhérer, être associé ou être influencé par les Frères musulmans doit être considéré comme un indicateur possible d’extrémisme ». Les deux responsables de ce rapport, Sir John Jenkins et Charles Farr, ont tiré les conclusions générales suivantes après leur enquête :

- the Muslim Brotherhood have promoted a radical, transformative politics, at odds with a millennium of Islamic jurisprudence and statecraft, in which the reconstruction of individual identity is the first step towards a revolutionary challenge to established states and a secularised if socially conservative order;
- the Muslim Brotherhood historically focused on remodelling individuals and communities through grassroots activism. They have engaged politically where possible. But they have also selectively used violence and sometimes terror in pursuit of their institutional goals. 
 
- Their public narrative notably in the West - emphasised engagement not violence. But there have been significant differences between Muslim Brotherhood communications in English and Arabic;
- there is little evidence that the experience of power in Egypt has caused a rethinking in the Muslim Brotherhood of its ideology or conduct. UK official engagement with the Egyptian Muslim Brotherhood produced no discernible change in their thinking. Indeed even by mid 2014 statements from Egyptian Muslim Brotherhood-linked media platforms seem to have deliberately incited violence;
- much about the Muslim Brotherhood in the UK remains secretive, including membership, fund raising and educational programmes. But Muslim Brotherhood associates and affiliates here have at times had significant influence on the largest UK Muslim student organisation, national organisations which have claimed to represent Muslim communities(and on that basis have sought and had a dialogue with Government), charities and some mosques. Though their domestic influence has declined organisations associated with the Muslim Brotherhood continue to have an influence here which is disproportionate to their size;
- the Muslim Brotherhood in the UK claimed to act in support of Muslim communities here and use London as a base for activism elsewhere, notably with other Muslim Brotherhood organisations in Europe, in Egypt and the occupied Palestinian territories and in the Gulf. This activity is sometimes secretive, if not clandestine;
- the Muslim Brotherhood have been publicly committed to political engagement in this country. Engagement with Government has at times been facilitated by what appeared to be a common agenda against al Qaida and (at least in the UK) militant salafism. But this engagement did not take account of Muslim Brotherhood support for a proscribed terrorist group and its views about terrorism which, in reality, were quite different from our own;
- aspects of Muslim Brotherhood ideology and tactics, in this country and overseas, are contrary to our values and have been contrary to our national interests and our national security41.
Finalement, l’arrivée de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis privera les Frères musulmans de l’appui dont ils jouissaient pendant les huit ans de la présidence d’Obama. Selon Walid Fares, conseiller du nouveau président américain, les Frères musulmans sont la pire des organisations terroristes et « Donald Trump aurait exprimé sa ferme intention 
de faire passer au Congrès une loi classant les frères musulmans comme une organisation terroriste [...]. Ce projet de loi pourrit dans les tiroirs du Congrès depuis des années à cause de l’opposition de l’ex-président Obama42 ». 

Conclusion


Récemment, l'Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis et le royaume du Bahreïn ont annoncé avoir rompu leurs liens diplomatiques et fermé leurs frontières avec le Qatar. Le mouvement islamiste palestinien Hamas dans sa nouvelle charte s’est désolidarisé des Frères musulmans. Nous postulons donc que les conditions nationales dans les pays arabo- musulmans, régionales, ainsi qu’internationales étoufferont de plus en plus cette organisation et ses activités. Considérant ce contexte international et intellectuel marqué par le rétro-islamisme et néo-islamisme menant tous les deux à ce que nous appelons le nécro-islamisme, pouvons-nous dire que le monde arabo-musulman post-printemps est en train d’accomplir une transition intellectuelle qui fait évoluer les idées et postulats dominants d’avant printemps arabe vers une redéfinition du rapport traditionnel entre le religieux, le politique, le sociétal et le juridique ? Le religieux et le politique seront-ils liés dorénavant de nouvelles et diverses façons ? Autrement dit, le nérco- islamisme amènera- t-il enfin un aggiornamento musulman ?


