Dimanche 17 Aout 2014

[Rue89- Débat] - Pourquoi tant de passion sur Gaza, si peu pour la Syrie ?



On s’engueule et on en débat avec passion au café, au boulot, ou dans les commentaires de Rue89. Si les guerres lointaines intéressent généralement peu, c’est tout l’inverse avec le conflit israélo-palestinien.
 

Affrontements lors de la manifestation propalestinienne, à Paris, le 19 juillet. (Photo Laurent Troude pour Libération)

Depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza – d’abord aérienne, puis terrestre – les prises de position et les rassemblements se multiplient en France. Chacun y va de son avis, de sa nuance, choisit son vocabulaire en fonction de ses affinités, se sent capable d’émettre ne serait-ce qu’un jugement à l’emporte-pièce pour se situer sur cette ligne de front. On en parle au café, au boulot, en famille, sur Internet.
Aucun autre conflit se déroulant à l’étranger sans impliquer l’Etat français n’a autant d’impact dans le débat public. Bien souvent, les guerres lointaines et anciennes sont d’une complexité qui freine toute implication.
Comment saisir, juger ? Sans y aller ni y connaître personne, ni l’histoire de la région en détail, pourquoi s’impliquer ? Israël et la Palestine semblent l’exception qui fait pousser des ailes.
Sur Rue89, nous avons observé ce phénomène à chaque fois que les Israéliens frappaient Gaza, notamment à travers les commentaires : en 2008  comme aujourd’hui, leur nombre et leur virulence explosent.
Le plus souvent, nos lecteurs s’identifient davantage aux populations civiles de Gaza qu’aux Israéliens menacés par les roquettes. Parce que cette guerre est inégale et qu’ils prennent spontanément parti pour le plus faible.
Nous avons demandé à des personnes d’horizons différents de donner les raisons pour lesquelles, à leurs yeux, cette guerre a autant d’écho en France. Pourquoi elle suscite des réactions si passionnées, des engueulades si épiques. Voici leurs réponses.

1 -  « Le berceau des trois religions monothéistes », Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jérusalem
 
« Ce conflit touche à l’essence même de la civilisation arabe comme judéo-chrétienne : il a lieu à Bethléem, à Jérusalem, dans le berceau des lieux saints des trois religions monothéistes.
C’est la Terre sainte des chrétiens, la Terre promise du Judaïsme et là se trouve le troisième lieu saint de l’Islam après la Mecque et Médine. Un incident sur l’Esplanade des mosquées à Jérusalem-Est intéresse davantage, dans le monde entier, qu’une manifestation à Amsterdam.
Manifester face au drame de cette population martyre de Gaza est absolument légitime. Par contre, si les manifestants laissent des gens attaquer des épiceries casher et des synagogues, il y a un problème majeur – cela provient certainement de la dimension religieuse de l’islamisme même si ce bruit de fond est difficile à localiser.

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