Les cahiers de l'Islam
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Ibn Khaldûn :
Abd al-Raḥmān b. Muḥammad b. H̲aldūn est un historien et philosophe de l'histoire arabe et berbère, né à Tunis en 1332 dans une famille andalouse d'origine arabe et mort au Caire en 1406.

Il approfondit ses études à Tunis où la cour mérinide draine des savants de renom et accède ainsi à la culture philosophique. Il se pose alors le problème des fondements et de la portée de la spéculation rationnelle. Résumant un ouvrage de méthodologie théologico-philosophique d'al-Rāzi, il comprend le besoin où se trouve l'Islam d'un nouvel effort de connaissance, mais prend aussi conscience des contingences socio-historiques qui pèsent sur l'exercice de la raison. En lui naît la réflexion sur l'adéquation des systèmes de la pensée et des structures du réel. Il s'engage dans l'histoire, pour lui lieu d'expérience et champ d'analyse. Du diplomate à l'historien, il établit l'itinéraire d'une réflexion qui fut géniale. Au moment où la conduite du monde va échoir à d'autres mains (seul Grenade résiste en Andalousie et les mongols sont en Orient), il fonde une science en ébauchant une anthropologie culturelle de la civilisation arabo-musulmane. Sa façon d'analyser les changements sociaux et politiques qu'il a observés dans le Maghreb et l'Espagne de son époque a conduit considérer Ibn Khaldoun comme un « précurseur de la sociologie moderne »

Il passa la plus grande partie de son existence, allant de Tunis à Fez, de Fez en Espagne, d’Espagne à Bougie, puis à Tlemcen, tantôt ambassadeur ou premier ministre, tantôt disgracié et jeté en prison. Il se retira en 1374 sur l’une de ses terres près de Tiaret , y rédigea ses Prolégomènes puis commença la rédaction de son Histoire universelle, qu’il ne put achever à ce moment faute de quelques renseignements. Il se décida alors à aller à Tunis consulter les ouvrages dont il avait besoin et poursuivit sa route jusqu’au Caire dans le même dessein. Il était fixé dans cette dernière ville depuis deux ans, lorsqu’il fut nommé grand cadi malékite d’Égypte, fonctions qui lui furent enlevées puis rendues à trois reprises différentes et qu’il occupait encore quand il mourut en 1406.

Ses œuvres :

- Le premier livre d'Ibn Khaldoun, Lubab al-Muhassal (La Quintessence de la théologie), est un commentaire condensé de la théologie de Fakhr ad-Dîn ar-Râzî.
- Muqaddima, Les Prolégomènes d'Ebn Khaldoun, trad. fr. de W.M. de Slane, 3 vol., Paris, 1863. C’est en fait son Introduction à l'histoire universelle.
- Kitab al-'Iba, Le Livre des exemples - dont le titre intégral est Livre des enseignements et traité d'histoire ancienne et moderne sur la geste des Arabes, des Persans, des Berbères et des souverains de leur temps- et qui sera ensuite appelé « Discours sur l'histoire universelle » constitue l'œuvre principale et pionnière d'Ibn Khaldoun. (Le livre des conseils). Sous la direction de N. Hurini, 7 vol., Le Caire, Bulaq, 1867 (H. 1263)
- Nations et peuples du monde, trad. fr., introd. et notes par Abdesselam Cheddadi, 2 vol., Paris, Sindbad, 1986 (extraits des `Ibar.)
- Ibn Khaldoun écrit également un texte sur le soufisme, Schifa al-sa'il li tandhib al masa'il, La voie et la Loi ou Le Maître et le Juriste, trad. de l'arabe présentée et annotée par René Pérez, Paris, Sindbad, 1991. C'est plus précisément une étude de sociologie religieuse.
- Le Voyage d'Occident et d'Orient. Autobiographie, trad. fr., introd. et notes par Abdesselam Cheddadi, Paris, Sindbad, 1980
- Tarikh ad-duwal al-islamiya bi-l-Maghrib [Histoire des États islamiques du Maghreb]. Alger, W.M. de Slane, 1847 (H. 1263).

Voir aussi : ’Asabiya (عصبية)