Notes
1 Après avoir expliqué comment l’ex-président Morsi a perdu sa légitimité, Rachad Antonius répond à la question à savoir si l’intervention de l’armée en juillet 2013 constitue un coup d’État :
« Pour en juger, il faut considé
rer les éléments qui la distinguent de la définition classique d’un coup d’État : 1. Il y a eu un vote massif de non-confiance envers la présidence, dont le président Morsi n’a pas voulu tenir compte. 2. Le régime Morsi n’était plus légitime, et sous certains aspects il n’était plus légal. 3. Après la mise à l’écart de Morsi, le haut commandement de l’armée n’a pas mis un militaire au pouvoir, mais il a nommé comme président par intérim le Juge en chef de la Haute Cour Constitutionnelle, dont la fonction est précisément d’assurer une transition en cas de crise. Ce dernier n’a pas été mis là ad vitam æternam, mais il avait le mandat de mettre en place un processus d’élaboration et d’adoption d’une nouvelle constitution, ainsi que l’organisation d’élections législatives et présidentielles. Ce sont ces arguments qui ont amené l’écrasante majorité des Égyptiens à considérer que l’armée n’avait pas fait un coup d’État, mais avait exécuté la volonté populaire et avait au contraire sauvé le pays du désastre dans lequel l’entraînait le gouvernement Morsi. » R. ANTONIUS (2014). Égypte : Entre la légitimité perdue de Morsi et l’autoritarisme retrouvé des élites politiques, [En ligne], http://www.ieim.uqam.ca/IMG/pdf/egypte_de_morsi_a_sissi_-_antonius.pdf (Page consultée le 5 juillet 2016).
2 «Mutation doctrinale ? Ravalement de façade ? Les avis en Tunisie sont partagés sur l’ampleur du changement à attendre du 10e congrès d’Ennahda, parti dont on ne sait s’il faut toujours l’appeler « islamiste ». Lancé vendredi 20 mai à Radès, près de Tunis, ce grand rendez-vous rassemblant 1 200 délégués se prolongera samedi 21 et dimanche 22 mai à Hammamet (côte est) avec l’ambition proclamée d’accomplir une sorte d’aggiornamento mettant Ennahda au diapason de son époque.»
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/05/21/la-tunisie-sceptique-sur-la-mue-du- parti-islamiste-ennahda_4923831_3212.html#MaZCbJsjhb0swcbW.99 

3 A. BAYAT. The coming post-islamiste society, p. 43-52.
4 O. ROY (1999). « Pourquoi le post-islamisme ? », Revue du monde musulman et de la Méditerranée, no 85- 86, Aix-en-Provence, Edisud, 279 p.
5 Nous hésitons entre deux termes : néo-islamisme ou pseudo-islamisme. Les intellectuels arabo-musulmans qui critiquent l’islamisme l’appellent en arabe Taʼaslum ou Islā mawī yah pour signifier le pseudo-islam. Dans cette thèse, le néo-islamisme représente pour nous la transformation de l’islamisme d’une phase de « pseudo- islam » à une phase de « pseudo-islamisme ». 
6 Rafī q ʻAbd al-Salā m, l’ex-ministre des Affaires étrangères et le beau-fils de Ghannouchi, dit que « [n]ous (les islamistes) devons abandonner le statut religieux donné au concept de “l’État islamique” et éviter la conception juridique de la sharî'a. Il n’y a pas d’État islamique ou non islamique, mais il y a une société islamique réelle dans les pays à majorité musulmane », [En ligne], http://www.aljazeera.net/knowledgegate/opinions/2015/11/4/%D8%A7%D9%84%D8%AD%D8%A7%D8 %AC%D8%A9-%D8%A5%D9%84%D9%89-%D8%A5%D8%B3%D9%84%D8%A7%D9%85- %D8%B3%D9%8A%D8%A7%D8%B3%D9%8A-%D8%AC%D8%AF%D9%8A%D8%AF
(Page consultée le 19 juin 2016).
7 Les néo-islamistes tunisiens de ḥarakat en-nahḍa se définissaient lors de leur dixième congrès en mai 2016 comme un parti de « musulmans démocrates » et ont montré une volonté de faire une différenciation entre religion et politique ainsi qu’une mise à distance de l’idéologie des Frères musulmans. Ghannouchi, le leader de Ennahdha, a déclaré à ce congrès que Ennahdha est un « mouvement tunisien qui évolue avec [...] la Tunisie et participe à son évolution. [...] Nous nous dirigeons de manière sérieuse [...] vers un parti politique national civil à référent islamique, qui œuvre dans le cadre de la Constitution du pays et s’inspire des valeurs de l’islam et de la modernité. »
« Retour sur le 10
e Congrès d'Ennahdha », [En ligne], http://www.huffpostmaghreb.com/2016/05/23/ennahdha-tunisie_n_10105590.html (Page consultée le 14 juin 2016).
Des Tunisiens saluent cette étape alors que d’autres ont beaucoup de doutes. C’est le cas de Mundhir Bā ldị yā fī qui préconise que pour vivre et mourir pour un projet divin, la séparation entre le politique et le religieux dans les organisations et les groupes idéologiques populeux est un processus très compliqué - et presque impossible. Toutes les preuves et les pratiques montrent que la mouvance de ḥarakat en-nahḍa tunisienne demeure un groupe religieux fermé.
M. BĀ LDỊ YĀ FĪ (2015). Harakat en-nahḍa et l’évasion du temple des Frères musulmans, [En ligne], http://www.alarabiya.net/ar/culture-and-art/2016/03/31/%D9%83%D8%AA%D8%A7%D8%A8- %D8%AC%D8%AF%D9%8A%D8%AF-%D9%8A%D9%86%D8%A7%D9%82%D8%B4- %D8%AA%D8%AD%D9%88%D9%84%D8%A7%D8%AA-%D8%AD%D8%B1%D9%83%D8%A9- %D8%A7%D9%84%D9%86%D9%87%D8%B6%D8%A9- %D8%A7%D9%84%D8%AA%D9%88%D9%86%D8%B3%D9%8A%D8%A9.html
(Page consultée le 13 juin 2016).
8 P. PUCHOT (2016). « Les Frères musulmans en pleine mutation », [En ligne], https://www.mediapart.fr/journal/international/170616/les-freres-musulmans-en-pleine- mutation?onglet=full (Page consultée le 17 juin 2016). 
 
