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Dimanche 22 Mai 2016

La possibilité d’un Islam européen


L’élection de Sadiq Khan a la mairie de Londres est un signe positif et un revers pour Daech. Car l’arrivée d’un maire musulman à la tête d’une capitale occidentale est la preuve qu’il est possible de contre-carrer la culture de la haine.




Publié sur le site Les Echos.fr le 20/05/2016

Dominique Moïsi, professeur au King's College de Londres, est conseiller spécial à l'IFRI.

L’élection de Sadiq Khan a la mairie de Londres est un signe positif et un revers pour Daech. Car l’arrivée d’un maire musulman à la tête d’une capitale occidentale est la preuve qu’il est possible de contre-carrer la culture de la haine.

« Je suis si fière de ma ville ». Mon interlocutrice se décrit elle-même comme un résumé vivant des Nations-Unies. Jugez en. Son père est Indien, sa mère Kenyane, son époux Bavarois. Bref une parfaite Londonienne. Catholique de religion, elle se décrit avant tout comme Britannique et ne se sent pas du tout Européenne, même si elle votera le 23 Juin pour que la Grande-Bretagne reste dans l'Union.

L'élection de Sadiq Khan à la tête de la ville la plus cosmopolite du monde l'a tout simplement remplie de joie. Au moment où l'Amérique est tentée par Donald Trump, où l'Europe de Budapest à Vienne, sans oublier Varsovie s'enfonce dans le populisme le plus radical, sinon xénophobe, le vote de confiance des Londoniens lui semble constituer la meilleure des réponses aux défis du présent. Elle fait siens les propos de campagnes de Sadiq Khan : « Je suis le candidat de l'espoir contre celui de la peur ». Son opposant conservateur Zac Goldsmith l'a dénoncé comme un homme qui « en dépit de son apparente modération n'a pas hésité à s'afficher avec des musulmans plus radicaux ». Une accusation qui flirte avec le racisme et revient à affirmer qu'un musulman, du fait même de sa religion, est impropre à exercer des fonctions importantes dans la Cité. Serait-ce parce que le Coran ne distingue pas entre « ce qui appartient à César et ce qui appartient à Dieu » ? Certains commentateurs ont perçu la victoire de Sadiq Khan comme la confirmation des « intuitions géniales » de Michel Houellebecq dans son dernier roman « Soumission ». Mais son propos était-il de dire : puisque vous ne voulez pas du FN, vous aurez un Président musulman financé par l'Arabie Saoudite ? On peut penser que ce que Houellebecq dénonce, avec talent et humour dans son livre, c'est au moins autant la tendance collaborationniste d'une partie des élites depuis Vichy que les conséquences du politiquement correct « Tout sauf le FN » sur l'évolution de la politique en France.

Retrouvez la suite de cet article sur le site Les Echos.fr
 




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