Vendredi 25 Juillet 2025

Le Livre noir de Gaza, Dir. Agnès Levallois



Plus qu’un simple recueil de faits, ce livre se veut un acte de mémoire et un appel à la conscience globale. Il rappelle que derrière les chiffres, il y a des vies ; et derrière la guerre, des responsables que la justice internationale ne peut ignorer.
Les Cahiers de L'Islam
 
 

Broché: 272 pages
Editeur :
Seuil(30 octobre 2016)
Collection : Documents (H. C.)
Langue : Français
ISBN-13:
978-2021571806

Quatrième de couverture

     La guerre menée par Israël à Gaza en riposte à la tuerie perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023 est la plus destructrice jamais conduite par l’Etat hébreu dans ce territoire palestinien. Et pourtant, le blocus absolu imposé à la presse (y compris israélienne), aux humanitaires et aux observateurs internationaux sur le terrain la rend paradoxalement invisible, donnant prise à toutes les désinformations.

    Un an après le début de l’offensive israélienne, ce livre voudrait donc revenir aux faits. Les principaux rapports des ONG internationales, palestiniennes et israéliennes, ainsi que des enquêtes d’experts et des articles de presse, ont été sélectionnés et présentés par la spécialiste du Moyen Orient Agnès Levallois, avec les contributions inédites de consultants indépendants et responsables d’ONG. Sont ainsi documentés et mis en perspective les faits qui ressortissent du droit de la guerre et du droit humanitaire international : le sort des victimes civiles, l’ampleur des destructions du territoire, les attaques contre les journalistes, les humanitaires et les personnels de santé, l’arsenal utilisé… 

Bilan provisoire d’une guerre qui s’annonce sans fin.

Préface de Rony Brauman. Avec les contributions de Guillaume Ancel, Leïla Bourguiba, Jonathan Dagher, Peter Harling, Johann Soufi.

Agnès Levallois est Présidente de l’Institut de Recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO), consultante Moyen-Orient, chargée de cours à Sciences Po, et ancienne directrice des programmes en langue arabe de France 24.
    

Agnès Levallois présente son ouvrage lors d'un entretien avec Pascal Boniface

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Présentation

    Publié chez Le Seuil, Le livre noir de Gaza, travail collectif dirigé par Agnès Levallois, Présidente de l’iReMMO (Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient), et préfacé par Rony Brauman, s’élève contre l’indifférence ambiante et constitue une dénonciation percutante des atrocités commises lors de l’offensive israélienne de 2023. Cet ouvrage rassemble une soixantaine de textes : rapports d’ONG palestiniennes et israéliennes, contributions inédites de consultants indépendants, enquêtes pointues et reportages engagés permettant de documenter minutieusement l’entreprise de destruction méthodique menée par l’armée israélienne. Il expose ainsi une guerre marquée par la démesure, la censure et une stratégie d’invisibilisation orchestrée par le gouvernement israélien, qui empêche tout regard extérieur sur les souffrances de la population gazaouie. 

    Cette campagne a conduit à la mort de plus de 52 000 Palestiniens et à l’effondrement des infrastructures vitales. Chaque dimension du drame — sort des civils, ravages territoriaux, attaques contre les journalistes, personnels humanitaires et soignants, ainsi que l’arsenal militaire utilisé — fait l’objet d’une analyse approfondie. « A la base de ce travail, c’est le blocus. Qui dit blocus dit absence d’information », rappelle Agnès Levallois, qui souligne le rôle crucial des journalistes palestiniens dans la bande de Gaza, véritables piliers de la documentation.

      Pour Rony Brauman, ce travail répond à une urgence : allumer des contre-feux face à la déshumanisation systématique des Palestiniens orchestrée par Israël. Privée d'accès dès le début de l’offensive, l’enclave de Gaza est documentée ici de l’intérieur grâce aux témoignages de journalistes, d’experts et d’humanitaires — nombre d’entre eux ayant perdu la vie en tentant de briser le silence. 92 % des habitations sont détruites, des infrastructures civiles jusqu'aux terres agricoles, entraînant des phénomènes qualifiés d'urbicide, d’écocide et éducide.

     Le livre offre à la fois une mémoire des faits et une base de données rigoureuse. Dans Le livre noir de Gaza, Agnès Levallois retrace les racines historiques du conflit, depuis la création de l’État d’Israël, pour éclairer les circonstances du massacre du 7 octobre et de la guerre prolongée qui s’en est suivie. Elle analyse une stratégie israélienne ancienne visant à rendre les négociations intenables, ce qui permet ensuite de justifier les offensives militaires en l’absence d’interlocuteurs fiables. Levallois affirme également qu’Israël — comme certains pays voisins — aurait favorisé l’essor des Frères musulmans dans cette logique. 
Le texte pointe également la responsabilité directe de Benyamin Netanyahou, présenté comme l’architecte d’une politique d’annihilation, violant les principes du droit international. Il incarne une guerre menée non seulement contre Gaza, mais aussi contre la vérité elle-même — où censure et désinformation sont des armes à part entière.

     L’ouvrage dresse aussi un bilan accablant du conflit, en révélant les ravages de l’offensive israélienne après la rupture unilatérale du cessez-le-feu du 19 janvier 2025. Il expose la disproportion des représailles menées en réponse aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023, tout en mettant en lumière les intentions stratégiques israéliennes. Tous les éléments réunis montrent des violations graves des Conventions de Genève, notamment sur la protection des civils et l'accès à l'aide humanitaire. Les ONG et agences de l'ONU évoquent même des intentions génocidaires, faisant suite aux bombardements indiscriminés sur un territoire enclavé et surpeuplé, où les civils ne peuvent fuir. Elle souligne le rythme régulier des frappes ciblées à Gaza, devenues « une pratique établie » selon elle, avec des assassinats de figures gênantes hors des frontières israéliennes.

    Face à cette situation, l’aide humanitaire internationale s’impose comme une urgence absolue, dans un contexte de famine et de pénurie orchestré par le blocus israélien. Or, le choc du 11 septembre a, d’après elle, renforcé l’obsession occidentale — et israélienne — envers le terrorisme, souvent confondu avec l’islam politique. Cela a conduit à une logique où toute critique devient inaudible dès qu’un groupe est qualifié de “terroriste”. Aussi, elle dénonce le silence de l’Occident, en particulier de l’ONU, face aux attaques verbales de Benjamin Netanyahu – qui qualifie l'organisation de « marécage antisémite » – et à sa décision de suspendre les activités de l’UNRWA à Gaza et en Cisjordanie. Elle souligne que dès le 7 octobre, Israël accusait l’agence onusienne sans enquête préalable.

Au-delà des faits tragiques, le livre soulève une réflexion indispensable sur les causes profondes du conflit, les résolutions de l’ONU demeurées lettre morte, et l’absence de reconnaissance d’un État palestinien. À l’image des propos de Jean-Louis Bourlanges : « La violence du Hamas est sans excuse, mais elle n’est pas sans cause ». Enfin, les déclarations controversées du nouveau président américain Donald Trump — visant à déporter les Gazaouis et annexer l’enclave — renforcent l’alerte lancée par les auteurs sur un projet colonial assumé.
  
    Par Les Cahiers de l'Islam
 


Gaza : Anatomie d'un génocide colonial, avec Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, interrogé par Yanis Mhamdi pour le média Blast

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