9 « The Muslim Brotherhood, Sibling rivalry, Egypt’s main Islamist movement is tearing itself apart », [En ligne], http://www.economist.com/news/middle-east-and-africa/21700673-egypts-main-islamist-movement- tearing-itself-apart-sibling-rivalry (Page consultée le 17 juin 2016).
10 N. IBRĀ HĪ M. Le soufisme scientifique sunnite héritera-t-il de l’islamisme politique en Égypte ? [En ligne], http://www.youm7.com/story/2014/7/11/%D9%87%D9%84-%D9%8A%D8%B1%D8%AB- %D8%A7%D9%84%D8%AA%D8%B5%D9%88%D9%81- %D8%A7%D9%84%D8%B3%D9%86%D9%89- %D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B3%D9%84%D8%A7%D9%85- %D8%A7%D9%84%D8%B3%D9%8A%D8%A7%D8%B3%D9%89- %D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B5%D8%B1%D9%89/1770019 (Page consultée le 25 mai 2016).
11 A. A. YAHỴ Ā WĪ . La fin de l'islam politique : entre le frisson du texte et le dilemme de l’État, [En ligne], http://www.hakaekonline.com/?p=67363&title=%D9%86%D9%87%D8%A7%D9%8A%D8%A9_%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B3%D9%84%D8%A7%D9%85_%D8%A7%D9%84%D8%B3%D9%8A%D8%A7%D8%B3%D9%8A_%D8%A8%D9%8A%D9%86_%D9%84%D8%B0%D8%A9_%D8%A7%D 9%84%D9%86%D8%B5_%D9%88%D9%85%D8%A3%D8%B2%D9%82_%D8%A7%D9%84%D8%A F%D9%88%D9%84%D8%A9
(Page consultée le 22 décembre 2015).

