Mercredi 7 Septembre 2016

Hanane Karimi fait entendre la voix du féminisme musulman (Le Parisien)



Hanane Karimi chez elle à Strasbourg, le 24 août 2016 (AFP/PATRICK HERTZOG)

"Ne me libérez pas, je m'en charge! Féministe et musulmane, ne vous en déplaise!": doctorante en sociologie, Hanane Karimi est une des voix du féminisme musulman en France, un positionnement complexe qui l'expose à des coups venant de tous bords.
"L'islam n'était pas une religion d'hommes, c'était aussi une religion de femmes mais au fur et à mesure de l'Histoire, on les a rendues invisibles", explique l'universitaire de 38 ans, qui reçoit l'AFP en jeans et turban jaune et vert, dans son appartement strasbourgeois où un roman de Jane Austen côtoie une "Encyclopédie de la femme en islam". 
Chercheuse et militante, Hanane Karimi interroge sans cesse la frontière entre le culturel et le religieux et incite les femmes musulmanes - mais aussi d'autres confessions - à oser critiquer leur religion, quand celle-ci est instrumentalisée pour asseoir la domination patriarcale.

Elle prépare une thèse sur les stratégies déployées par certaines musulmanes en France pour contourner l'exclusion dont elles font l'objet. "Beaucoup de femmes que j'interroge sont passées par l'orthodoxie pour pouvoir ensuite prendre de la distance", insiste-t-elle.
Née à Troyes, de parents immigrés marocains, ouvrier et femme au foyer, Hanane Karimi a elle-même trouvé à la mosquée un moyen de desserrer le carcan imposé à certaines filles de culture maghrébine. 
Etudiante, elle interrompt un BTS de biotechnologies pour ne plus avoir à enlever à l'entrée du lycée le foulard qu'elle porte à l'époque - un souvenir toujours à vif aujourd'hui. S'ensuivent dix années de vie de femme au foyer, au cours desquelles elle met au monde trois enfants. 

Retrouvez la suite de cet article sur le site Le Parisien.



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