Samedi 9 Décembre 2017

Jérusalem : à quoi joue Trump ? Vidéo de l'émission C dans l'air du 07.12.2017

Malgré les avertissements et les mises en garde de la communauté internationale, Donald Trump a reconnu hier officiellement Jérusalem comme capitale d’Israël, s'engageant à y transférer l'ambassade des États-Unis, au risque d’embraser le Moyen-Orient et d’enterrer définitivement un processus de paix moribond.




Malgré les avertissements et les mises en garde de la communauté internationale, Donald Trump a reconnu hier officiellement Jérusalem comme capitale d’Israël, s'engageant à y transférer l'ambassade des États-Unis, au risque d’embraser le Moyen-Orient et d’enterrer définitivement un processus de paix moribond. Dans la foulée, le locataire de la Maison-Blanche a mentionné une "solution à deux Etats" comme issue possible du conflit, sans toutefois préciser ses projets. Mais pourquoi une telle décision côté américain ? A quoi joue Donald Trump ? Et pourquoi est-ce si dangereux ?Avec cette déclaration, le président des Etats-Unis qui aime dire qu’il tient ses promesses, donne satisfaction à deux pans de son électorat : les groupes de pression pro-israéliens puissants à Washington et aux évangéliques conservateurs pour qui la question de Jérusalem est centrale. Mais en agissant ainsi Donald Trump prend le contre-pied de presque sept décennies de politique américaine dans la région et va à l’encontre des résolutions du Conseil de sécurité.Donald Trump a assuré, mercredi, que les Etats-Unis restaient "déterminés à aider à faciliter un accord de paix acceptable pour les deux parties" mais sa décision de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu a retenti comme un coup de tonnerre. Si le Premier ministre israélien a applaudi, parlant d’un jour historique, dans toute la région c’est un concert de critiques, de réprobations et même de menaces. La Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem, a dénoncé "une violation du droit international et de la charte des Nations unies". L’Arabie Saoudite a regretté une décision "injustifiée et irresponsable". Pour l’Iran, c’est une "nouvelle intifada" qui est inévitable.  Le Fatah d’Abbas a appelé "à trois jours de colère" et les islamistes du Hamas ont estimé qu’elle ouvrait "les portes de l'enfer" avant de lancer un nouveau soulèvement populaire palestinien à partir de vendredi.A quoi faut-il s’attendre ? Qu'est-ce qu'une intifada ? Les États-Unis peuvent-ils encore jouer le rôle de médiateur des négociations entre Israéliens et Palestiniens ? Y a-t-il un risque d'embrasement régional ?

Invités :

- François CLéMENCEAU, rédacteur en chef international au Journal du Dimanche
- Agnès LEVALLOIS, maître de conférences à Science Po, spécialiste du Moyen-Orient
- Dominique MOïSI, géopoliticien et conseiller spécial à l’Institut Montaigne
- Jean-Dominique MERCHET, journaliste en charge des questions militaires et stratégiques à L’Opinion




Dans la même rubrique :