12 Comme exemple, le lecteur peut visionner cette vidéo à partir de la 14e minute jusqu'à la 16e [En ligne], https://www.youtube.com/watch?v=_2qIRomS6ds (Page consultée le 25 juin 2016)
13 Ibid.
14 Pour plus d’informations, voir l’annexe 5.
15 « Déclaration de savants de l’Oumma par rapport aux crimes liés au coup d'État en Égypte et le devoir religieux contre ce coup d'État », [En ligne], http://egyptcall.org/ (Page consultée le 25 juin 2016).
16 N. AL-KINĀ NAH : « Vous n’avez aucun prétexte devant Allah », [En ligne], https://www.youtube.com/watch?v=4eZuPYi5ZAk (Page consultée le 25 juin 2016). 
17 Sondage réalisé pour la quatrième année consécutive et fondé sur 18 311 entretiens face à face menés dans 12 pays arabes distincts.
18 Un Centre proche et pro-Frères musulmans qui se trouve à Doha.
19 THE ARAB CENTER FOR RESEARCH AND POLICY STUDIES (ACRPS), (2015). « The 2015 Arab Opinion Index », [En ligne], http://english.dohainstitute.org/file/Get/bbe55d86-1191-420f-b7bc- f683c421a5a4 (Page consultée le 21 décembre 2015).
20 Nous ne sommes pas d’accord avec Hallaq parce qu’en réalité, l’État islamique a été établi dans l ́histoire de l’islam et parce qu’il mélange l’islam et l’islamisme.
Pour une critique détaillée de cet ouvrage, voir : Lecture dans l’ouvrage « L’État impossible », [En ligne], http://www.mominoun.com/pdf1/2016-01/56a9dd94d9092354981524.pdf
(Page consultée le 5 juillet 2016).
21 W. HALLAQ (2014). The Impossible State: Islam, Politics, and Modernity’s Moral Predicament, Lieu?, Columbia University Press, 272 p.
22 M. ʻABBĀ S (al-hạ rakah al-Islā mī yah : masā rā t al-murā jaʻah wa-al-tasḥ ị̄ h)̣ , [En ligne], http://www.eipss- eg.org/uploads/-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B3%D9%84%D8%A7%D9%85%D9%8A%D8%A9- %D9%88%D9%85%D8%B3%D8%A7%D8%B1%D8%A7%D8%AA- %D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B1%D8%A7%D8%AC%D8%B9%D8%A9- %D9%88%D8%A7%D9%84%D8%AA%D8%B5%D8%AD%D9%8A%D8%AD_cgl6tf4d.pdf
(Page consultée le 24 juin 2016).

