Mardi 18 Juin 2013

Les Religions et la Laïcité en Belgique Rapport 2012



Les questions évoquées ici ont en commun de faire l’objet d’une focalisation médiatique importante. Cet intérêt de la presse est vraisemblablement lié au fait que ces problématiques reflètent un ensemble de préoccupations liées au « vivre-ensemble », dans une société qui traverse des changements sociologiques aussi profonds que rapides. Egalement peut - être à l’œuvre, un intérêt collectif pour les aspects les plus « exotiques » du religieux, cet « Autre » dans une société qui connaît, comme le confirme l’étude récente de Liliane Voyé et Karel Dobbelaere, une sécularisation toujours plus nette, mais fait face dans le même temps à des expressions identitaires basées sur l’appartenance confessionnelle, parfois exacerbées.

Cette tendance est certainement manifeste à l’examen de la manière dont la presse a ainsi en 2012 relayé, plusieurs semaines durant, le procès de six individus accusés d’avoir provoqué la mort d’une jeune femme, Latifa Hachmi, suite aux mauvais traitements endurés pendant un rituel d’exorcisme, la roqyia. Les six accusés, deux exorcistes — dont un converti à l’islam— trois « guérisseuses » et le mari de la victime, devaient notamment répondre de nombreux coups de bâton et d’immersion forcée. Dans un article intitulé « Latifa, morte avant son démon », un journaliste de la Libre Belgique, en tenant à éviter les amalgames, a cerné toute la difficulté à parler de l’islam sans le caricaturer ni en confondre les multiples dimensions : « Ce n’est pas le procès de l’islam qui s’ouvre lundi devant la cour d’assises de Bruxelles - Capitale. Mais le procès de pratiques moyenâgeuses, mêlant magie et sorcellerie, pratiquées par un petit groupe guidé par un des six accusés ». Mais la médiatisation de cet épisode, qui se soldera par la condamnation des six accusés — tous reconnus coupables de tortures, avec la circonstance aggravante d’avoir provoqué la mort de la victime pour quatre d’entre eux —reflète certainement l’ambiguïté de notre rapport à la religion, entre sa saturation médiatique et  une propension à la défiance à l’égard de ses potentielles dérives.

Entre sécularisation et retour institutionnel : visibilité et pouvoir d’influence des communautés religieuses

Selon les sociologues Liliane Voyé et Karel Dobbelaere, les personnes qui se définissent ou sont regardées comme catholiques demeurent majoritaires en Belgique : elles y constituent encore la moitié de la population. Seuls les individus sans appartenance religieuse ou athées atteignent un pourcentage similaire au sein de la population belge : près de 42%. L’islam est la deuxième religion du pays, avec 5% de la population belge qui se déclarerait ou serait perçue comme musulmane. Les chrétiens autres que catholiques, réunissant les fidèles des différentes dénominations protestantes, ne constitueraient que 2,5% de la population.

Télécharger le Rapport ci-dessous.

Rapport_religions_2012_orela_ulb.pdf  (1.13 Mo)





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