23 Egyptian Institute for Political and Strategic Studies, un centre cré par l’ex-ministre Frères musulmans pour la cooperation international. Le siège se trouve en Turquie. 
24M.ʻABBĀS(al-hạ rakahal-Islāmīyah:masārātal-murājaʻahwa-al-tasḥị̄h)̣,[Enligne],http://www.eipss- eg.org/uploads/-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B3%D9%84%D8%A7%D9%85%D9%8A%D8%A9- %D9%88%D9%85%D8%B3%D8%A7%D8%B1%D8%A7%D8%AA- %D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B1%D8%A7%D8%AC%D8%B9%D8%A9- %D9%88%D8%A7%D9%84%D8%AA%D8%B5%D8%AD%D9%8A%D8%AD_cgl6tf4d.pdf
(Page consultée le 24 juin 2016).
25 Il faut également signaler que la scène islamiste n’arrête pas de changer. « Trois changements dans les mouvements islamistes : des islamistes qui changent pour le politique, des islamistes qui changent dans le politique et des islamistes qui changent en s’éloignant du politique ».
H.JAʻFARdansTURĂBÏ,HẠ SANetautres(2003).Lesislamistesetlaquestionpolitique(al-Islāmīyūn wa-al-masʼalah al-siyā sī yah), Bayrū t, Markaz Dirā sā t al-Wahḍ ah al-ʻArabī yah, p. 239.
Un exemple concret est celui des islamistes qui mutent après 2011 pour impliquer les salafistes égyptiens dans le politique. Les Frères musulmans égyptiens et tunisiens sont un exemple des islamistes qui se renouvellent dans le politique. En revanche, les salafistes égyptiens, après 2014, sont un bon exemple des
islamistes qui mutent en s’éloignant du politique.
26 Avant le printemps arabe, il y avait dans le monde académique une hypothèse dominante préconisant que les mouvements ou les partis islamistes pouvaient, à travers leur processus d’évolution idéologique et politique, suivre le même parcours des partis chrétiens-démocrates en Europe. Ils adoptaient alors une sorte de sécularisation du religieux au profit du politique au sein de leurs modes de penser et d’agir. Nous croyons que les partis chrétiens-démocrates n’ont pas une conception holiste de la religion, comme dans le cas des Frères musulmans, ni une loi divine qui doit être appliquée pour que le pouvoir soit légitime. Les Frères musulmans égyptiens, à l’opposé des partis chrétiens-démocrates, n’acceptent pas l’État-nation et ils le considèrent comme leur pire ennemi à détruire. Aussi, les partis chrétiens-démocrates ne se présentent pas comme le seul porte-parole de la religion. Ils ne constituent pas des organisations hiérarchisées basées sur un principe d ́allégeance quasi sectaire, ils n’ont pas débuté comme des organisations de prédication et ils n’ont jamais été des organisations clandestines ou violentes. Enfin, ils ne se relient pas à une organisation paraétatique, comme c’est le cas pour les Frères musulmans. Bref, les Frères musulmans égyptiens n’ont pas les mêmes conditions d’émergence, ni les objectifs ni la même conception du monde pour qu’ils puissent suivre le même parcours des partis chrétiens-démocrates en Europe.
27 Ibrā hī m Gharā yibah nous résume que le discours religio-politique (islamiste) contemporain constitue une modernité handicapante de la liberté et du réformisme car il fusionne le religieux et l’humain et sacralise l’histoire. Ce discours est sélectif et simpliste; il prétend islamiser la gouvernance, la politique et les systèmes économiques et sociaux et accuse les autres d’ennemis au projet islamique; il a réussi à reformuler l'islam populaire et l'islam officiel en les teintant de l’islam compris par les Frères musulmans; enfin, il a détruit les tendances et réceptacles antérieurs de la religiosité, soit le mysticisme spirituel, le sophisme et les écoles de jurisprudence islamique. I. GHARĀ YIBAH (2016). « Le discours religio-politique contemporain. Modernité 
handicapante de la liberté et du réformisme » (al-khitạ̄ b al-dī nī al-siyā sī al-muʻā sị r : Ḥadā that muʻatṭịlah lil-hụ rrī yah wa-al-Isḷ ā h)̣ , [En ligne],
http://www.mominoun.com/articles/%D8%A7%D9%84%D8%AE%D8%B7%D8%A7%D8%A8- %D8%A7%D9%84%D8%AF%D9%8A%D9%86%D9%8A- %D8%A7%D9%84%D8%B3%D9%8A%D8%A7%D8%B3%D9%8A- %D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B9%D8%A7%D8%B5%D8%B1- %D8%AD%D8%AF%D8%A7%D8%AB%D8%A9-%D9%85%D8%B9%D8%B7%D9%84%D8%A9- %D9%84%D9%84%D8%AD%D8%B1%D9%8A%D8%A9- %D9%88%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%B5%D9%84%D8%A7%D8%AD-3788
(Page consultée le 13 juin 2016).
Nous pouvons ajouter une autre problématique
: L’organisation des Frères musulmans égyptienne est le siège principal de tous les Frères musulmans et leur préséance partout dans le monde et dans le monde arabo- musulman a élargi l’espace public égyptien. À ce sujet, la plupart des analystes de l'espace public s'accordent sur le fait que l'élargissement de l'espace public s'accompagne de son dépérissement, comme le confirme Éric Dacheux.
E. DACHEUX (2003). «
Un nouveau regard sur l’espace public et la crise démocratique », Hermès 36, [En ligne], http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/9376/HERMES_2003_36_195.pdf?sequence=1 (Page consultée le 5 janvier 2016).
28 ʻAbd al-Ilā h Balqazī z dans W. KAWTHARĂNÏ (2011). Idées de la Renaissance : De ceux qui les appellent [...]. p. 214.
ʻA. A. BALQAZĪ Z et autres (2010). « Le cognitif » et « l ́idéologique » dans la pensée arabe actuelle (al- Maʻrifī wa-al-aydī yū lū jī fī al-fikr al-ʻArabī al-muʻā sị r), Bayrū t, Markaz Dirā sā t al-Wahḍ ah al-ʻArabī yah, p. 344.
29Piotr Smolar, Le ravalement de façade du Hamas, [En ligne], http://www.lemonde.fr/proche- orient/article/2017/05/02/le-ravalement-de-facade-du- hamas_5120849_3218.html#v8R8DOwVA9ZkHvIH.99, (Page consultée le 2 mai 2017).
30Atlantico, [En ligne], http://www.atlantico.fr/pepites/hamas-accepte-etat-palestinien-frontieres-1967- 3036221.html#rYqAk7gP04vE4pP6.99 , (Page consultée le 2 mai 2017) 
31La Croix, [En ligne], http://www.la-croix.com/Religion/Islam/LUOIF-devient-Musulmans-France-2017- 02-28-1200828273 , (Page consultée le 2 mai 2017).
32Aljazerra, [En ligne], http://www.aljazeera.net/news/arabic/2016/2/13/%D8%A5%D8%AE%D9%88%D8%A7%D9%86- %D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B1%D8%AF%D9%86-%D8%AA%D9%84%D8%BA%D9%8A- %D8%AA%D8%A8%D8%B9%D9%8A%D8%AA%D9%87%D8%A7- %D9%84%D9%84%D8%AC%D9%85%D8%A7%D8%B9%D8%A9- %D8%A8%D9%85%D8%B5%D8%B1 , (Page consultée le 2 mai 2017).
33 L ́Humanité, [En ligne], http://www.humanite.fr/turquie-les-prisonniers-de-recep-tayyip-erdogan-635091 , (Page consultée le 2 mai 2017).
34 Rachid Barnat , [En ligne], http://www.skynewsarabia.com/web/article/860106/%D8%A7%D9%95%D9%86%D9%81%D9%88%D8 %BA%D8%B1%D8%A7%D9%81%D9%8A%D9%83- %D8%A7%D9%95%D8%AC%D9%85%D8%A7%D9%84%D9%8A- %D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B9%D8%AA%D9%82%D9%84%D9%8A%D9%86- %D9%88%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%88%D9%82%D9%88%D9%81%D9%8A%D9%86- %D8%AA%D8%B1%D9%83%D9%8A%D8%A7 , (Page consultée le 4 mai 2017). 
35[En ligne], http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-democratie-chez-les-freres-192092 , (Page consultée le 4 mai 2017).
36 COURRIER INTERNATIONAL, [En ligne], http://www.courrierinternational.com/revue-de- presse/2013/12/26/les-freres-musulmans-une-organisation-terroriste , (Page consultée le 2 mai 2017).
37 Ashraf Rachid, Aljazeera, [En ligne],
http://www.aljazeera.net/news/reportsandinterviews/2015/3/28/%D9%84%D9%85%D8%A7%D8%B0%D 8%A7-%D8%B5%D9%86%D9%81%D8%AA-%D8%B1%D9%88%D8%B3%D9%8A%D8%A7- %D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%AE%D9%88%D8%A7%D9%86- %D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B3%D9%84%D9%85%D9%8A%D9%86- %D9%85%D9%86%D8%B8%D9%85%D8%A9- %D8%A5%D8%B1%D9%87%D8%A7%D8%A8%D9%8A%D8%A9 , (Page consultée le 2 mai 2017). 38Le Monde, Moyen-Orient, [En ligne], http://www.lemonde.fr/moyen-orient/article/2014/03/07/les-freres- musulmans-classes-organisation-terroriste-par-l-arabie-saoudite_4379530_1667081.html , (Page consultée le 2 mai 2017).
39FRANCE 24, [En ligne], http://www.france24.com/fr/20141119-uoif-organisation-terroriste-emirats- freres-musulmans-islam-france-syrie , (Page consultée le 2 mai 2017).
40Valeurs, [En ligne], http://www.valeursactuelles.com/monde/crise-migratoire-le-president-tcheque- accuse-les-freres-musulmans-58232 , (Page consultée le 11 novembre 2016). 
41 Muslim Brotherhood Review: Main Findings, Ordered by the House of Commons to be printed, 17 décembre 2015, [En ligne], https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/486932/Muslim_Brotherhoo d_Review_Main_Findings.pdf (Page consultée le 11 novembre 2016). 
42 TN NEWS. Donald Trump : Les Frères musulmans sont la pire des organisations terroristes, [En ligne], http://tn-news.com/portal/v4/275579464 (Page consultée le 11 novembre 2016). 

 
 



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